Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et principale puissance pétrolière du continent, est au bord de la guerre civile. Depuis 2009, une organisation terroriste islamiste sème la terreur à travers le pays. Boko Haram, c'est son nom, s'attaque principalement à la communauté chrétienne qui représente environ la moitié des 160 millions de Nigérians. Le but de cette organisation criminelle est de «purifier» le Nigeria en poussant les chrétiens à l'exil. C'est pourquoi elle organise, par exemple, des opérations commandos contre les églises. Les fidèles de ces dernières organisent parfois des actions violentes contre les musulmans, ce qui débouche souvent sur de graves affrontements interconfessionnels qui n'augurent rien de bon pour ce pays qui a déjà connu la guerre civile à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Boko Haram est une organisation dont les dirigeants ont été formés dans des écoles religieuses d'Arabie Saoudite. Cette dernière leur a donné pour mission de répandre le wahhabisme par tous les moyens et surtout d'empêcher que la démocratie se développe et se répande en Afrique de l'Ouest. Le prosélytisme saoudien a commencé en Afrique après la guerre d'Octobre 1973. Il s'est répandu et s'est trouvé être derrière la violence qui a déstabilisé de nombreux pays avec comme exemple le plus grave la Somalie, qui est aujourd'hui un pays disloqué. D'ailleurs, un jour ou l'autre, le dossier de l'Arabie Saoudite et son financement du terrorisme islamiste sera ouvert. Pour l'instant, les grandes puissances se taisent parce qu'elles ont un grand besoin du pétrole de ce pays pour lequel, d'ailleurs, elles se sont tues lorsqu'il a envoyé ses blindés au Bahreïn pour mater une révolution démocratique. Le régime de Riyad est aujourd'hui rejoint ouvertement dans son entreprise subversive par un autre émirat allergique à la modernité et aux libertés humaines, le Qatar. Malheureusement, ce qui se passe au Nigeria pourrait avoir de très graves conséquences pour tout le continent africain où les indépendances sont fragiles et les frontières sont de temps en temps remises en cause par des pouvoirs aventuriers. Le salafiste, raciste par nature, ne peut être sensible aux problèmes de l'Afrique, pourvu qu'elle ne connaisse pas la démocratie.