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Premier algérien à participer aux jo de tokyo
Mohamed Lazhari « Le sport, ce n'est pas du bricolage »
Publié dans El Watan le 23 - 09 - 2004

il a été le premier sportif algérien à prendre part aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964. Quarante ans après, jour pour jour, Mohamed Lazhari est toujours dans le domaine du sport où il fait partie du comité d'organisation des Jeux sportifs arabes d'Alger.
Démarche altière, cheveux grisonnants, regard malicieux, Mohamed, en replongeant dans ses souvenirs, est parfois ému lorsqu'il évoque les péripéties de sa carrière. « En 1962, dans l'euphorie de l'indépendance, lorsqu'on m'a demandé de choisir entre l'Algérie et la France, j'étais à Paris en plein entraînement et on ne m'avait pas laissé beaucoup de temps pour opter. Je me rappelle n'avoir pas trop réfléchi. C'était spontané, j'ai choisi ma mère patrie. Cela est d'autant plus insolite que j'étais parti français en 1954, et je rentre chez moi algérien. J'étais dans un centre d'entraînement de l'institut des sports. Je n'avais plus de bourse, ni rien, mais on avait consenti à me laisser poursuivre mon stage », se rappelle Lazhari, qui n'omet pas de dire qu'il avait une certaine aura, puisqu'il était plusieurs fois champion de France de gymnastique et qu'il avait pris part avec les Tricolores aux Jeux olympiques de Rome en 1960. Cinquième enfant d'une famille de 12, Mohamed, qui est né à la fin des années 1930 à Alger, se rappelle que son père, qui n'aimait pas particulièrement le sport, lui avait suggéré, vu son corps chétif, d'aller se mêler aux athlètes de la salle Patriote en contrebas de La Casbah. « Je n'aimais pas les sports co, car j'y voyais un trop-plein de brutalité. Lorsque j'ai vu les agrès, j'ai tout de suite eu le coup de foudre pour la gymnastique. » Depuis, c'est une longue lune de miel avec cette discipline qui finira par déteindre sur toute la famille Lazhari.
Un coup de foudre pour la gymnastique
La vingtaine à peine entamée, il est incorporé au bataillon de Joinville près de Paris, où il poursuit son apprentissage pour devenir un as dans ce sport. Au lendemain de l'indépendance, son choix le mène au MJS où il devient conseiller, tout en gardant son statut d'athlète, puisque à ce titre il est envoyé de nouveau à Paris pour préparer les JO de Tokyo et défendre les couleurs algériennes. Il est parti au pays du Soleil-Levant plein de fierté aux côtés du regretté Maouche alors président du COA, et du SG du même organisme, M. Larfaoui. « Je me rappelle qu'on avait fait un long périple. Les longs courriers n'existant pas à l'époque, on a dû recourir à plusieurs escales, pour un voyage qui a duré presque une journée entière. Je savais le poids qui pesait sur mes frêles épaules. J'étais envahi par un sentiment de peur et de fierté mêlées. C'était la première représentation de l'Algérie, qui venait d'accéder à l'indépendance au prix de grands sacrifices. Et à l'époque, l'Algérie, c'était la révolution », se souvient Mohamed, qui n'était pas peu fier d'endosser une telle responsabilité. « J'étais seul, on m'a mis dans un casernement appartenant à l'armée américaine, à l'intérieur du village olympique. J'étais seul avec ma solitude, mais je m'encourageais en me disant que dans ces moments on ne s'appartenait pas et que j'étais là pour mon pays, l'Algérie. J'ai eu l'honneur des visites ininterrompues de personnalités qui voulaient connaître l'Algérie, à travers ma petite personne. Même notre ambassadeur à Tokyo est venu me voir pour éviter tout dérapage dans mes propos, vu que j'avais vécu en France. C'était presque un interrogatoire en bonne et due forme et je me suis plié sans rechigner à cet exercice vu les enjeux. En tout cas, j'ai trouvé cela fort sympathique. Dehors, quand je sortais, les Japonais étaient plutôt curieux devant un sportif, venant d'un pays qu'ils n'arrivaient même pas à situer sur la carte de géographie ! » Et Mohamed de poursuivre : « J'étais souvent seul, du fait que Maouche et Larfaoui se trouvaient souvent dans les sphères politiques pour défendre nos thèses. A l'entraînement, dans une salle immense, je me retrouvais immensément seul. C'était terrible. A un moment, j'ai sollicité mes amis de l'équipe de France, mais j'ai senti que le courant ne passait pas comme avant et que désormais les rapports n'étaient plus les mêmes. Alors je me suis tourné vers mon guide. Vatanabé classé 9e dans l'équipe nippone de gymnastique. Il s'entraînait avec moi avec réel plaisir, alors que moi j'avais rompu avec la solitude. Et puis vint la compétition proprement dite et cette 91e place au classement général des épreuves de gymnastique. « J'aurais pu faire un bond de 40 places s'il y avait quelqu'un pour m'aider à l'entraînement », avoue-t-il aujourd'hui. Et puis de toute manière, il n'était pas tenu par l'obligation du résultat. La participation était symbolique pour une république qui venait de voir le jour. « Le