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Les USA et l'Arabie Saoudite dominent le marché mondial
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Publié dans El Watan le 30 - 06 - 2012

Selon les experts des banques Goldman Sachs et Citigroup, les Etats-Unis d'Amérique deviendront exportateurs d'hydrocarbures plus tôt que prévu.
Ce pays, qui a été toujours le premier producteur de pétrole mais fortement énergétivore, pourrait dormir sur une quantité importante d'or noir. Bien que les deux études diffèrent quelque peu sur les délais, l'horizon 2018 pourrait être consensuel. La raison serait due aux progrès technologiques considérables. Les efforts d'investissements dans la recherche pour produire le pétrole et le gaz naturel ont commencé à donner leurs fruits non seulement en Amérique du Nord, c'est-à-dire aux Etats-Unis plus particulièrement, mais aussi au Canada et au Mexique. Citigroup n' y est pas allé avec le dos de la cuillère pour appeler carrément la région «le nouveau Moyen-Orient».
Il faut souligner par ailleurs que l'Arabie Saoudite pour le pétrole et le Qatar et la Russie pour le gaz vont voir leur production se tasser au fur et à mesure que se rapproche l'épuisement de leurs réserves, comme le prouve la tendance actuelle de l'évolution de la production dans les principaux pôle pétroliers.
Elle montre dans le rapport, publié le 21 mars dernier, que la production de la Russie et celle de l'Arabie Saoudite déclinent pendant que celle des Etats-Unis, du Canada et du Mexique se redresse à partir de 2011. La consommation pétrolière des Etats-Unis quant à elle a commencé sa chute à partir de 2008. Cette toute petite évolution pourrait perturber le marché de l'énergie et contribuerait à faire baisser les prix, estiment ces experts. Dans le «cas le plus favorable», pensent les analystes du groupe, les indicateurs de l'économie américaine en bénéficieront. Le PIB américain devrait augmenter de près de 4% – c'est-à-dire de 400 à 650 milliards de dollars.
Dans moins d'une décennie, le boom de l'énergie entraînerait la création d'environ 4 millions d'emplois, 60% directement dans le secteur de l'extraction du gaz naturel et du pétrole et les 40% restant dans l'industrie. C'est près de 3% de chômeurs en moins. L'exportation de l'énergie fossile devrait permettre au pays de réduire de 80 à 90% son déficit commercial, à 0,6% du PIB en 2020 contre 3% aujourd'hui. De ce simple fait, la valeur du dollar pourrait augmenter de 2 à 6%. Il est clair que ce boom touchera l'économie mondiale ne serait-ce que par la diminution des prix du pétrole de près de 20%, note le rapport du groupe Citi. L'augmentation soutenue ces dernières années des prix du baril de pétrole conjuguée à la dépendance grandissante de l'économie occidentale face aux ressources des pays l'OPEP semblent avoir malgré tout profité aux Etats-Unis.
La recherche américaine s'est concentrée de manière agressive sur l'amélioration des méthodes de détection et de forage des nappes de pétrole, en réservant leur application à l'Amérique du Nord. L'administration américaine n'a jamais été dupe sur le potentiel énergétique du pays, et l'exploitation relativement limitée de ses ressources en énergies fossiles aboutit certainement, et de plus en plus, à une vision fructueuse. L'utilisation des nouvelles techniques de prospection au Texas, notamment, démontre actuellement toute la finesse de celles-ci. Le New York Times, dans sa livraison du 23 du mois en cours, note que la «révolution dans la production au Texas et à travers l'ensemble du continent américain contribue au freinage incontestable de l'envolée des prix du brut suite à une agressive stratégie d'expérimentation et de développement dans le domaine de recherche et d'exploitation pétrolière et gazière, le gouvernement américain encourage cette voie. Le forage horizontal et la fracturation hydraulique utilisés depuis des années ont sérieusement pris en compte les préoccupations environnementales pour limiter leur impact en eau et air. Des programmes ont été élaborés pour une simulation des puits avant leur forage.
Les fibres optiques permettront aux techniciens de diriger avec précision l'évolution du forage en les aidant à mieux apprécier la pression et partant limiter la fracturation par des fluides. Les méthodes sismiques ont tellement évolué qu'elles peuvent aujourd'hui déterminer la porosité et la perméabilité en temps réel pour éviter le craquage des roches. Il n'y a pas si longtemps, les pièges étaient fracturés avec des milliers de mètres cubes d'eau, de sable et de gels chimiques, aujourd'hui, ces puits sont fracturés par étapes avec différentes sortes de prises et de ballons pour isoler la partie jaillissante de la roche et permettre ainsi au forage horizontal de mieux pénétrer le gisement. Sur le plan de la durée, elle a diminué de plus de 2/3 pour faire une économie par forage dépassant les 500 000 dollars.
