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Empreinte : L'équation d'Œdipe
Publié dans El Watan le 23 - 02 - 2006

il est tout à fait normal et, surtout, il est très sain que les nouvelles générations essayent de tuer le père. Et ceci dans tous les domaines : la politique, le culturel et le sociologique. Le parricide freudien est une thérapie constructive et reconstructive d'une forme de déconstruction que le néophythe veut installer, pour d'abord avoir confiance en lui-même, car il doute beaucoup. Il a peur.
Et c'est pour cela qu'il est souvent pressé (et donc angoissé) d'en finir avec le père (le paire, dirait Freud) et agité. Voire hystérique. La peur du néophyte qu'il essaye de cacher est désastreuse pour lui-même. Parce qu'elle le rend excessif, cynique et arrogant. Le doute qui le taraude se transforme souvent inconsciemment en certitude, et là, il est dans le délire et dans le complot, alors qu'il est en même temps un paranoïaque lui-même et qu'il considère qu'il est persécuté par le père-paire. Et dans un système verrouillé dans lequel il s'enferme à double tour, en se verrouillant lui-même. Paradoxalement ! Pour cela, il s'installe dans un système. Celui du clan, alors qu'il est par principe contre le clan du père. Le clan, c'est-à-dire un système de copinage et d'ascenseur dans lequel il va s'engouffrer avec d'autres acolytes pour, à la fois, survivre et tuer l'autre, le démiurge, donc Dieu. Un Dieu qu'il admire en réalité, à tel point que le dénigrement devient une autodestruction. La mise à mort de l'autre se transforme en suicide et en sentiment de culpabilité doublé d'une perception de son propre ratage. A ce moment-là, l'ambiguïté entretenue savamment entre dénigrement et flatterie se transforme en boomerang dont le retour est ravageur. Vite, le néophyte s'efface, laisse tomber et rentre dans l'anonymat. Parce qu'au départ, il a subi le complexe d'infériorité. Parce qu'au départ, il a voulu détruire son Dieu. Il n' y arrive pas. Et c'est la mort. L'autocélébration des jeunes artistes dans notre pays est devenue une mode. Et c'est là un signe de sous-développement. Organisés en clans, en contre-clans, ils vont se célébrer l'un l'autre. Avoir des liens avec le père (quand même !) ; un pied dans un journal et l'autre dans une maison d'édition ou une galerie de peinture ou une quelconque institution culturelle. Ils sont ainsi les gardiens, les épines. Mais ils sont très fragiles, car ils savent, intuitivement, que la reconnaissance ne viendra que du père. Ils sont donc dans le désarroi. Dilem par exemple a commencé très jeune à faire des caricatures. Il a été très vite célébré comme le meilleur. Ce n'est pas lui qui s'est célébré. A vingt ans, il était déjà célèbre grâce à son art. L'autocélébration des jeunes journalistes suit le même cheminement. Mais, dans ce cas, elle est plus ravageuse, parce qu'ils utilisent et manient très bien l'art de l'ermitage et celui du sensationnel. Ainsi reporter une conférence va se réduire à quelque ragot souvent colporté par le conférencier lui-même sous la pression du public ou en réponse à une question anodine (apparemment) ou posée d'une façon naïve (faussement). Dans les rédactions, c'est le choix du titre qui joue le rôle de guillotine, de couperet. Et l'opinion publique (celle des lecteurs fidèles et réguliers) tombe dans le convenu. Gobe tout. Parce que par définition, elle est crédule. Mais dans ce contexte, il faut inclure la faune des acteurs d'âge mûr. Celle qui, à la veille (ou pendant) de la retraite va prendre sa revanche sur sa propre paresse, son propre ratage et sa propre lâcheté. Elle va, cette faune, sortir de derrière les fagots sa rancœur bourrée de thèses fallacieuses, néocoloniales et philosophiquement ridicules. Car elle va profiter d'un espace de liberté qui existe aujourd'hui, avec ses limites et ses lignes de force, et pour lequel elle ne s'est jamais battue. Jamais milité. Restant dans l'ombre au moment où certains mettaient leur vie en danger et leurs jours, voire leurs années, en prison. Cette façon d'agir, ces comportements infantiles et ces éructations spasmodiques sont, évidemment, liés à l'histoire de notre pays. Parce que cette histoire a toujours fonctionné d'une façon inattendue. Un exemple : en 1954 et le déclenchement de la guerre de libération étaient tout à fait inattendus. Prévisibles, certes, mais inattendus. Il en va de même de l'irruption de l'intégrisme islamiste. Une surprise qui a cloué les intellectuels au sol et qu'ils ont payé terriblement cher. Enfin, il en va de même pour l'apparition de certains espaces de parole, d'action ou d'expression (la presse libre en particulier). Tout cela se fait après une maturation lente et invisible mais que personne n'attendait vraiment. Tout cela dit, en vrac, pour revendiquer une forme de déontologie dont on a cruellement besoin. Pour calmer cette hâte, cette boulimie et cette voracité qui rongent les jeunes et certains vieillards. El Anka disait, en privé, à ce sujet : « Ils veulent devenir des raisins secs, avant même d'être des raisins verts. »

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