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La mémoire en quête d'apaisement
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Publié dans El Watan le 22 - 09 - 2012

Comme un boomerang, la mémoire, aussi loin qu'elle est renvoyée, nous revient chargée de ses questions, ses traumatismes et son insistante soif de vérité. La mémoire ne ment pas, elle est dépouillée de toute forfaiture même si la main de l'homme tente à chaque fois de lui dessiner des voies et issues qu'elle ne saurait emprunter tant elle ne s'accommode pas des fausses vérités et des vrais mensonges.La semaine écoulée a vu l'annonce, à Alger, par la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, de l'accord donné par les autorités algériennes à la visite d'un groupe de travail sur les disparitions forcées. Une première dans ce dossier épineux qui renferme un pan important et charnière de la très douloureuse décennie noire.
Si ce groupe de travail, composé d'experts indépendants, n'a pas pour mandat de faire des enquêtes sur le terrain, il aura pour mission néanmoins de discuter avec toutes les parties, d'aller dans le détail en interrogeant les autorités et les familles sur le sort des disparus. En attendant de voir la justice algérienne prendre réellement en charge ce dossier ou le rapporteur spécial sur les disparitions forcées autorisé à venir lui aussi en Algérie, ce groupe de travail libèrera au moins la parole qui a été confisquée aux familles de disparus des années durant. Ces mères algériennes, comme leurs semblables au Chili ou en Argentine jadis, ont refusé d'oublier leur chair sur l'autel de la compromission ou au nom d'une réconciliation qui ne garantit pas justice et vérité. Qui a bien pu croire que par le truchement d'une loi ou d'une charte, même adoptée par référendum, on puisse enlever le souvenir d'un fils, d'un frère ou d'un père disparus ?
Certains aiment à s'égosiller que le Printemps arabe est passé sans faire de bruit en Algérie. Il se trouve que le vent de ce «printemps» a bel et bien soufflé de ce côté-ci des frontières pour mettre à l'épreuve un pouvoir qui s'émeut des injonctions et remarques venant de l'étranger et qui obstrue son écoute aux appels venant de son peuple. Elle est bien loin, aujourd'hui, la phrase prononcée par le président de la République en réponse à une mère de disparu qui l'interrogeait sur son fils : «Les disparus ne sont pas dans ma poche», avait-il rétorqué avec mépris. L'interdiction faite par la charte portant paix et réconciliation nationale d'évoquer ce qui fut la guerre sans nom des années 1990, d'amnistier les terroristes et d'éteindre toute poursuite contre les services de sécurité n'a plus force de loi devant l'appel de la justice. Ce n'est donc sûrement pas de gaîté de cœur que les autorités algériennes acceptent de recevoir ledit groupe de travail et promettent même de ratifier la Convention internationale contre les disparitions forcées.
Un général algérien se trouve poursuivi par le tribunal helvétique, qui menace de convoquer d'autres responsables de l'Etat sur ce qui s'est passé durant la décennie noire ; des condamnations sont prononcées par le comité des droits de l'homme de l'ONU contre l'Algérie dans cinq affaires de disparitions forcées et la justice française continue d'enquêter sur l'assassinat des moines de Tibhirine, pour ne citer que ces trois aspects d'une mise en branle de la justice internationale qui confirme l'irresponsabilité et la fragilité de la politique d'impunité devant le retour des spectres du passé. La justice algérienne se serait sortie grandie si elle avait elle-même porté l'action de guérir les traumatismes du passé au lieu de se complaire dans la glorification de l'amnésie et de l'impunité. Si la loi est amnésique, la mémoire collective ne peut l'être et ne cessera de hanter le présent tant qu'elle ne sera pas apaisée.


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