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Le Grand-Maghreb face à la nouvelle donne régionale
L'intégration économique otage des contraintes géopolitiques
Publié dans El Watan le 30 - 01 - 2012

Bien que des changements soient intervenus dans certains pays du Maghreb avec l'arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie, au Maroc et en Libye, une relance de l'Union maghrébine, qui aboutirait à une intégration économique de la région, est encore peu probable, de l'avis des experts nationaux et étrangers.
Zoubir Yahia, professeur en relations internationales et directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management, affirme qu'«il y a des possibilités, mais il y a trop de flou en ce moment pour s'attendre à ce qu'il y ait des changements». La dernière visite du président Bouteflika en Tunisie pour assister à la commémoration de la première année de la chute de Ben Ali où celle effectuait la semaine dernière par le ministre des Affaires étrangères marocain en Algérie «donnent l'impression qu'il existe une volonté de changement, mais ce n'est pas la première fois qu'il y a de tels mouvements» qui sont davantage révélateurs d'«une politique des petits pas». Si l'arrivée des islamistes au pouvoir est une certitude dans les pays précédemment cités, on ne peut pas en dire autant pour les perspectives de l'UMA dans ce contexte, car il reste encore «des inconnus», selon M. Yahia.
«La situation libyenne n'est pas superbe, il existe encore une instabilité qui pose un problème sécuritaire aux frontières non seulement pour l'Algérie, mais aussi pour la Tunisie, il y a les législatives qui vont avoir lieu en Algérie et on ignore si l'arrivée du PJD au Maroc va changer la donne». Sans compter, ajoute-t-il, qu'il «reste beaucoup de problèmes à régler : le Sahara occidental, mais aussi la réouverture des frontières algéro-marocaine et sous quelles conditions». Pour Didier Billion, directeur des publications de l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), «aujourd'hui, on est dans une nouvelle configuration politique, mais ce n'est pas le caractère islamiste ou pas de ceux qui se retrouvent aux affaires dans certains pays du Maghreb qui va modifier fondamentalement la question ; les contraintes géopolitiques dépassant largement les référents idéologiques».
Il s'agit, selon lui, de savoir si les nouvelles équipes au pouvoir «ont plus de volonté politique indépendamment de leur affiliation idéologique à tenter de se rapprocher avec leurs voisins pour construire un certain nombre de projets communs». Or, «personne ne peut répondre à cette question parce qu'on est encore dans des problèmes de transition», mais «peut-être que l'initiative peut venir de l'Algérie qui elle connaît une stabilité plus affirmée que les autres pays de la région». Autant d'incertitudes qui laissent à penser que les solutions politiques aux marasmes de l'UMA devront encore attendre, reléguant au second plan l'objectif d'une intégration économique. Car loin des discours officiels, la réalité est tout autre.
Chacun pour soi…
Dans un livre intitulé L'Algérie et le Maroc : Quelles convergences économiques, Camille Sari, docteur en sciences économiques, note que le Maghreb est la seule région au monde qui ne connaît pas de construction régionale et où le commerce intra-maghrébin est insignifiant. Forts de leurs propres atouts économiques (l'énergie pour l'Algérie et la Libye, l'agriculture et le phosphate pour le Maroc, le tourisme et les services pour la Tunisie), les pays du Maghreb semblent très bien s'accommoder de l'absence d'un marché commun.
«Pour le moment, chacun pense qu'il peut s'en sortir seul», estime le professeur Yahia pour qui l'intégration est néanmoins «nécessaire» au vu des «pertes considérables» pour les pays en termes de croissance. Selon la Banque mondiale, le coût du non Maghreb coûte à la région un à deux points de croissance. Selon cette institution l'intégration maghrébine pourrait accroître le PIB réel par habitant en Algérie, au Maroc et en Tunisie de respectivement 34, 27 et 24% entre 2005 et 2015.
Cela sans compter qu'un marché intégré «attirerait beaucoup plus les investisseurs étrangers que les pays pris individuellement», pense M. Yahia. C'est d'autant plus vrai, explique-t-il, que pour l'instant, les économies maghrébines sont à la peine : l'économie tunisienne a été fragilisée avec la chute de Ben Ali et la baisse des recettes du tourisme, en Libye c'est l'instabilité politique, alors que l'Algérie reste à la merci du pétrole et avec 47 milliards de dollars d'importations comme l'année dernière ça peut être une catastrophe comme en 1986 si les prix baissent.
Une monnaie commune pour faciliter les échanges
Pour Camille Sari, l'intégration économique maghrébine est un moyen de «gagner en indépendance économique». Pour y arriver, il considère «indispensable de créer une union douanière» afin que le libre-échange soit de mise à l'intérieur des frontières de l'UMA et que les entreprises maghrébines ne payent pas de droits de douane.
Il propose dans un second temps de mettre en place une monnaie commune le «dinrham» (contraction des mots dirham et dinar) qui cohabiterait avec les monnaies nationales.Son rôle est de faciliter les échanges de biens, de services et de capitaux sans altérer le droit de battre monnaie de chaque Etat. L'objectif est de passer d'un taux des échanges entre pays du Maghreb de 2% à 40%, ce qui est la moyenne des échanges au sein des zones économiques internationales.
Les islamistes seront-ils plus enclins à jouer la carte de l'intégration économique au-delà des clivages politiques ? Rien n'est moins sûr. Pour l'ancien diplomate algérien Abdelaziz Rahabi, «le courant islamiste au Maghreb n'a pas encore une doctrine économique claire sur le plan interne et des réponses aux vrais problèmes posés par le démantèlement tarifaire contenu dans les accords d'association avec l'Union européenne, l'adhésion à l'OMC ou encore la zone le libre-échange arabe». Il n'est d'ailleurs pas exclu, selon lui, «que les islamistes reproduisent le discours des années soixante sur le Maghreb des peuples dans une première phase avant de passer au libre commerce dans une deuxième phase pour revenir à la case départ dans 4 ou 5 années». Quant à l'Algérie, «faute de débat national, on risque de payer, encore une fois, le coût du dogmatisme qui a marqué notre politique maghrébine depuis les années quatre-vingt», estime M. Rahabi.


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