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M. Z, un authentique artiste
Juste un mot
Publié dans El Watan le 30 - 08 - 2012

En cet été accablant où tout flambe, les températures, les prix, les colères et que seule la poésie nous apporte quelques fraîcheurs, nous revient en tête l'installation réussie et belle, signée par notre ami l'artiste peintre Arezki Larbi, en hommage au fabuleux poète Jean Sénac.
Nous avions été frappés et bouleversés par l'une des citations choisies : «Ce pauvre corps veut aussi sa guerre de libération.» En remplaçant seulement le mot «corps» par celui de «cinéaste», nous retrouvons totalement la vie et l'itinéraire de Mohamed Zinet, lui aussi artiste fabuleux. En entamant la production et la réalisation de son unique et inoubliable film Tahia ya Didou. Mohamed, il y a plus de 40 ans déjà, apporta à la citation du poète ses multiples sens et nombreuses significations. Nous tenons à souligner ici que nous utilisons le mot «pauvre» dans son sens premier : personne démunie qui n'a pas les moyens de subvenir à ses besoins, qui n'a pas le sou. C'était le cas de notre artiste. L'aide que lui apportèrent les autorités de la Ville d'Alger était à peine suffisante pour mettre en boîte un film de 10 minutes, sans comédiens, sans décors, sans costumes, pour filmer quelques boulevards, places et immeubles de la ville blanche. Mohamed, qui avait sa petite idée et malgré sa grande pauvreté prit les choses en main. Il s'engagea sur un chemin difficile dès le premier jour de tournage, car il venait de décider de transformer un petit film de commande en un long métrage de fiction authentique, courageux, audacieux, avec une équipe de tournage professionnelle, comédiens connus et décors importants.
Sa bonne foi, sa naïveté, sa sincérité, malgré sa gueule de fils du peuple éternellement barré d'une épaisse moustache noire, étaient ses meilleurs armes. Momo, le comédien soufi de La Casbah, George Arnaud, l'auteur du livre Le salaire de la peur, Ali Maroc, le directeur chevronné de la photo et bien d'autres s'engagèrent à fond avec lui et lui accordèrent aide et soutien et même plus, ils le protégèrent. Redouane, son petit neveu âgé d'à peine 3 ans, son acteur principal, lui a apporté son côté fraîcheur et espoir chaque matin. Ce film dont le temps de tournage fut très long, notre sympathique bande ne pouvant voler quelques images que lorsqu'elle trouvait quelques sous, le rôle le plus ingrat, le plus difficile, revenait à Zinet, chargé de faire patienter notre respectable maire de l'époque. Et ici, il faut rappeler à nos lecteurs cette petite vérité, il fut un temps où Alger, la capitale avait un maire…
L'essentiel n'était pas là en réalité, car notre ami Zinet venait d'engager, d'entreprendre sa «guerre de Libération» et celle du cinéma algérien. Pour bien comprendre l'audace et la témérité du cinéaste, n'oublions pas qu'en ces temps-là, notre cinéma était installé dans un carcan administratif, planifié, socialisé, improductif à l'image de toutes nos activités et de notre économie. L'une des séquences-phares de Tahia ya Didou dresse d'ailleurs avec justesse et perspicacité le tableau de cette époque. Le dialogue de deux citoyens désabusés et maniant l'humour à merveille était le suivant :
-«Finalement, c'est quoi le capitalisme ?», demanda le premier.
-«C'est l'exploitation de l'homme par l'homme», répondit son compère.
-«Et le socialisme alors ?», enchaîna le premier.
-«C'est tout simple, c'est le contraire pardi !», répondit le second avec un sourire au coin des lèvres.
Notre artiste précurseur pouvait être fier. Il défricha et montra le chemin à d'autres jeunes talents qui arrivaient impatients et assoiffés. Il a su avec courage quitter les milieux faméliques du sketch et de la farce, des petits amuseurs algérois des années 1940 et 1950 pour prendre son sac à dos et faire le tour du monde en homme libre. Il a ainsi appris à découvrir et comprendre l'homme et il a surtout saisi que seul l'art pouvait nous sauver.


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