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Bio express de Paul Balta
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Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2011

Paul Balta est né en 1929, à Alexandrie, en Egypte où il a vécu près de vingt ans. Il est, totalement, Méditerranéen par ses racines.
Son arrière grand-père maternel, un Libanais, a émigré en Egypte où il a épousé une égyptienne copte. Par sa mère, Paul Balta est, d'ailleurs, le cousin du célèbre sociologue égyptien Anouar ABDELMALEK. Son grand-père paternel un chypriote grec s'est installé lui aussi en Egypte. Au court de son premier entretien, en 1958, avec le Président Gamal Abdel Nasser, celui-ci l'interpelle en ces termes : “Tu es donc moitié français par ton père et moitié arabe par ta mère, mais en réalité tu es un peu plus arabe que français parce que chez nous la mère compte plus”. Le président Boumediène lui fera une remarque analogue, en 1973. C'est à Paris, au lycée Louis le Grand que Paul BALTA prépare de 1947 à 1949 le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure. Constatant, cependant, que ses camarades, imbattables sur la Grèce et la Rome antiques, ignorent tout du monde arabe et de l'islam, il décide, après une Licence d'histoire de l'art et un Diplôme d'études supérieures de philosophie de devenir un passeur entre les rives de la Méditerranée. Directeur du service microfilm au Centre de documentation du CNRS en 1955, il s'oriente vers le journalisme, finalement. À l'agence Associated Press en 1960, à Paris-Presse l'Intransigeant en 1965, puis au quotidien Le Monde à partir de 1970. Il y devient le spécialiste des mondes arabe et musulman.
C'est ainsi qu'il est choisi pour être le correspondant du journal au Maghreb avec résidence à Alger de 1973 à 1978. C'est à cette occasion qu'il inscrit à son palmarès 50 heures environ d'entretiens en têteà- tête avec Houari Boumediène. Le Président algérien connaissait, en fait, ses écrits. Il lui avait dit d'emblée: “vous expliquez le monde arabe de l'intérieur”. Houari Boumediène avait apprécié la nomination de Paul Balta à Alger et pensait qu'en s'entretenant avec lui avec franchise, il lui permettrait de mieux comprendre et de mieux expliquer l'évolution de l'Algérie. D'Alger, Paul Balta rejoint Téhéran pour couvrir la Révolution islamique de 1978 à 1979. Il regagne, enfin, Paris, pour diriger la rubrique Maghreb tout en s'occupant du Proche-Orient. Paul Balta a couvert, par ailleurs, les conflits israëloarabes (1967-1973) ceux du Kurdistan et du Sahara occidental et la guerre Irak-Iran (1980-1988). Il quitte Le Monde pour devenir Directeur du Centre d'Etudes de l'Orient Contemporain de 1988 à 1994 avant d'animer de 1995 à 1998 le Séminaire de politique étrangère consacré au monde arabe et à l'islam au Centre de formation des Journalistes de Paris. Paul BALTA est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont plusieurs avec son épouse Claudine Rulleau. Citons, notamment, La politique arabe de la France (Sindbad, 1973), et La stratégie de Boumediène (Sindbad, 1978). Il a collaboré à de grandes revues internationales, en particulier le Middle East Journal de Washington et a assuré, également, une chronique mensuelle dans El Pais (Madrid) et Le Libéral (Casablanca) de 1990 à 1995. Il a participé, enfin, à la création du trimestriel Confluences/Méditerranée et fait partie de son comité de rédaction. Membre du Conseil d'administration de la Fondation René Seydoux pour le monde méditerranéen depuis 1987, Paul BALTA est Chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre du Mérite, Officier des Arts et Lettres.
Paris, jeudi 7 décembre 2006. Me rendant au domicile parisien de Paul Balta, je me suis mis à me remémorer le passé et, notamment, cette réception offerte en décembre 1973 où je fis sa connaissance pour la première fois. Cette réception organisée à l'Hôtel Intercontinental clôturait la visite officielle en France du Ministre algérien des Affaires Etrangères dans la capitale française. Correspondant, à l'époque, de la Radio Télévision Algérienne à Paris, je me suis retrouvé, incidemment, au milieu d'un cercle restreint constitué, notamment, de Paul Balta et d'Abdelaziz Bouteflika, Si Abdallah, le responsable du Protocole se tenant à distance. Je pus assister, ainsi, à une discussion faite toute de nuances et de subtilités, portant sur les usages culturels en Egypte plus que sur les phénomènes politiques eux-mêmes. Je fus étonné, cependant, que le Ministre algérien des Affaires Etrangères insista tant sur la filiation égyptienne du tout nouveau correspondant du journal Le Monde à Alger. Une grille d'explication me sera fournie, bien plus tard, par Paul Balta lui-même, lorsqu'il m'apprendra que le Président Houari Boumediène insistera tout autant, sinon plus, sur ces racines arabes et égyptiennes qui ont, incontestablement, suscité au profit du correspondant du quotidien Le Monde à Alger un courant de sympathie qui ne s'est pas démenti au fil du temps. Inutile de revenir sur les références professionnelles de Paul Balta qui était, en effet, un spécialiste confirmé du monde arabe et musulman, j'allais dire du « Grand Moyen Orient » expression mise à la mode par les néo-conservateurs américains.
