Après le 5 juillet 1962, malgré l'indépendance de leur pays, beaucoup d'Algériens continuaient de travailler en France. Où vivaient-ils ? Pour certaines familles, dans des bidonvilles autour de Paris, dont le «bidonville de La Folie», à Nanterre. A partir des écrits de Monique Hervieu, alors enseignante, et visiteuse des taudis qui enlaidissaient la périphérie parisienne, un ouvrage dessiné raconte l'épopée peu glorieuse des bidonvilles dans Demain, demain, paru aux éditions Actes sud, Arte, éditions (Paris 2012). Dans des planches réalistes, Laurent Maffre donne à voir le rejet, la mise au ban de cette population, devenue algérienne après un combat de sept ans dans lequel les travailleurs immigrés avaient beaucoup souffert et donné d'eux-mêmes. Le bidonville sera rasé en 1969. En ce cinquantième anniversaire de l'Algérie souveraine, le livre de Laurent Maffre lève un des coins noirs de la phase post-coloniale.