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En Algérie, choisir d'être comédien, c'est accepter de vivre pauvre
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Publié dans El Watan le 15 - 02 - 2013

Sans statut ni réglementation, les jeunes acteurs algériens jonglent entre différents boulots pour obtenir un salaire décent. Mais la précarité n'est jamais loin.
Idir Benaïbouche a 26 ans. Il est comédien. Il prépare un nouveau spectacle dont il est l'auteur. Malgré un solide projet, il s'inquiète, comme ses camarades de l'Ismas, l'école d'art dramatique dont les étudiants sont en grève illimitée depuis mardi. «Je débute mon troisième mois de chômage. Pourtant, je répète tous les jours. Si je ne trouve pas de salle pour la représentation de mon spectacle, comment, vais-je m'en sortir financièrement ?» Pourtant, Idir n'en est pas à son coup d'essai. Son premier spectacle, à la sortie de l'école d'art dramatique, lui a rapporté plusieurs centaines de milliers de dinars. En 2012, il a donné cinq représentations de l'un de ses spectacles. Il a gagné 250 000 DA. Si ces sommes semblent importantes, elles sont loin d'être suffisantes pour vivre toute une année.
«Je dépense en moyenne 1000 DA par jour, pour le transport, le déjeuner, les sorties et surtout pour inviter les gens. J'ai besoin de discuter avec des personnes que je connais, plus ou moins bien, pour savoir ce qu'elles pensent, ce qu'elles ressentent. C'est ce qui inspire mon spectacle. Je prends des taxis parce que les chauffeurs de taxi voient certains phénomènes de société que je ne vois pas», raconte le jeune comédien. Idir n'a pas toujours été payé pour son travail. En 2009, il travaille pour le Festival national du théâtre professionnel d'Alger. Il assiste le metteur en scène français Yvan Romeuf. Quelques semaines plus tard, toujours avec le même metteur en scène, il aide à la réalisation d'une pièce à Tamanrasset dans le cadre du Panaf'.
Ramadhan
«J'étais jeune, c'était ma première expérience. Je n'ai signé ni contrat ni assurance. Aujourd'hui, l'administration du Théâtre national, qui organisait ces manifestations, refuse de me payer ou de me délivrer des attestations de travail», explique-t-il, déçu. Pour s'en sortir, un jeune comédien peut travailler pour un théâtre régional. Il y perçoit un salaire. «En fonction de l'expérience, le salaire mensuel est de 30 000 à 35 000 DA», explique Omar Fatmouche, le directeur du théâtre de Béjaïa. Mais ce statut est limité à un petit nombre. «Nos effectifs varient en fonction des pièces programmées. Nous avons quelques rares CDI. La plupart sont des CDD. En moyenne, notre théâtre emploie une quarantaine de comédiens», précise-t-il. Une solution qui ne satisfait pas tout le monde. «J'ai envie de créer, de m'exprimer contre un système en place, contre des idées archaïques. Je ne veux pas seulement jouer des pièces écrites par d'autres», explique Idir Benaïbouche.
Pour lui, comme pour beaucoup d'autres, pour survivre, il faut multiplier les emplois. Idir écrit de petits scénarios pour la télévision qu'il revend à des producteurs. Il en obtient entre 5000 et 8000 DA à chaque fois. Lamia, une comédienne de 30 ans, originaire de la région de Béjaïa, a la même stratégie. L'année dernière, elle a obtenu l'un des rôles principaux dans une série télévisée de 30 épisodes en berbère : deux mois de travail pour 80 000 DA. Pour compléter, il y a le doublage. Elle obtient entre 4000 et 8000 DA pour une page de texte. La jeune femme fait également du théâtre. Les représentations sont payées 3 à 4000 DA. «Je travaille depuis neuf ans, donc je gagne mieux ma vie qu'avant. Le salaire n'est pas mauvais. Mais le vrai problème, ce sont toutes ces périodes où on ne travaille pas», soupire-t-elle.
Imad Benchenni, l'acteur principal du film Zabana, confirme : «L'artiste en général ne vit pas de son métier. Alors, imaginez les acteurs ! Mis à part pour la période du Ramadhan, il y a très peu de travail !» Le comédien est conscient qu'il fait partie d'une minorité. En 2012, il a gagné 70% de ses revenus grâce à deux films : Zabana et Krim Belkacem, où il interprète Rabah Bitat. Des productions à gros budget où le salaire est bon. Il admet aussi que la notoriété d'un premier rôle permet d'avoir de nouvelles propositions. Imad touche depuis quatre mois un salaire pour une émission sur une chaîne de télévision privée. 50% pour le moment, 100% dès le début de la diffusion.
Un marché
On lui a offert des rôles dans des feuilletons à la télévision. Barème ? 15 000 à 20 000 DA par jour, pendant 2 à 3 mois. L'écart avec d'autres jeunes acteurs est impressionnant. «C'est un marché», répond Imad. Depuis Zabana, un producteur qui souhaite la participation de Imad doit y mettre le prix. Pour un long métrage d'un réalisateur algérien connu, l'une des comédiennes principales a perçu 700 000 DA, un autre comédien 300 000 DA. Les barèmes n'existent pas, sauf à la télévision. «Mais ils sont bien trop bas !», s'exclame Nazim Larabi, assistant réalisateur. Au théâtre, les comédiens payés au cachet peuvent espérer 140 000 DA pour un petit rôle pour deux mois de répétition et un mois de tournée. Un comédien principal gagnera 450 000 DA. Lors du cinquantenaire de l'indépendance, pour le spectacle Caracalla, les figurants ont touché 350 000 DA pour deux mois de répétition et la tournée. Mais il n'y a pas de Caracalla toute l'année.
Certains sont acteurs le soir, et commerçants ou ingénieurs la journée. «Tout le monde galère et beaucoup de producteurs ne sont que des escrocs ! Sans un salaire fixe de 50 000 DA minimum par mois, on ne s'en sort pas», tempère un comédien. La jeune actrice de séries kabyles corrobore : «Je connais une maison de production qui paye 500 DA par page pour un doublage. Le doublage doit être payé autant que quand on joue. On est présent, et comme les acteurs, on doit se mettre dans la peau du personnage.» La jeune femme accepte parfois de travailler gratuitement, mais pour des amis : «Quand les tournages ne sont pas professionnels, les gens n'ont pas de budget. Et parfois leurs projets sont intéressants.» Aujourd'hui, c'est la débrouille qui domine, à l'image de nombreux secteurs économiques. «Même les gens formés sont au chômage. Il n'y a qu'une minorité de gens qui arrivent à en vivre», affirme Nazim Larabi.
Chez nos voisins, la situation est pourtant bien différente. «En Tunisie et au Maroc, il existe des syndicats et un statut pour les artistes, ça change tout», ajoute-t-il. Car ici, un acteur payé au cachet ne sera pas inscrit à la CNAS. En l'absence d'un syndicat, les professionnels n'ont pas le poids nécessaire pour obtenir le statut qu'ils demandent depuis des années au ministère de la Culture. Ce fameux statut pourrait permettre aux comédiens d'être inscrits à la CNAS, d'avoir une petite sécurité pour les longues périodes de chômage. C'est la création qui en serait dynamisée.


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