Alors qu'un sit-in a été tenu à la rue Didouche Mourad, les greffiers en grève de la faim font face à un refus de prise en charge médicale. Une greffière a eu un malaise vendredi, mais à l'hôpital de Rouiba, on lui a refusé l'assistance médiale», a dénoncé hier Yamina Meghraoui, membre du bureau du Snapap. Lors d'un sit-in de soutien aux greffiers en grève, tenu hier rue Didouche Mourad, à Alger, Mme Meghraoui a condamné l'attitude de l'administration de l'hôpital de Rouiba qui, d'après ses dires, a refusé le transfert de la gréviste vers l'hôpital Mustapha Pacha. «Le médecin de garde a donné une lettre de transfert pour l'hôpital Mustapha. Mais l'hôpital a refusé de mettre à sa disposition une ambulance», a déclaré Mme Merghraoui. Et d'ajouter : «Nous avons galéré pendant plus de 5 heures pour la faire admettre à l'hôpital de Rouiba. La greffière souffre de problèmes neurologiques. Elle court un risque.» Ils veulent sauver les grévistes de la mort qui les guette. Des dizaines de personnes, répondant à l'appel du comité de soutien aux greffiers grévistes de la faim, ont réussi enfin à tenir leur sit-in à la rue Didouche Mourad. Au niveau de cette rue, il n'y avait que deux agents de police qui régulaient la circulation. Les autres lieux publics – Grande-Poste, place Emir Abdelkader, place du 1er Mai – étaient, hier, assiégés. Des agents des forces de l'ordre étaient postés à toutes les rues et ruelles menant à ces endroits. Mais c'est l'APN qui était objet de l'attention de la police : la première séance plénière du nouveau Parlement s'y tenait hier. La police, qui ignorait l'endroit où devait se tenir le rassemblement annoncé, a vite fait le lien avec cet événement. Ils ont dû attendre toute la matinée avant de voir le rassemblement tenu rue Didouche Mourad, qui était le seul endroit échappant à la surveillance minutieuse des forces de l'ordre. «Sauvez la vie des grévistes», scandaient les manifestants. Toutefois, les agents de police n'ont pas mis de temps pour arriver. Leur premier assaut cible les affiches brandies par les manifestants. Ensuite, ils ont refoulé les membres du comité de soutien. La résistance n'a pas duré. «On les a dispersés», a lancé un officier de police sur son talkie-walkie. La foule s'est dispersée, mais les manifestants ont promis de revenir pour tenir un grand rassemblement comme annoncé. «Le Snapap est en train de préparer ce rassemblement qui va se tenir probablement la semaine prochaine», a déclaré Mourad Tchikou. Pour la participation de politiciens, notamment les figures du FFS ayant manifesté leur soutien aux greffiers, M. Tchikou reste indécis : «Nous attendons leur confirmation.» Pour rappel, une plainte a été déposée par le Snapap au Bureau international du travail (BIT). Dans la correspondance n°541 adressée le 22 mai à la directrice adjointe du département des normes internationales du travail, responsable de la liberté syndicale, le président du Snapap fait état de suspension de plus de 100 travailleurs pour motif de grève. Signalons que les greffiers sont en grève pour revendiquer la révision du statut particulier.