Bientôt le permis à points, et déjà les premières remarques. Citoyen, automobiliste bien sûr, (ancien membre fondateur de l'association «Tarik Es-Salaam») constatant comme tout le monde cette effroyable pandémie que sont les accidents de la route, il m'est encore une fois désagréable de pronostiquer l'échec d'une réglementation se voulant répressive pour contenir et résorber ce fléau qui endeuille des milliers de familles algériennes annuellement. La lutte contre les accidents de la route est un chantier très sérieux, exigeant compétence et engagement... politique (oui politique) total, pour pouvoir espérer arriver à un résultat. Il y a deux années ou trois, j'ai été parmi les nombreux Algériens à douter, déjà, de l'opération «retrait de permis», sachant d'avance que son impact serait nul, voire contreproductif pour affronter un fléau si redoutable... Le résultat ? Les accidents se sont multipliés et les deuils succédaient aux deuils..., cela sans compter le désespoir (en plus des dizaines de cas et de tentatives de suicide chez les automobilistes ayant jugé «le retrait de permis dont ils ont été victimes injuste...). Eh oui, c'est comme cela, cette «nouvelle» réglementation doit être bien étudiée et accompagnée d'un effort «pédagogique» considérable pour lui éviter dérives et injustices et, au final, un échec retentissant. Comme pour le précédent dispositif, cela aggravera aussi le sentiment d'injustice, du fait que les «victimes» se diront toujours comme «non pistonnés». Alors, pas de solutions à ce genre de problème ? Non ! En plus de l'engagement politique qui doit être celui de tous les instants et de tout le monde (maires, walis, ministres, président de la république, responsables des services de police, de la Gendarmerie nationale...), il conviendra d'étudier et d'évaluer sérieusement un cas ou des cas similaires. Et pourquoi pas le cas français (si proche de nous)... Durant les années 1969-1974 (au plus fort du boom automobile), la France était arrivée au pic effrayant des... 14 000 morts et des dizaines de milliers de mutilés à vie… ! Depuis, la sécurité routière, au lieu de la répression tous azimuts et... bête car contreproductive, est devenue une véritable préoccupation politique, objet d'un engagement de tous les instants. La pédagogie a toujours été au-devant du dispositif avant la répression... régulièrement, les politiques sont interpellés sur les chiffres d'année en année. Le résultat ? Il y a aujourd'hui moins de 4000 morts en France, malgré le triplement du parc automobile.