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« Un médiateur de la modernité »
Hommage à Brahim Ammouchi (1903-1990)
Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2012

Comme tous les hommes d'exception, de son vivant Brahim Ammouchi, un maître des musiques algériennes citadines, donnait à tous l'impression que sa présence était une évidence, que sa disponibilité allait de soi, que le don de sa personne était dans l'ordre naturel des choses…c'était son humilité innée, sans borne, qui incitait ses amis, petits et grands, à puiser en lui, sans modération.
C'était le père, qu'on ne pensait jamais à remercier… «J'ai tardivement réalisé que j'ai eu l'insigne privilège de côtoyer un grand homme, un monument», disait de lui, avec regret, un ancien des «Gais jeudis» (qui avaient lieu dans le temps à l'UP), venu lui rendre hommage, ce jeudi, au TRC. Cet hommage, discret et sans pompe, à la mesure de l'homme, -mais non moins intense-, est l'heureuse initiative du Pr. Abdelmadjid Merdaci. La matinée a été donc consacrée à l'exposition de photos et de documents sur la vie et le parcours du maître, et à la présentation d'un remarquable film-documentaire du cinématographe Farid Djouamaâ, intitulé «Brahim Ammouchi, un rassembleur». Celui-ci collige de vivants témoignages d'amis, de mélomanes, de proches, d'anciens élèves, en plus d'interviews inédites, accordées par le maître lui-même, alors qu'il se battait contre la maladie, dans l'indifférence totale des autorités concernées. A ce propos, d'ailleurs, de nombreuses personnes, des intellectuels de divers horizons, plaident pour que le TRC porte son nom.
Et c'est le moins que l'on puisse faire pour la mémoire de cet homme qui a tant donné aux enfants de la ville du Vieux Rocher. Il faut savoir que l'intérêt de cette personnalité, outre ses qualités humaines rares, réside dans le fait qu'il ait quasiment vécu tout le 20ème siècle; il a été le témoin actif des évènements majeurs de l'histoire coloniale, comme l'a souligné le Pr. Abdelmadjid Merdaci, lors de la conférence de l'après-midi. Ce dernier a replacé l'homme dans le contexte social de l'époque, tout en expliquant, justement, l'importance de son action militante. «Le fait même, dit-il, que Si Brahim ait fait partie des premières générations musulmanes scolarisées, est un évènement crucial et déterminant; après avoir appris le Coran à la zaouia tidjania, il sera l'un des rares à avoir fréquenté l'école française, d'abord primaire, Jules Ferry, et ensuite le lycée d'Aumale (aujourd'hui Rédha Houhou)».
Brahim Ammouchi a accédé au savoir, cet outil sans lequel aucun éveil ne peut se réaliser. Il a très tôt pris conscience des besoins de sa société, et de l'urgence d'engager une action éducative en direction des jeunes. «C'est en cela, poursuit le conférencier, qu'il a été le médiateur de la modernité, par rapport à ses choix dans la militance associative; Constantine était alors un extraordinaire pôle de rayonnement, avec au moins 130 associations creéées dans les années 1930; on le retrouve dans l'association En nahda, puis dans la première association musicale, Mouhibi El Fen; il était de toutes les activités susceptibles de réaliser l'essor du jeune Algérien, le scoutisme, le sport, le théâtre… Il était réformiste, moderniste, il a rendu la musique, le zedjel notamment, mode typiquement constantinois, accessible à tous; il a été sollicité par Abdelhamid Benbadis pour mettre l'hymne ‘Chaâbou El Djazïr mouslimoun' en musique…». Beaucoup, parmi l'assistance, dont El Hadi, son fils, ont livré des témoignages précieux et autres anecdotes sur cet homme de cœur et de culture.
La plupart, l'ayant étroitement fréquenté, en revendiquent la paternité spirituelle, comme le souligneront Mohamed Bentalha et Abdelaziz Badjadja, tous les deux des mélomanes ayant fait partie des Gais jeudis. Une phrase d'El Hani Bestandji, imprimeur, rapportée par Abdelkrim Badjadja dans la préface des mémoires de Brahim Ammouchi (Mémoires d'un éducateur de jeunesse), nous semble bien résumer un homme de cette trempe, qui, du reste, était loin d'être prophète en son pays: «C'était le soldat inconnu de la culture, parce qu'il travaillait dans l'ombre, sans parler, et en présentant ses réalisations individuelles comme étant le résultat d'un effort collectif…» L'hommage s'est poursuivi dans la soirée avec un concert de malouf avec Mourad Laïb, Abderrahmane Hasrouri, les associations, et enfin l'hymne Chaâbou El djazaïr, interprété par les scouts Erradja.


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