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Les islamistes sont-ils solubles dans la modernité ?
C'est l'un des enjeux des prochaines législatives
Publié dans El Watan le 11 - 04 - 2012

Les islamistes algériens, que certains laboratoires du régime donnent favoris pour le scrutin du 10 mai, sont-ils solubles dans la modernité ? Vont-ils prendre en considération les acquis politiques et sociaux en termes de liberté de conscience et d'expression ? Pas si sûr, estiment des experts, des universitaires et d'anciens officiers de l'armée.
Cette problématique, soulevée hier par le Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS) autour d'un débat sur «L'islamisme et les défis de la modernité en Algérie», traduit toutes les craintes de voir l'Algérie tomber une nouvelle fois dans les rets islamistes.
Le politologue Ahmed Adimi tranche d'emblée que les islamistes algériens n'ont strictement rien à voir avec leurs homologues turcs de l'AKP auxquels ils aiment s'identifier. «Vous savez, en Turquie même si elles sont voilées, les femmes sont très libres et modernes.
J'ajouterais que la Turquie est un Etat moderne avec ses institutions, sa culture et ses universités.» Le conférencier pense même que l'Iran des mollahs «est plus moderne que l'Algérie», abstraction faite de l'image d'Epinal colportée par les médias occidentaux sur la nature du régime. Et si les islamistes version Erdogan ont su marier authenticité et modernité, leur «frères» algériens, en revanche, prêchent un retour en arrière. «Pour nos islamistes, l'enjeu ne dépasse pas la taille de la barbe et du qamis», assène Makhlouf Aouli, ancien moudjahid et membre de l'OS.
Le général à la retraite Abdelaziz Medjahed constate, lui aussi, que l'Algérie «n'a pas avancé d'un iota» en 20 ans d'expérimentation de la mouvance islamiste. Et de lui jeter la pierre en soutenant qu'«on peut se moderniser tout en restant soi-même». Il se demande pourquoi faut-il obligatoirement replonger dans les profondeurs de l'histoire pour exhumer un projet de société inadapté, qui plus est qui ne constitue pas un dogme en islam.
Le Pr Mahmoudi abondera dans le même sens en faisant remarquer que l'Algérie a perdu 20 ans puisqu'elle se retrouve quasiment à la case de départ, à s'interroger si les islamistes vont prendre le pouvoir ou pas.
En l'occurrence, la résurgence du courant salafiste en Algérie est perçue par les conférenciers comme le plus grand échec du régime algérien. Le Dr Zeghidi, ancien responsable du FLN et ancien député, n'a pas mis de gants : «S'il faut faire aujourd'hui un procès, ce doit être contre le système qui a enfanté l'islamisme et le salafisme.» Sur sa lancée, l'intervenant a déclaré que l'APN de 1989, dont il était membre, avait refusé l'agrément des partis fondés sur la base religieuse ou linguistique.
20 ans de gâchis politique
«Je me souviens que c'était le défunt Aboubakr Belkaïd, en tant que ministre du gouvernement Merbah, qui était venu nous dire qu'il valait mieux avoir ces gens-là (les islamistes et les berbéristes) dans un cadre légal que dans la clandestinité», affirme M. Zeghidi, pour qui le régime est coupable d'avoir «produit et encouragé les salafistes en Algérie». Il en veut pour preuve que l'ex-émir de l'AIS, Madani Mezrag, «a pleuré la mort d'un général». «Mezrag avec l'accoutrement d'un afghan – barbe teintée au henné et qamis – était pourtant présent à l'enterrement de ce général», lance, étonné, cet ancien cadre du FLN. Et de s'interroger pourquoi ce régime «qui n'a pas agréé un seul parti en douze ans, a pu en fabriquer 30 en deux mois !» Visiblement outré par le fait que le régime ait fait le lit aux islamistes en Algérie, l'intervenant a révélé que «les autorités ont organisé des congrès à plusieurs partis».
Le président du CRSS, Mhand Berkouk, pense, lui, que les islamistes algériens ne font qu'«exploiter l'identité» religieuse et ne disposent pas de programme et encore moins d'une vision moderniste. Ahmed Adimi appuie le propos, soulignant que le Printemps arabe qui a accouché de Parlements islamistes ne risque pas de se produire en Algérie. Pourquoi ? L'universitaire rappelle à juste titre que le parti de Bouguerra Soltani «goûte» aux délices du pouvoir depuis 1997. Les Algériens ne feront donc pas connaissance avec les animateurs de ce courant dont «on a pu observer que leurs ministres ne sont pas meilleurs que les autres».
M Adimi précise tout de même que l'arrivée au pouvoir des islamistes ne dérange pas les Américains, mais ils le souhaitent même. «Pourquoi les USA et les Occidentaux en général seraient choqués par des gouvernements islamistes dès lors qu'ils leur proposent une économie de bazar (avec comme credo le commerce est licite) à très forte valeur ajoutée ?», s'interroge l'orateur. Et à Ahmed Adimi de conclure : «Quand je vois les Américains soutenir un mouvement ou un parti, je me méfie…» Il est vrai que Rached Ghannouchi de Tunisie, AbdeliIlah Benkirane du Maroc et même le dirigeant de la Jamaâ Islamia d'Egypte sont devenus comme par enchantement fréquentables, y compris par les hauts responsables américains.
Conclusion générale : la vague islamiste qui engloutit les pays arabes l'un après l'autre est provoquée par la faillite des régimes en place, mais encouragée et soutenue par les grandes puissances pour un agenda géopolitique pas forcément profitable à ces pays. Bien au contraire.


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