Le transport en commun, qu'il soit privé ou public, doit être régi selon une réglementation rigoureuse en matière de sécurité et d'hygiène, mais aussi d'éthique et de bienséance vis-à-vis des usagers. Le comportement irresponsable des transporteurs privés desservant des lignes urbaines dans la ville d'El Milia irrite de plus en plus les usagers. Ces derniers, entassés dans des conditions peu respectueuses de la personne humaine dans des bus à l'hygiène douteuse, circulant au gré des humeurs de leurs conducteurs, endurent une rude épreuve. Prendre une place dans ces bus est une véritable humiliation. «Je préfère marcher plutôt que de monter dans ces semblants de bus; les gens sont entassés comme du bétail et le conducteur les ridiculise comme bon lui semble en s'arrêtant et en démarrant comme il veut», s'indignent des usagers. En l'absence du moindre contrôle, la notion du service public dans le transport urbain dans à El Milia a été reléguée au second plan. «Ce qui compte le plus pour ces gens (les conducteurs) c'est de ramasser autant d'argent qu'ils peuvent; les 10 DA qu'ils encaissent valent mieux que le confort du pauvre client», s'emporte Hamid, un usager. Les citoyens qui se plaignent de ces attitudes espèrent voir les responsables concernés intervenir pour mettre de l'ordre dans ce secteur. Certains souhaitent voir le secteur public investir les lignes urbaines comme cela s'est produit à Jijel. Et pour cause, pour parcourir une courte distance de quelques centaines de mètres, le bus peut mettre une heure, voire plus. Les fonctionnaires, les élèves et tous ceux qui sont dans l'obligation d'être à l'heure à leurs postes de travail ou leurs établissements scolaires sont les premières victimes de ces agissements. «Je suis souvent en retard, à cause du bus que j'emprunte et pourtant on démarre presque une heure à l'avance», témoigne un fonctionnaire. Hier matin, en ce début de rentrée scolaire, une cinquantaine d'élèves, arrivés en retard à cause de ces bus, ont été refoulés d'un lycée, dans la périphérie de la ville. «Il faut trouver une solution à ce problème ou mettre à la disposition des élèves un bus pour le transport scolaire, sinon nos enfants risquent de se voir renvoyés chaque matin», nous dit un parent d'élève, visiblement inquiet.