Treize zones non constructibles ont été délimitées depuis fort longtemps, mais les constructions continuent à y être bâties. Tous les terrains urbanisables ne sont pas forcément constructibles. Cette donnée est ignorée par des milliers de citoyens qui, malgré les restrictions réglementaires, s'obstinent à construire des maisons sur des terrains qui peuvent se trouver dans des zones dites non aedificandie, c'est-à-dire réservées aux services, tels que le passage des canalisations de gaz, d'AEP, des eaux usées ou des zones de protection en cas de passage de ligne de moyenne ou de haute tension et de situation en zone inondable. Dans certaines localités d'Alger, des habitations ont été érigées sous les câbles de haute tension. Le cas le plus significatif est celui du Hamiz. A la sortie est de la localité, on peut apercevoir des câbles électriques de haute tension qui effleurent les habitations. Il ne s'agit cependant pas de bidonvilles, mais de demeures cossues. Par ailleurs, des réserves foncières rentrent dans la même catégorie. Elles sont destinées à recevoir les équipements publics, tels que les espaces verts, les établissements scolaires ou sanitaires, etc. Certains propriétaires de ce genre de terrain essayent de s'en débarrasser en le vendant au premier venu. En dépit de toutes ces restrictions, des citoyens y construisent leur maison. Ils doivent savoir que leur habitation est systématiquement frappée du sceau de «construction illicite». Aussi, les terrains, de manière générale, sont classés en trois catégories, et ce, en fonction de la topographie qu'ils présentent : non constructibles, constructibles avec des précautions et enfin constructibles. Au niveau de la capitale, 13 zones ont été classées dans la catégorie de terrains «non constructibles». Ces zones présentent des risques élevés de glissement ou se trouvent carrément sur des lits d'oued. Malgré la détermination exacte de ces zones, il arrive que les pouvoirs publics passent outre l'interdiction de construire. A Bouzaréah, les services de l'APC viennent de lancer des travaux pour la construction d'un marché de proximité dans une zone classée non constructible, car l'assiette se trouve sur un lit d'oued. Les exemples en matière d'anarchie urbaine ne manquent pas. A Dar El Beïda, un périmètre de sécurité a été délimité autour de l'aéroport. Il ne peut en aucune manière accueillir des constructions quelle que soit leur nature. Néanmoins, des particuliers continuent, on ne sait par quel tour de magie, à construire des habitations, particulièrement dans la partie du périmètre faisant partie de la commune de Hamadi. La question qui se pose cependant, est de savoir si les propriétaires de ces constructions ouvrent droit à la régularisation de leur situation, et ce, dans le cadre des nouvelles dispositions devant permettre la régularisation des constructions inachevées, lancées par les pouvoirs publics. Nous avons essayé de prendre attache avec les responsables de la wilaya pour nous fournir des éclaircissements sur toutes ces questions, mais nos multiples tentatives sont restées vaines.