Je cherche des moyens de financement pour tous mes projets afin de ne pas avoir à dépendre du budget de la wilaya. Le tourisme me permettra, pour peu qu'on me donne les moyens de départ, de transformer la commune de Bouarfa ! » M. Azout, président d'APC et enfant de la région, semble certain de ce qu'il avance. En sa compagnie, une randonnée a été organisée sur les hauteurs, passant par Sidi Salem El Fernane (le liège) dénommé ainsi par d'autres person-nes où une piste nous fera rejoindre Bouarfa par Trab Lahmar, à travers un lieu verdoyant et sauvage dénommé Saouda (de la tribu des Saoudi) ; il faut dire que ces lieux appartiennent à des familles depuis plusieurs générations, engendrant un manque d'assiettes propres à la commune. Le chêne-liège, l'olivier, le figuier et même le grenadier apportent l'animation naturelle que vient détériorer le singe magot arrivant de l'autre versant, depuis les gorges de la Chiffa. Cette région, qui a beaucoup souffert de la « décennie rouge » du terrorisme, voit ses enfants reprendre goût au jardinage, aux travaux d'aménagement par l'arrivée de l'eau à même le sol et qu'il suffit de canaliser et d'orienter vers les vergers alentours. Les services de sécurité permettent, durant le week-end, la fréquentation du tronçon menant jusqu'à Chréa. Les randonnées pédestres deviennent un luxe accessible et la nature offre des vues panoramiques laissant présager le devenir touristique de la région. « La loi me permet d'exproprier pour des projets d'utilité publique mais où sont les moyens financiers afin de payer le prix de l'expropriation ? » dira M. Azout, qui continuera : « Nous pouvons bénéficier d'un projet de 6 classes pédagogiques, d'une cité de 50 logements au niveau de la wilaya mais nous ne possédons pas d'assiette foncière ! » Les parcelles de terrain devraient être dégagées maintenant pour la prévision de projets à réaliser, surtout que l'eau existe. Le futur axe donnant accès à la montagne de Chréa passera nécessairement par Bouarfa et il faudra s'y préparer par l'organisation de relais, d'aménagements pour des aires de jeux et de repos. M. Azout envisage même l'aménagement de l'ancien dépôt de munitions de l'armée française comme centre de colonie de vacances. Sidi Salem peut devenir un centre de regroupement sportif pour les clubs des communes limitrophes. L'ouverture de nouvelles pistes et le gabionnage par les services des forêts contribueront à désengorger davantage la région et favoriseront le retour massif des familles qui ont fui cette terre nourricière. Déjà, des personnes ont bénéficié de fonds d'aide à l'agriculture (FNDA) en dotation de moutons, vaches, ruches ; il est prévu l'électrification rurale pour 18 familles y résidant et ce sera un encouragement supplémentaire. Le passage du côté des jardins de ammi Rabah « douwla » (l'Etat) a été un luxe d'hospitalité, d'humilité, de caractères et de qualités montagnardes perdues ; l'homme est surnommé ainsi de par sa connaissance de toute la région avec ses limites, les limites de chaque propriété, les sources au nombre de quatorze et son autorité ; c'est lui qui assurera que l'oued Asselgou, sur les hauteurs, possède un débit de 60 litres/seconde : de quoi inonder toute la commune.