Comme l'an dernier, le fourrage se fera encore désirer cette année. Les revendeurs ont annoncé la couleur bien avant la mauvaise saison. Habituellement, c'est au milieu d'hiver que les prix de l'aliment du bétail enregistrent des hausses, sous la pression de la demande. Or, nous ne sommes qu'en automne et les éleveurs se plaignent déjà. Mardi dernier, la botte de foin a été cédée à 800 DA, au marché de Ain El Hammam. «Ce qui n'augure rien de bon pour l'avenir», commente un paysan qui explique les raisons de cette augmentation. «Même en été, après la fenaison, les prix n'étaient pas abordables. Ces dernières années en effet, beaucoup de paysans se sont investis dans les élevages de bovins alors que dans les régions montagneuses, la production de fourrage est très faible. Alors ils se rabattent sur le fourrage importé des autres wilayas. Ce qui crée une tension et se répercute sur les prix» ajoute-t-il. Il est vrai que les paysans ne coupent plus les foins, comme auparavant et la plupart des champs qui auraient pu faire baisser les prix, demeurent inexploités. Ainsi, on pratique l'élevage avec le foin de Bouira ou de Bordj Bou Arreridj. Très demandé également, le son dont les prix baissent habituellement, en été, est toujours vendu au prix de six cents dinars le sac de vingt cinq kilogrammes. Un prix appelé à être revu à la hausse, avec l'arrivée de l'hiver.Même si les éleveurs se plaignent de la situation, ce sera en fin de compte les consommateurs qui en subiront les conséquences en payant plus cher la viande et le lait de vache dont les prix sont déjà considérés comme exorbitants.