Une appartenance affective au monde arabe et une connaissance méthodique de ses réalités multiformes – culture, sociologie, économie, pas exclusivement vie et institutions politiques –, c'est ce double profil qui a permis à Paul Balta de gagner la confiance de Houari Boumediène. Ce n'est pas si peu. Ces considérations expliquent comment s'est porté le choix sur l'ancien correspondant du journal Le Monde à Alger pour témoigner sur la personnalité de l'ancien Chef de l'Etat algérien, étant entendu que le témoignage est appelé sur le profil moral et psychologique du leader disparu, pas tant sur son bilan à propos duquel peuvent exercer leurs talents politologues chevronnés et autres professeurs émérites d'économie. Comment l'idée de porter témoignage sur la personnalité de Houari Boumediène a-t-elle germé avant de s'imposer dans cette série d'entretiens ? Depuis quelque temps, le monde arabe subit une période de régression marquée par le déclin du nationalisme avec, en corollaire, une soumission de plus en plus nette aux diktats des puissances étrangères. Ce sont les échos recueillis auprès de la jeunesse de mon pays qui m'ont conduit à revisiter des visages disparus. Ce sont les sentiments d'effroi et d'indignation de cette jeunesse face à la démission des Chefs d'Etats arabes, chaque fois que le monde arabe est frappé dans ses profondeurs - en Irak, au Liban et, de manière chronique, en Palestine-, qui est à l'origine du choix du personnage de Houari Boumediène pour cet entretien. Cette jeunesse, contrairement à la génération à laquelle j'appartiens, ne se nourrit pas de fantasmes et conserve la tête bien froide, les pieds plongés dans la réalité. Cette jeunesse n'ignore pas que le rapport de forces, en termes matériels et diplomatiques, n'est pas en faveur du monde arabe, entendez par là, les peuples arabes. Mais à défaut de ripostes donquichottesques, il est permis d'espérer, au moins, des réactions de dignité…
Suis-je, à ce point, dépassé par l'histoire si mon esprit a vogué, ainsi, vers Boumediène, Nasser et le Roi Fayçal ? Qui pouvait imaginer que Nasser, officier d'infanterie anonyme, allait, un jour, nationaliser le Canal de Suez ? Qui pouvait imaginer que Boumediène, fils de paysans démunis, allait, un jour, nationaliser les hydrocarbures de son pays ? Qui pouvait imaginer que le Roi Fayçal, souverain conservateur d'un royaume aux intérêts imbriqués à ceux des USA, allait, un jour, brandir, avec succès, la menace de l'embargo pétrolier ? Par delà leurs arts respectifs du commandement, la bonne gouvernance dirions-nous maintenant, je suis convaincu, personnellement, que c'est « l'éthique de la conviction », selon la définition qu'en fait Max Weber, qui explique la trajectoire de chacun de ces illustres dirigeants arabes. Un fondement moral à l'action politique, voilà ce que la jeunesse espère des dirigeants arabes actuels. Il n'est pas impossible pour les peuples arabes de relever la tète, même si leurs dirigeants la baissent. Il faut refuser cette résignation morose face à un avenir qui est à construire. Les portes de l'espoir ne sont pas fermées… A travers, donc, pour chaque cas, le témoin le plus approprié, un entretien à venir évoquera la personnalité de ces trois dirigeants du monde arabe, en commençant par Houari Boumediène pour des considérations de commodité. Soulignons, pour le cas présent, que le témoin choisi, Paul Balta, a tenu à soumettre son témoignage, par mon intermédiaire, à la validation de ceux des compagnons de jeunesse ou de maquis de Houari Boumediène qu'il a été possible de contacter et de ses collaborateurs dans les rouages de l'Etat ainsi que de certains membres de sa famille. Pour ma part, je prends la liberté de me délier de l'obligation de réserve qui me lie vis-à-vis des lecteurs du quotidien Le Soir d'Algérie et, au-delà, de l'opinion publique nationale. Dans le cas précis, je refuse d'être un récolteur passif de témoignages. Je revendique le droit à exprimer mon attachement affectif à Houari Boumediène, cet homme d'exception. Par Dieu, comment ne pas tirer fierté d'appartenir à un peuple qui a enfanté un tel homme ?
Mohamed Chafik Mesbah


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