L'ex-ministre des PME, élu deux fois de suite patron des patrons, en 2007 et en 2009, vient de succéder à lui-même, s'emparant d'un troisième mandat à la tête du FCE. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a voulu s'imposer un rythme inchangé en choisissant de replacer la confiance en la personne de Réda Hamiani. L'ex-ministre des PME, élu deux fois de suite patron des patrons, en 2007 et en 2009, vient de succéder à lui-même, s'emparant d'un troisième mandat à la tête du FCE au terme d'une élection qui l'a largement distancé des deux autres candidats, Mohamed Baïri et Hassan Khelifati, qui, tous deux, voulaient imposer un changement en rajeunissant les structures dirigeantes de cette organisation patronale. Lors d'une assemblée générale élective qui s'est déroulée dans le calme, jeudi à l'hôtel Riadh d'Alger, les membres du FCE n'ont pas hésité à reconduire Réda Hamiani, pour la seconde fois, à la tête du Forum. Réda Hamiani a été élu par la grande majorité des membres de cette organisation. Les résultats définitifs de cette élection ont donné 97 voix à Réda Hamiani contre 63 pour son rival, propulsés tous deux au second tour. Au terme du premier tour de ce vote, Réda Hamiani n'a pas pu obtenir la majorité des voix exprimées (163). Seuls 76 membres du FCE ont voulu accompagner Réda Hamiani au second tour de l'élection, tandis que 44 autres ont voté pour Mohamed Baïri. Le PDG d'Alliance Assurances, Hassan Khelifati en l'occurrence, n'a obtenu quant à lui que 43 voix. A l'issue de l'opération de vote, donnant Réda Hamiani largement vainqueur, le président d'honneur du FCE, Omar Ramdane, s'est appliqué à ménager les deux autres candidats qui incarnaient les thèses de rajeunissement des structures dirigeantes de son organisation en évoquant «un FCE plus riche et un FCE gagnant». «L'autorité morale» du FCE, Omar Ramdane, a été, lui, maintenu à la présidence d'honneur de l'organisation. Il est appelé à diriger également le conseil d'orientation stratégique du FCE. A l'issue de l'assemblée générale élective, M. Hamiani a porté un toast en l'honneur des membres qui l'ont propulsé, à nouveau, à la présidence du FCE et a promis de «fédérer les forces». Il faut reconnaître que la campagne avait été émaillée tantôt de dérives verbales, tantôt de coups d'une rare virulence évoquant l'appartenance politique de certains candidats, des séquences de vie privée et des non-dits tirés de registres du commerce de certains autres, les taxant d'importateurs. Ces dérives ont alimenté les sentiments d'exclusion et/ou de division au sein de l'organisation, invitant le président élu à s'investir dans cette première mission qui s'impose : celle de jouer, en premier lieu, «la carte de l'apaisement», en appelant les escadrons du FCE, jeunes et «pères», à «tourner la page de la division». «Le FCE ne peut pas avancer dans un climat dominé par le clanisme, les tiraillements et les coups tordus», a déclaré Réda Hamiani aux journalistes à l'issue de cette AG élective. Cependant, le président du FCE a soumis à l'approbation de l'AG une liste de 22 membres du nouveau bureau exécutif. Mohamed Baïri est cité parmi ces 22 personnes, tandis que Hassan Khelifati en a été exclu. L'on sentait alors un remake du scénario de 2009 lorsque Slim Othmani, ex-rival de Réda Hamiani pour la présidence du FCE, avait été exclu des structures dirigeantes de l'organisation après avoir échoué à faire barrage à son concurrent. Ce dernier, rappelons-le, assure la présidence du FCE depuis février 2007 en succession à Omar Ramdane.
