Une dizaine de laboratoires des secteurs étatique et privé, ainsi qu'une vingtaine de chercheurs à l'échelle nationale ont répondu à l'appel des autorités locales de la wilaya de Guelma, lancé le 6 mai, pour procéder aux analyses de l'eau du barrage de Bouhamdane qui est devenue subitement rouge ocre. Soixante-douze heures après cet appel, nous dit-on, les conclusions sont unanimes : il n'y a aucun indicateur pouvant conduire à suspendre l'alimentation en eau potable du barrage. Ainsi, les analyses, notamment ceux de l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable (ONEDD), unité régionale de Skikda, n'ont décelé aucune anomalie physico-chimique. En effet, la saturation en oxygène, l'oxygène dissous, les nitrites et phosphates ainsi que les métaux lourds ont été quantifiés selon des normes de méthode ISO. Seulement, il reste cette couleur rouge ocre à la surface de l'eau (voir El Watan du 10 mai). Pour en avoir le cœur net, hier encore, une équipe d'une dizaine de scientifiques du laboratoire d'écologie des milieux marins et littoraux de Annaba a effectué plusieurs prélèvements. Selon nos sources, cette ultime analyse est venue après une première confirmation que l'algue du barrage n'est pas toxique. A ce sujet, on nous confirme qu'il s'agit bien d'une algue de couleur rouge qui s'est développée de façon très rapide à la faveur des conditions climatiques idoines, dont le cycle évolutif est, précisément, en stade de déclin. Depuis ces vingt-quatre dernières heures, l'eau du barrage a retrouvé progressivement une couleur normale. Par mesure de sécurité, la station de traitement des eaux du barrage de Bouhamdane a été dotée, depuis cette alerte, d'une importante quantité de charbon actif destiné à éliminer tout risque de contamination. Notons enfin, et à titre informatif, que ce phénomène est observé pour la première fois en Algérie.