drapeau algérien qui flottait dans le ciel de Tokyo suffisait à notre bonheur. Nous étions venus, beaucoup plus, pour affirmer notre présence sur la scène internationale. » Et puis Mohamed qu'on ne peut taxer de fausse modestie révèle que sa participation était une grande surprise pour lui. « Il y avait des athlètes qui étaient d'un meilleur niveau que moi comme Brakchi, champion de France en athlétisme, qui aurait pu aspirer au porte -flambeau. Le choix s'est porté sur moi, je ne sais pourquoi. Peut-être grâce à Larbi, mon frère, lui aussi gymnaste et qui assurait la jonction entre moi et la nouvelle fédération algérienne dont il faisait partie. » Mohamed se rappelle de ces lendemains de l'indépendance et la liesse populaire après tant et tant d'années de frustration et d'oppression. « En 1962 lorsque je suis revenu de France, il y avait un engouement extraordinaire. La jeunesse avait soif de tout. Le pays exsangue sortait de la guerre tout était nouveau, tout était à construire. Les dirigeants étaient d'une spontanéité et d'une sincérité qui inspiraient le respect. Notre président Abdelhamid en était un exemple édifiant. » Prié de donner ses impressions sur les périodes vécues par notre sport. Mohamed dira : « Le mouvement sportif national a trop grandi et trop grossi. Le sport à l'époque avait une connotation plus politique que technique. Il y a eu les jeux de 1975 qui nous ont permis de nous affirmer chez nous à Alger et de situer notre sport à l'échelle internationale. Puis il y a eu le code de l'EPS mais dont les principes cardinaux n'ont jamais été mis en application. C'est ce qu'explique la descente aux enfers. Des signes annonciateurs de destruction apparaissaient déjà au début des années 1980 pour connaître leur apogée lors des derniers jeux olympiques d'Athènes. Avant de partir à ces jeux, on savait qu'on n'allait pas mieux faire qu'à Sydney. Le monde a évolué, et nous, nous avons patiné, dormant comme toujours sur nos maigres lauriers. Savez-vous que toutes les salles de l'ISTS, cœur du sport algérien, sont pratiquement fermées depuis 4 ans, que le stade d'athlétisme est impraticable, que... Pensons aujourd'hui aux jeux de Pékin de 2008. Ayons le courage d'évacuer toutes les arrière-pensées et œuvrons pour une préparation sérieuse, conséquente, qui tienne compte des données scientifiques universelles. Les Chinois vont se préparer sérieusement sachant qu'ils vont être la cible des Américains et des Russes. Et nous, il faut qu'on se positionne. » « Faudra-t-il se contenter d'une délégation prolifique dont le seul rôle est de parader lors la cérémonie d'ouverture ? », s'interroge Mohamed qui sait bien ce qu'il dit, étant parmi ceux qui ont vibré au rythme dumouvement sportif depuis presque un demi-siècle. Mohamed sait que les mentalités ont changé, que le matérialisme a pris le dessus et que, pour reprendre son expression, « les jeunes ont limé leurs dents pour pouvoir mieux mordre ». Le sport, dit-il, est le seul secteur qui peut se targuer de bénéficier de deux pages quotidiennes dans la presse. C'est aussi un secteur qui ne laisse pas indifférent les foules. Il faut à mon sens que l'Etat lui redonne la place qu'il mérite dans la société. Il faut réhabiliter le sport scolaire et éviter les faux clivages avec le ministère de l'Education. Car, s'interroge-t-il, comment assurer un développement véritable si on largue un pan entier de l'activité qui se concentre dans les écoles et les lycées ? Dans un autre registre, M. Lazhari s'insurge contre les trabendistes qui ont investi le sport en le dénaturant. « Ceux-là portent une grande responsabilité et sont en partie la cause du déclin constaté. Il faut que les pouvoirs publics reprennent les leviers et assainissent un milieu qui a tendance à sombrer. Si on continue ainsi... » Evoquant les Jeux sportifs arabes abrités ces jours-ci par notre pays, Lazhari y voit un rassemblement qui peut servir d'examen de conscience au sport national. C'est aussi une mobilisation des énergies, qui traduit les excellentes capacités d'organisation dont nous jouissons. Enfin, à travers ces jeux, c'est la réhabilitation des salles et des stades et cela n'est pas rien pour un nouveau décollage de notre sport, qui en a bien besoin... Quant aux chances de médailles, il en réfère au fait que le sport n'est pas une science exacte. « Il nous faut regarder les choses avec lucidité. Il n'y a plus de barrière pour la performance à l'heure de la mondialisation. C'est celui qui sait utiliser au mieux ses moyens qui émergera du lot. Vous savez, les pays arabes ont fait des investissements colossaux dans le sport. C'est pour cela qu'ils s'affirment dans les JO et autres grandes manifestations régionales. Quant à nous, je crois qu'il est grand temps de frapper un grand coup dans la fourmilière, de voir le sport avec un autre regard, une autre mentalité et de se mettre au travail, car il n'y a que le travail qui paie. »


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