Les usagers du transport urbain dans la ville d'El Milia sont-il livrés aux caprices des transporteurs ? La question est souvent posée par des personnes qui semblent avoir maille à partir avec ces transporteurs de plus en plus méprisants à l'égard des clients. «Ils roulent à leur guise et agissent de la manière qui leur convient; ils n'ont aucun respect pour nous», s'indignent des gens au niveau d'un arrêt de bus au centre-ville. Le fait est que tous les transporteurs n'ont qu'un seul et unique objectif: faire le plein de voyageurs. Les 10 DA comptent plus que le confort des êtres humains. Sous une chaleur torride, l'on n'hésite pas à entasser, comme de la sardine, des vieux, des malades et des femmes enceintes dans des bus pleins à craquer. Et gare à celui qui ose émettre la moindre protestation, il risque d'être «corrigé » au vu et au su de tous. Entre la station de la gare routière et la cité Menkouche, les bus mettent une heure, voire plus, sur une distance d'à peine un km, pour arriver à destination. Les résidants de la cité Lemridja peinent à rallier leur lieu de travail à temps; ils sont souvent retardés par la faute des conducteurs qui s'arrêtent à tout bout de champ pour ramasser une personne au bord de la route, oubliant la notion de service public pour laquelle ils sont affectés en l'absence des services concernés. Les arrêts de bus sont caractérisés par une extrême anarchie. «La plupart des points d'arrêt sont des endroits où le stationnement est interdit», fait remarquer le patron d'une auto-école. C'est pourtant dans les virages que les bus s'arrêtent. La pagaille est partout, ose-t-on dire, et ce faute de plan cohérent de circulation. Certains quartiers de la ville demeurent sans transport, alors que d'autres semblent épargnés par la crise. Des habitants du quartier de T'har ont émis le souhait que les autorités communales prennent en charge leurs doléances concernant l'ouverture d'une ligne de transport. La même préoccupation est soulevée par les résidants de la cité Boutias, qui peinent à trouver un moyen de transport pour rallier leur domicile dès l'après-midi.