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«On veut connaître toute la vérité»
D'anciens internationaux, parents d'enfants handicapés, montent au créneau
Publié dans El Watan le 13 - 11 - 2011

Y a-t-il un lien entre la naissance d'enfants handicapés et le statut de leurs parents anciens footballeurs internationaux ?
Pendant longtemps, le sujet était tabou. Il était confiné aux seuls initiés ; rares étaient les personnes au courant de ce problème que d'anciens internationaux vivaient dans leur chair en silence. A priori, les barrières sont tombées, la crainte et la peur ont changé de camp. Aujourd'hui, d'anciens internationaux, parents d'enfants handicapés, parlent ouvertement de leur calvaire et se demandent à haute voix s'il n'y a pas un lien entre la maladie de leurs enfants et leur statut d'anciens athlètes de haut niveau.
Trois anciens internationaux de football ont mis à profit la tenue de l'assemblée générale de l'Association des anciens internationaux de football (AAIF), tenue hier à l'OCO Mohamed Boudiaf, pour parler du «calvaire que nous vivons depuis des années à cause de nos enfants nés handicapés.
Toutes nos tentatives et entreprises pour savoir la vérité sur le lien qui peut exister entre la maladie de nos enfants et notre statut de footballeur d'élite, donc d'internationaux, se sont heurtées à un mur de silence. Aujourd'hui, nous avons décidé de le briser en vous prenant, à travers vous l'opinion nationale, comme témoin de notre drame», a déclaré Mohamed Chaïb, ancien joueur du RC Kouba et de l'équipe nationale, et ex-membre du staff technique des Verts aux côtés de Abdelhak Benchikha.
Chaïb : «On veut la vérité»
Son ami et coéquipier au RCK et en équipe nationale, Mohamed Kaci Saïd lui a emboîté le pas pour ajouter : «Depuis que nous avons fait état des cas de nos enfants nés handicapés, la plupart à 100 %, il y a une chape de plomb sur cette affaire. Personne n'ose aborder le sujet.Les mémoires souvent prodigieuses lorsqu'il faut brosser un tableau idyllique sont d'un coup devenues oublieuses. Alors que nous souffrons dans notre chair depuis plus de deux décennies, personne ne veut se pencher sur le problème que nous les joueurs, parents d'enfants nés handicapés, exposons. Cherche-t-on à nous réduire au silence ? J'ai tendance à le croire, lorsque je vois comment les gens (responsables) se dérobent devant notre légitime et humaine quête de la vérité. Nous en tant que parents, nous avons le devoir vis-à-vis de nos enfants handicapés de connaître la vérité.
Y a-t-il un lien entre notre ancien statut de footballeurs et le handicap de nos enfants ? On leur doit au moins cela pour toutes les souffrances qu'ils endurent depuis leur naissance», tonne, en colère, l'ancien milieu de terrain de l'équipe nationale. Cette affaire a été ébruitée en 2010 à l'occasion d'un voyage de la sélection d'anciens internationaux au Canada. A l'époque, elle n'a pas eu l'écho que comptent lui donner tous les anciens internationaux, parents d'enfants nés handicapés. Au fur et à mesure qu'ils tentaient de savoir si leur passé de sportif de haut niveau pouvait avoir un lien avec la maladie de leurs enfants, ils se heurtaient «à une conspiration du silence. Toutes nos interrogations sont restées sans réponse et au mieux évasives. J'ai rapidement compris que j'étais en face d'un sujet tabou», souligne Mohamed Chaïb qui a ensuite raconté «le calvaire de mes trois filles dont l'aînée est décédée à l'âge de 18 ans, il y 4 ans. J'ai deux autres filles dans la même situation.
Depuis leur naissance, moi et leur mère, on se relaie pour les changer, les déplacer, en chaise roulante ; on est aux côtés d'elles H24. Leur trouver une école spécialisée pour handicapés n'est pas chose aisée. L'aide matérielle que m'a octroyée notre association l'an dernier a servi à acheter 3 chaises roulantes. En tant qu'entraîneur, je ne peux m'éloigner de mon domicile pour exercer mon métier. Vous pensez que c'est une vie que moi, Mohamed Kaci Saïd, Abdelkader Tlemcani, Djamel Menad, et peut-être d'autres, nous menons ? C'est une situation difficile à vivre. Aujourd'hui, j'ai décidé de ne plus me taire et de briser ce tabou dans lequel on veut nous enfermer», indique le mondialiste au Japon (1979) et au Mexique (1986).
Le mur du silence
Abdelkader Tlemçani, lui aussi a bouleversé les membres de l'assemblée générale de l'AAIF, lorsqu'il a décrit son quotidien «fait de passages dans les salles d'attente des hôpitaux où il m'arrive de passer plus de 14 heures par jour et souvent la nuit pour demander aux médecins de soulager un peu ma fille née handicapée à 100%. Je demande à l'amicale de m'aider».
Mohamed Chaïb reprend la parole et précise : «Avant de casser le tabou, je demandais l'éclatement de la vérité seulement. Aujourd'hui, je réclame la vérité et l'indemnisation, si bien sûr il est démontré à l'issue d'une enquête que nous avons été, nous les joueurs, victimes de choses commises par des médecins à notre détriment».
Il y a quelques années, l'intéressé et sa femme ont effectué des analyses et contrôles chez un médecin parisien bien connu sur la place. Le test d'ADN qu'ils ont subi n'a rien indiqué d'anormal et le médecin leur a dit : «Votre ADN atteste que vous êtes sains et que vous n'êtes pas sujets à des problèmes ou complications qui pourraient être à l'origine de la naissance d'enfants handicapés.»
Mais lorsque Mohamed Chaïb lui demande : «Docteur, peut-il exister un lien entre mon vécu de sportif de haut niveau, donc soumis à une batterie de tests et traitements médicaux subis durant notre longue carrière de footballeur international. Un médecin algérien qui était dans un des staffs médicaux m'a affirmé ‘‘un médecin russe qui a travaillé avec l'équipe nationale m'a caché des dossiers. Ce qui m'a poussé à démissionner''», affirme l'ancien défenseur des Verts.Profondément émus par les propos de leurs anciens coéquipiers de l'équipe nationale, les membres de l'amicale ont à l'unanimité affirmé leur soutien à leurs camarades dans «un combat qui ne fait que commencer», soulignent les anciennes gloires du football algérien.
L'amicale leur a proposé de se constituer en collectif, de saisir toutes les parties concernées en premier la justice «seule habilitée à demander l'ouverture d'une enquête pour déterminer si oui ou non la naissance d'enfants handicapés des anciens internationaux est liée à leur vécu de sportif de haut niveau», a martelé un membre de l'auguste assemblée.


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