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ArcelorMittal ou la désindustrialisation «structurante»
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La baisse vertigineuse de la demande d'acier dans le monde, effet de la crise, oblige ArcelorMittal à développer une stratégie pour le moins machiavélique : mainmise sur les principaux gisements de minerai de fer dans le monde, réorientation du process technologique vers la récupération et le recyclage de la ferraille, ce qui explique la fermeture systématique des hauts fourneaux et la remise à l'honneur des aciéries électriques, refus catégorique de céder à d'autres repreneurs les sites en difficulté, promesses pompeuses d'investissements jamais tenues, manipulation géniale des comptes en entretenant la confusion entre investissements et entretien des installations, mise sur la défensive des gouvernements concernés…
Cette multinationale a anticipé la crise et pris les devants sur ces derniers et sur ses concurrents actuels ou à venir. Ira-t-elle jusqu'à préférer casser un site et le récupérer en ferraille que de le céder à un concurrent ? La fin de non-recevoir reçue par Rebrab, la mésaventure de Florange et bien d'autres sont interpellatrices ! Cette anticipation a permis à ArcelorMittal d'être en position de force. Présenter sur un plateau imparable un bilan désastreux d'un site, exiger encore plus de crédits, maintenir en sursis les milliers d'emplois et refuser catégoriquement de le céder aux éventuels repreneurs, telle est la ligne générale d'ArcelorMittal. Il est à parier sur sa pérennité.
En Algérie, la demande d'acier est non seulement de loin supérieure à l'offre locale, mais sera en nette croissance pour bien des années. Greffer ce facteur à notre appétit insatiable à tout importer grâce à la manne pétrolière, et c'est la tentation du diable !
Il est un fait établi, aujourd'hui, que la cession du complexe sidérurgique d'El Hadjar à Mittal est un échec cuisant pouvant mener à la fermeture du fleuron de notre industrie, avec les conséquences tragiques que nous pouvons imaginer aisément.
Le dossier publié par El Watan le 23 décembre 2012 est assez illustratif.
Plus de dix ans après, ce complexe sidérurgique se démène dans un marasme insurmontable, du moins à première vue :
- déficit technologique ayant entraîné la fermeture de plus d'une dizaine d'unités et, nécessairement, l'importation de nombreux intrants indispensables à la fabrication de l'acier, dont le coke n'est pas des moindres ;
- déficit en personnel qualifié engendré par à la fois la déstructuration des procédures de recrutement et la fermeture pure et simple de tous les centres de formation (de l'ouvrier qualifié à l'ingénieur d'application) de Sider ;
- déficit financier et une trésorerie inadmissible entraînant des dysfonctionnements en cascade ;
- déficit managérial (?) du à la mise en retraite «anticipée» de cadres expérimentés et de promotion d'autres non préparés et désarmés ;
- déficit démocratique et citoyen par l'encouragement de syndicats maffieux et l'ingérence systématique de la direction et d'autres groupes d'intérêts dans le choix des représentants des travailleurs, faisant du site une arène pour affrontements continus entre clans en course vers l'enrichissement illicite, manipulation de ces derniers pour provoquer des semblants de débrayages pour entretenir le mythe de «conflits sociaux perpétuels» couvrant, ainsi, d'autres manques à gagner ;
- déficit économique caractérisé par la fermeture de dizaines d'entreprises publiques et privées de prestations diverses et mise au placard de nombreux projets de PME, notamment du réseau de laminoirs qui devait entourer le complexe, le tout accompagné de l'émergence d'un trafic douteux aux frontières est du pays et d'une vraie maffia de l'acier ;
- déficit social entraînant une paupérisation flagrante des populations de toute la région (plusieurs wilayas), un chômage dépravant rendant Annaba capitale de la «harga» et une montée vertigineuse de la violence et de l'insécurité.
Tel est le triste bilan résultant des choix faits par des décideurs encore présents sur le sol national ou déjà partis sous d'autres cieux !
Oserons-nous, un jour, apprendre à demander des comptes aux décideurs qui se font responsables de tant de gâchis ? La pratique serait pourtant saine, universelle et salvatrice. Aujourd'hui, les pouvoir publics se trouvent devant un dilemme : donner de l'argent à ArcelorMittal en entretenant l'illusion d'un redressement et aussi céder, éventuellement, d'autres gisement convoités par cette dernière ou la laisser faire ce que bon lui semble avec les effets induis que nous connaissons.
C'est s'en remettre à Dieu ou à Mittal ! Evidemment, des solutions sérieuses sont envisageables, à commencer par la sélection et une mise à niveau de la main-d'œuvre (qualification et discipline au travail), la réouverture de centres de formation performants et orientés vers l'avenir, l'utilisation du réservoir fertile de cadres techniques et gestionnaires compétents mis honteusement à la retraite à l'âge où ils sont censés donner le meilleur d'eux-mêmes pour la formation et l'accompagnement des jeunes, pour le conseil managérial et technique, pour l'encadrement et le développement d'un réseau industriel de PME, par l'encouragement et la facilitation des investissements privés ou publics aussi bien pour la sidérurgie que pour les industries de transformation, des technologies nouvelles, de cabinets conseil…
Le complexe d'El Hadjar, via un cahier des charges à négocier sérieusement, peut être un véritable moteur dans ce processus où chacun trouvera son compte, y compris ArcelorMittal. L'Etat, sans la tentation du diable à vouloir se substituer à l'entreprise économique et à la société civile ou à se délester de ses fonctions principales au profit de groupes obscurs, doit jouer son rôle d'initiateur, de catalyseur et de régulateur d'une politique industrielle conquérante et courageuse, notamment en revoyant la législation fiscale et parafiscale, en débureaucratisant une administration lourde, incompétente et nocive, en réformant tout le système bancaire plus qu'archaïque, en donnant à la justice les magistrats spécialisés et jaloux de leur indépendance dont elle a «vitalement» besoin, en protégeant nos frontières contre l'invasion de sous-produits, de la contrebande et des fausses déclarations, en mettant en place des organes multiples et indépendants de contrôle et de lutte contre la corruption, en veillant au strict respect des lois, en particulier celles relatives aux libertés individuelles, au droit d'organisation et d'association à même de permettre et de promouvoir la mobilisation et la mise en synergie des intelligences (nous n'en aurons jamais trop) et de l'effort des travailleurs et des entrepreneurs, des chercheurs, des artistes et des femmes et hommes de culture… L'Algérie ne peut faire l'économie de ce programme et ne peut se permettre de rester prisonnière du cycle infernal : extraction du pétrole et import/import de tout le reste. Sans cette trame, toute politique des IDE est vouée à l'échec.


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