Les indicateurs de la pauvreté et de l'exclusion sont de plus en plus visibles au fur et à mesure qu'on pénètre à l'intérieur du village. La commune de Souk Thlata, située dans le vaste territoire de Msirda, à environ 97 km à l'extrême nord-ouest de Tlemcen, semble végéter dans l'anonymat depuis bien longtemps. Une haie de cactus qui ceinture le siège de l'APC s'offre au regard du visiteur comme un indice révélateur d'une situation précaire en matière de développement. Les indicateurs de la pauvreté, la marginalisation et l'exclusion sont de plus en plus visibles au fur et à mesure qu'on pénètre à l'intérieur du village: un réseau routier dégradé, des trottoirs en piteux état et des fuites d'eau çà et là. Les quelques rares citoyens, que nous avons croisés sur notre chemin, attendaient un hypothétique moyen de transport pour se rendre à Souahlia, une commune limitrophe. Ils n'ont pas hésité à laisser libre cours à la colère pour exprimer leur indignation envers cette situation contraignante qui les oblige à poireauter des heures durant, avant de se rendre ailleurs pour leurs besoins quotidiens. «Il n'y a pas de transport public dans notre commune. La ligne Souk Thlata-Souahlia est exploitée par quelques transporteurs clandestins qui ignorent complètement la notion du service public», s'indigne un citoyen. «De toutes les façons, il n'y a pas grand chose dans notre commune», ajoute un autre. Et dire que plusieurs ministres de la République sont originaires de cette région! En effet, les difficultés auxquelles sont confrontés les Msirdis ne se résument pas seulement au déficit enregistré en matière de transport public de passagers. Anéantissement À cette défaillance, viennent s'ajouter d'autres difficultés ayant trait au chômage, à la dégradation du cadre de vie du citoyen, aux carences du secteur de la santé et au manque flagrant d'infrastructures sportives et culturelles. Les jeunes, rongés par le chômage et l'oisiveté, sombrent petit à petit dans la déchéance et le désespoir. À défaut d'infrastructures sportives et culturelles à même de permettre aux jeunes de combler un vide qui les refoule au seuil de l'anéantissement, la rue est le seul endroit qui leur demeure accessible. Effectivement, la commune de M'Sirda Thata, dont la réputation a dépassé les frontières de la wilaya grâce à la troupe folklorique Tizeghouine (El Arfa), ne dispose d'aucune infrastructure culturelle à l'exception d'une salle polyvalente réalisée en 1995 mais qui n'est toujours pas équipée. Concernant la santé, la situation est aussi préoccupante. Les cinq salles de soins dont dispose la commune, déficientes en matière d'encadrement et d'équipements, ne sont plus en mesure de répondre aux besoins sanitaires de base de la population. Le secteur de l'agriculteur n'est pas mieux loti. Les PPDRI inscrits à travers les villages de la commune ne sont pas encore réalisés. Le taux de couverture en matière d'électrification rurale, à même d'impulser l'agriculture, reste trop faible. La commune de Souk Thlata n'est pas encore raccordée au gaz de ville. 45% des ménages ont accès au réseau d'assainissement, les autres utilisent des fosses septiques, le plus souvent mal entretenues; ce qui provoque de grands désagréments. Pourtant, Msirda Thata dispose d'énormes potentialités touristiques demeurées jusque là inexploitées. La promotion de ce secteur, notamment l'aménagement de la plage Ouled Benaid engendrera des postes de travail et le développement des recettes communales.