Dorénavant, il faudra faire attention aux épices, puisque ces dernières sont contrefaites par des gens sans scrupules qui ont investi même nos cuisines. Si l'information n'est pas nouvelle pour certains, il n'en demeure pas moins que le phénomène prend de l'ampleur. Les épices, au prix assez élevé, sont pour la plupart contrefaites par des commerçants véreux qui ne se font aucun souci pour la santé des citoyens. L'essentiel est de gagner de l'argent.Ainsi, le tribunal d'Hussein Dey a eu à se prononcer sur une affaire édifiante et qui en dit long sur les pratiques commerciales dans notre pays. La Gendarmerie nationale de la daïra a confondu deux grossistes qui détenaient une grosse quantité de piment rouge moulu importé des frontières de l'Ouest algérien. Transmis au laboratoire régional de recherche dépendant de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, il s'est avéré que ces importantes quantités saisies chez les deux distributeurs n'étaient pas du piment rouge, mais tout simplement du colorant rouge synthétique. Donc mesdames, certaines d'entre vous assaisonnent les aliments avec de la peinture. C'est comme l'a confirmé un magistrat du tribunal d'Hussein Dey, un peu moins nocif que la brique pilée que d'autres résultats du laboratoires ont découverte en d'autres lieux. Certains consommateurs ingurgitent de la brique qui est de même couleur que le piment rouge. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que nos commerçants indélicats qui pratiquent la vente de grandes quantités de produits sans étiquetage ni traçabilité, n'ont écopé que de 10 000 DA d'amende chacun. Autre épice qui fait l'objet de trafic, le poivre noir moulu, qui est remplacé par du ciment périmé de même couleur. Des citoyens ont fait cette remarque à plusieurs reprises, mais en l'absence de contrôle et d'associations dynamiques à même de prendre en charge le problème, on continuera à saupoudrer nos aliments avec du ciment et de la brique. Au niveau du commerce en détail, certains revendeurs connaissent bien le problème et affirment faire de leur mieux pour éviter ce genre de situation «car il va de la santé des clients», disent-ils. Un autre commerçant ne manquera pas de nous affirmer qu'il a eu affaire à ce genre de pratique, mais depuis il a changé de grossiste. Il faut aussi signaler qu'au niveau de certaines boulangeries, un autre problème a été relevé. Il s'agit du mélange de la farine avec un améliorant que l'on importe de Chine pour donner plus de brillant au pain. Il s'avère que cet améliorant est nocif pour les reins et l'appareil digestif. Sur un autre volet, nous avons appris que même le tabac à chiquer fait l'objet de trafic. Et là le problème est aussi grave puisque il est fait état d'un mélange de la bouse de vache et de la chaux que l'on revend dans des sachets tout aussi contrefaits. La santé du citoyen passe nécessairement par un contrôle beaucoup plus vigoureux au niveau des grossistes et des importateurs.