Les projections de production liquide totale aux Etats-Unis vont prendre une allure ascendante
En ce qui concerne l'ancien eldorado de l'or noir, l'Arabie Saoudite, et à en croire un câble de l'ambassade américaine en Arabie Saoudite et repris par WikiLeaks et analysé par the Guardian, elle ne peut plus augmenter sa capacité de production de brut. Selon toute vraisemblance, le premier producteur et exportateur mondial de pétrole n'a pas assez de réserves de brut pour empêcher une escalade inexorable des prix du baril dans les années à venir. Transmis entre 2007 et 2009, les câbles des diplomates américains rendent compte des pronostics déjà connus de Sadad Al Husseini, ex-n°2 de la Saudi Aramco, la compagnie pétrolière nationale saoudienne. Sadad Al Husseini, ancien patron de l'exploration de l'Aramco, a prévenu à plusieurs reprises que l'Arabie Saoudite ne sera jamais capable d'atteindre un niveau de production suffisant pour faire face à l'augmentation prévue de la demande mondiale de pétrole. En 2009, l'Arabie Saoudite a extrait de son sol 9,7 millions de barils par jour (mb/j), soit 12% de la production mondiale. En 2005, elle a pu atteindre un record de 11,1 mb/j.
L'Arabie Saoudite, qui dispose du cinquième des réserves de la planète, est souvent présentée comme le seul producteur mondial majeur qui puisse encore augmenter substantiellement ses extractions dans les années et les décennies à venir.
Dans son dernier rapport annuel, l'Agence internationale de l'énergie s'attend ainsi à voir la production saoudienne monter jusqu'à 14,6 mb/j. En 2004, sous l'administration Bush, Washington allait jusqu'à évoquer 22,5 mb/j. Tout porte à croire que la donne a changé et que l'Arabie Saoudite n'aura plus le même rôle et la même influence sur l'évolution des marchés pétroliers.
Le Qatar semble comprendre cette situation pour réorienter sa stratégie vers d'autres branches et se spécialise dans le business à outrance. Il achète tout en Occident.
Quel sera le sort de l'Algérie dans cette nouvelle configuration ?
Il faut souligner que les Etats-Unis ont commencé à forer les puits de gaz de schiste en 1821 dans le Dévonien de Fredonia (New York) et ont abandonné cette voie suite à la découverte du pétrole conventionnel à Titusville en Pennsylvanie. Ils vont reprendre cette technique fortement controversée après avoir gratté tous leurs réservoirs d'hydrocarbures conventionnels, mais ils ont beaucoup investi pour améliorer les techniques de fracturation hydraulique.
Leur objectif est double : la baisse des prix du pétrole et du gaz à court terme et la vente de leur expertise à l'étranger. C'est l'une des raisons qui pousse leurs experts à sillonner les continents pour convaincre les pays qui disposent des ressources importantes en gaz de schiste pour les aider à les exploiter. Il y a l'Australie, la Chine, la Russie et bien d'autres pays.
Il est facile de comprendre qu'ils viennent de trouver un écho favorable en Algérie. Ce pays entamera les puits tests en 2012 puis renouera avec le partenariat américain sous la forme qu'on connaît.
Ce n'est pas gratuit que le programme du Middle Est Partnership Initiative (Mepi) réoriente sa stratégie pour l'Algérie alors qu'il s'est installé auparavant en Tunisie. La diminution des prix de l'essence par le recours aux réserves stratégiques des pays de l'AIE, comme la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, n'est plus un enjeu électoraliste, comme le laissent entendre certains, mais se précise et dure dans le temps. Il n'est pas non plus en faveur de l'Algérie dont les contrats à long terme arrivent à échéance au plus tard en 2018. Toutes ces considérations d'ordre stratégique vont l'obliger de consolider son avantage de proximité avec les pays de l'Europe en changeant le ton et en faisant valoir ses atouts qui sont nombreux et seront développés en détail dans d'autres occasions. Il faut souligner par ailleurs qu'elle jouit d'une longueur d'avance sur ses principaux concurrents (le Qatar et la Russie) qui présentent un risque géopolitique. 
Reghis Rabah. Consultant et économiste pétrolier


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