Décrocher le 1er trophée Fashion Foward à NAHA (North Americain Hair Awards) devant plus de 6000 coiffeurs, concurrents, venus de tous les coins des USA, du Canada et de quelques pays du continent asiatique, n'est pas une mince affaire. Zahir Ziani, 43 ans, célibataire, vit à Manhattan (New-York). Responsables de 31 salons de coiffure aux USA, il travaille en qualité de directeur artistique dans la compagnie américaine Red Door Elizabeth Arden. Venu nous rendre visite au bureau de Tipasa, avec son sourire, mais surtout sa simplicité, Zahir Ziani s'est plié à notre entretien, afin de nous livrer ses ambitions et ses attentes. - Vous avez été nominé à Las Vegas en août 2011. C'est une fierté pour nous et le pays. Mais que vous a apporté au juste ce titre ?
D'abord, je dois vous préciser que je n'ai pas encaissé de chèque. C'est surtout un titre qui m'a ouvert d'autres horizons, mais surtout a élargi ma réputation à l'échelle universelle dans le monde de la coiffure artistique, de la cosmétologie et les défilés de mode. A présent, je coûte cher à mon employeur. Je suis arrivé à un point où je ne peux plus rester à Red Door, car n'étant plus en mesure de supporter les charges de mon succès. Ma réputation et mes ambitions dépassent les ambitions de la compagnie Red Door. Je ne dénigre pas mon employeur, car les responsables me respectent beaucoup. Red Door veut s'orienter maintenant vers la vente de cosmétiques essentiellement, et non pas dans la coiffure. Le coiffeur nominé par le NAHA influence les clients dans l'achat des cosmétiques. Je gagne très bien ma vie aux USA, mais Red Door n'est plus en mesure de payer mes charges. Donc, j'ai des idées et des propositions. Je suis à la croisée des chemins et je suis persuadé que je suis en mesure de faire énormément de choses. La meilleure solution, c'est un investissement important, pour ne pas tomber dans la bricole et le misérabilisme.
- C'est un appel que vous lancez ?
Oui. Je peux commencer tout seul. Pour moi, cela reste très insuffisant. Je connais le milieu au USA, en France et dans quelques pays asiatiques. Très nombreux sont les artistes qui me sollicitent par le Net pour venir travailler avec moi dans les salons de coiffure. J'ai acquis de l'expérience. Je suis confiant en mes potentialités. Je garantirai la rentabilité de l'investissement. Je suis en mesure de créer des gammes de produits dans les cosmétiques de la coiffure et de la beauté. Vous savez, les Occidentaux aux USA ont compris et sont en train d'exploiter des créneaux juteux. Je veux commencer par ouvrir un salon de coiffure à New York d'abord, venir en France, aller dans un pays du Golfe et le label fera le reste. Mon pays, l'Algérie, est dans mon objectif. Vous savez, je veux créer un salon de coiffure show en Algérie et une académie de coiffure. Les coiffeurs séjourneront aux USA pour suivre un stage linguistique, artistique et d'inspiration à New-York, avant de commencer à travailler. Mais peut-on trouver un investisseur sérieux ? Je sais de quoi je parle. Par exemple, en Algérie, il y a des matières premières méconnues qu'on peut transformer en produits cosmétiques très demandés dans le monde. Je vous le répète, je n'ai aucun problème dans la vie que je mène aux USA. Si je suis là, en Algérie, c'est surtout à cause de mes parents. Ils sont vieux. Je serai très embarrassé et très touché quand je verrai ma mère et mon père pleurer dès que je quitterai la maison pour retourner à New York.
- Avez-vous déjà un programme dès votre retour à New York ?
J'ai déjà passé avec succès toutes les étapes pour participer au Fashion Week. C'est un défilé de mode organisé 2 fois par an au Lincon Center à Manhattan. Je vais décider du look des mannequins avec les couturiers, avant de faire participer les jeunes filles à cette manifestation artistique. D'ailleurs, Miss France vient de me solliciter pour lui faire une photo shoot avec Miss USA, au niveau de la statue de la Liberté. La compagnie américaine Red Door a décliné l'offre, car mon employeur n'a pas les moyens de suivre le succès que je leur aurai apporté depuis l'obtention de mon trophée Fashion Foward.
- Votre succès est passé inaperçu en Algérie...
A la suite de la parution des articles sur El Watan, j'ai eu quelques contacts par e-mail. Mais vous savez, je n'ai pas le temps de vérifier cela, car je vis presque toute l'année entre les USA et les pays asiatiques.
- Un mot sur votre très court séjour ici à Tipasa...
Je ne l'ai pas vu passer. C'est vrai que j'ai beaucoup de choses à dire sur ce que je vois, cela me fait mal. Il faut que les mentalités des citoyens changent si on veut devenir fréquentables en Algérie. Je ne suis pas donneur de leçons. Mais que voulez-vous que je rajoute. Vous devinez dans quel état d'esprit je suis, en quittant mes parents, pour aller travailler à New York. Je veux lancer un message aux jeunes surtout : ce n'est pas facile de mener la belle vie ailleurs. Le paradis, c'est ici, en Algérie. Il suffit de travailler, souffrir, se sacrifier pendant un moment avant de s'assurer de la notoriété et des jours meilleurs. A la prochaine InchAllah. vous pouvez remettre mon adresse électronique à vos lecteurs si vous le permettez : [email protected]