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Enfants nés au maquis cherchent identité
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Publié dans El Watan le 01 - 06 - 2012

Ils n'ont pas de nom. Ni le droit d'aller à l'école. Ni celui de vivre une vie normale. Eux, ce sont les enfants de terroristes, nés dans le maquis dans les années 1990. Des enfants que la charte pour la paix et la réconciliation nationale a laissés de côté. Malgré des régularisations, ils seraient encore des centaines à ne pas inscrit à l'état civil. A l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, aujourd'hui, El Watan Week-end a choisi de parler de ceux que l'Etat préfère oublier.
Pour Fatima, la décennie noire n'est pas finie. Et si la charte pour la paix et la réconciliation nationale a réglé le problème de son beau-père, elle, elle l'a laissée de côté. Aujourd'hui, Fatima a 14 ans, mais elle fait plus que son âge. La peau blanche, les yeux noirs, elle attend d'exister. Car l'état civil ignore son existence. A elle et à quelques centaines d'autres enfants nés dans les années 1990, la clandestinité des maquis. Sans existence légale, privés de documents administratifs leur permettant d'aller à l'école, de mener une vie normale, ces enfants n'ont pas été pris en compte par la charte appliquée en 2005. Suite au vide juridique dénoncé par les associations, plusieurs cas ont été régularisés. Mais ils seraient encore plusieurs centaines (500, selon la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche). Fatima est l'un de ces enfants.
Elle a vu le jour en mars 1998 dans le maquis de Jijel. Ses parents lui ont donné le prénom dont ils rêvaient pour elle. Mais elle n'a jamais connu son vrai père, tué quand sa mère était enceinte. Comme le veut la tradition au maquis, sa mère s'est remariée avec un autre élément des groupes armés. Fatima a toujours cru qu'il s'agissait de son vrai père. Elle ne portera pas longtemps son prénom : son nouveau père décide de l'appeler Meriem. Ce dernier, profitant des dispositions de la loi sur la Rahma, dépose les armes et se rend en 1998. Il profite aussi des facilitées accordées aux repentis pour enregistrer Fatima et sa petite sœur, née en 2000, sous son nom, par jugement, à l'état civil. Alors que la loi exige que l'enfant adopté porte le nom de son géniteur. Les choses tournent mal et le couple divorce en 2004. La mère de Fatima se remarie avec Kamel, un troisième repenti rencontré quelques années auparavant alors que les groupes armés se rendaient dans les douars pour prier et manger. Kamel est resté au maquis jusqu'en 2001, date à laquelle il a bénéficié des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Mais le mari précédent refuse de laisser tomber ses filles.
La machine judiciaire se met alors en branle face à un cas ignoré par la loi : celui d'un enfant dont le père a été tué en 1997 et qu'un autre homme a mis - illégalement - sous son autorité. L'affaire arrive alors entre les mains de la ministre chargée de la Famille et des associations. Le réseau Nada d'aide à l'enfance prend le cas en charge. On lui explique que son beau- père a fait quelque chose de haram (péché). Qu'il l'a inscrite dans son livret de famille sans en avoir le droit. Tout prouve que Fatima n'est pas la fille du deuxième mari de sa mère : des dizaines de témoins qui activaient dans les groupes armés à Jijel et ailleurs ont témoigné de l'existence du véritable géniteur.
Analyses ADN
Ses véritables grands-parents ont même reconnu Fatima comme leur petite-fille. Le deuxième mari n'en démord pas : il introduit un pourvoi en cassation pour récupérer la garde de ses filles à laquelle ne peut plus, d'après la loi, prétendre son ex-femme. Face à ce dossier complexe, la justice demande des analyses ADN. Kamel s'y soustrait. Le deuxième mari refuse. L'affaire est en cours. Première victime du dossier : Fatima. Qui a entamé sa scolarité en tant que Meriem, avec l'identité de son beau-père, et qui termine le cycle primaire en tant que… Fatima.
Devant l'huissier de justice qui prend la décision de la récupérer pour la confier à son beau-père, Fatima éclate en sanglots. Kamel assure que sa fille est très touchée par ce qui lui arrive. Elle connaît maintenant l'histoire de son père et de ses beaux-pères. Elle comprend pourquoi sa mère, orpheline, est toujours malade et paye le prix des années au maquis sous les bombardements. Aujourd'hui, Fatima vit dans un bidonville dans la banlieue est d'Alger. Mange à sa faim, suit une scolarité normale au collège, s'est faite des amis. Mais elle attend toujours que l'Etat lui donne une identité.


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