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« Il faut formaliser et écrire la musique algérienne »
Farid Aouameur (Chef d'orchestre et arrangeur)
Publié dans El Watan le 14 - 02 - 2006

Farid Aouameur est un jeune maestro algérien à la fibre orchestrale et instrumentiste déclinant une mélomanie foncièrement algérienne et espérantiste. Let the music play !
Vous êtes à Alger pour l'enregistrement d'une série d'émissions musicales et de divertissement à la la télévision algérienne. Comment a germé cette idée ?
L'idée a germé depuis trois ou quatre ans avec le réalisateur Farid Benmoussa et moi à propos d'une éventuelle émission musicale. Au début, c'était plutôt une discussion entre amis. Mais depuis septembre 2005, où j'étais venu à Alger pour un concert de promotion d'un opérateur de téléphonie mobile, Farid Benmoussa m'avait relancé et sérieusement concernant cette émission. J'avais pensé à un temps et autre délai de réflexion et de préparation jusqu'à la fin de l'année. Cependant, Farid Benmoussa m'a rétorqué que c'était pour la semaine prochaine et que les gradins étaient disponibles pour le public. (rires). En fait, de son côté, il avait énormément avancé dans le projet de ce concept musical. Cela a démarré sur les chapeaux de roue et je ne m'y attendais pas. Depuis, on est sur cette belle aventure en ayant mis en place la production depuis janvier. L'émission intitulée « Hana Fil Hana » nous a agréablement surpris. Lors de ces émissions, on a eu le plaisir de vivre des moments forts, des instants musicaux assez étonnants et des duos improbables. On a réuni Youcef de Intik No woman no cry, Hassen Dadi interprète le chaoui ou encore Chérif Hamani avec Réda Doumaz. On a invité Lotfi Attar, le guitariste de Raïna Raï, Akli Yahiaten, le grand chanteur kabyle et Jacob Devarieux de la formation de Zouk Kassav. C'est une manière de dire que la musique algérienne appartient à ceux qui l'aiment et non pas à ceux qui ont le passeport algérien.
Vous êtes aussi agitateur de talents...
On a découvert une jeune chanteuse d'expression kabyle, Taos (ex-Famila) qui a une superbe voix et très douée, Allilou, un interprète et instrumentiste. C'est ma grande satisfaction.
Vous avez déjà un pedigree musical algérien en tant qu'arrangeur et compositeur. Vous avez produit les albums de Takfarinas, Khaled, Chérifa, Réda Doumaz, Chérif Hamani...
Si vous voulez, je suis ouvert à toutes les musiques, notamment algériennes. A mon avis, il faut permettre que la musique algérienne soit exportable et « partageable » avec d'autres gens. J'ai toujours posé le problème de la formalisation de cette musique à travers son écriture. On ne pourra pas faire l'économie de cela. Autant s'y atteler dès aujourd'hui. La touchia maya peut être interprétée par un Japonais, un Vietnamien, un Zoulou... si cette personne sait lire la musique. Au moment où l'on parle, il n'y a pas de recueil sur lequel tout le monde est d'accord concernant l'écriture caractéristique par exemple du rythme goubahi, berouali, ou telle mélodie soit pensée comme cela. Au Maroc et en Tunisie, on l'a déjà fait. C'est l'écriture du diwan. L'Algérie a la chance de jouir d'une culture musicale plurielle, diverse et très riche. Vous avez encore « sévi » sur le dernier album de Khaled Ya Rayi. Vous aimez travailler avec lui... Etes-vous complices ? (Rires). Avec Khaled, oui ! Il y a une véritable complicité entre nous. On s'est tout de suite bien entendus, car lui, autant que moi parle le langage du cœur dans la musique. Donc, on s'est rencontré spontanément sur l'essentiel de ce qui fait l'union entre deux artistes. Pour moi, Khaled est un grand musicien. Un musicien méconnu. Je fais partie des gens qui l'ont poussé à vivre ce côté musical de façon beaucoup plus affirmée, assumée et affichée. Dans tous les albums qu'il a fait notamment où figure Didi, Khaled décline une « patte » personnelle et un apport extrêmement important. Il a une capacité d'orienter la musique vers son feeling. Il y a peu d'artistes algériens qui ont cette qualité. Donc, sur Ya Rayi, cela a été pareil. Il m'a fait confiance pour les sessions d'enregistrement au Caire. Une étape très forte dans l'album. Une marque de confiance que j'ai retranscrit (musique égyptienne) fidèlement comme il le sentait et dans l'esprit qui l'anime.
Il y a aussi ce beau duo magique entre le Cubain Compay Segundo et Khaled, Saludo a Chango, que vous avez produit. Une autre belle aventure...
C'est un ami espagnol, un producteur qui voulait absolument contacter Khaled. Il m'a soumis le projet du duo entre Compay Segundo et Khaled. J'ai trouvé que c'était une très bonne idée. Après, Khaled et Compay Segundo sont entrés en contact... J'ai eu le plus grand honneur d'avoir pu travailler sur une bande d'un chanteur cubain aussi important. Quand j'ai écouté la voix de Compay sur le master, j'avais l'impression d'être quelqu'un de très privilégié. Travailler sur la musique de Compay Segundo, cela ne vous arrive qu'une fois dans la vie. Et puis, Saludo a Chango est le premier titre de l'album. Un double honneur ! C'était génial, un cadeau quoi !
Farid Aouameur est très connu en Egypte...
J'ai même vécu quelques mois en Egypte. J'y avais aussi mon appartement, là-bas. J'y ai travaillé avec des artistes. Je me suis vraiment immergé dans le monde de la chanson orientale, et j'ai eu l'immense honneur de travailler avec les meilleurs violonistes.
Vous avez produit aussi des titres de plusieurs artistes égyptiens...
J'ai eu le plaisir de produire le duo Khaled et Amr Diab qui s'intitule Galbi. J'ai travaillé avec Hani Chaker, Leïla Ghofrane, Mustapha Kamar, Shirine Wagdy avec Shahinez, un jeune talent qui est devenu connu dans une émission de téléréalité. Quand je fais de la musique égyptienne, je ne le fais pas comme un Egyptien. Mais dans la façon de l'interpréter, les Egyptiens s'y retrouvent. Parce que je capte leur « truc », comme celle de Compay Segundo et des vibrations de la musique kabyle. J'ai fait dix morceaux de musique kabyle, pourtant, je ne parle pas un mot de kabyle. Je décrirai mon travail comme celui d'un caméléon. Vous vous posez sur une musique et vous absorbez sa substance, jusqu'à la couleur qui vous imprègne. Et après, vous laissez faire votre personnalité musicale.
Un projet, une autre idée en perspective...
Tout ce qui est orchestral m'intéresse. Parce qu'aujourd'hui, la musique algérienne souffre de cette vacuité, due à une histoire de politique culturelle. Alors que le côté orchestral a été inauguré par de grands maîtres comme Iguerbouchen. J'ai envie de continuer leur travail et suivre leurs pas qui sont géants parce que c'est un labeur d'architecture.


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