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l'Etat perd le contrôle des prix
Inflation galopante et pouvoir d'achat en chute libre
Publié dans El Watan le 25 - 02 - 2013

Si les produits alimentaires frais sont ceux dont la hausse des prix est la plus ressentie (+21.3% entre décembre 2012 et décembre 2011, selon l'ONS), ils ne sont pourtant pas les seuls. Tous les postes de consommation connaissent des augmentations à des niveaux divers (+9,7% entre décembre 2011 et décembre 2012).
En matière de consommation alimentaire, seuls échappent à cette tendance les produits subventionnés par l'état. Exit l'époque où les prix étaient encore fixés par l'administration centrale. aujourd'hui, c'est la logique du marché qui prévaut avec l'un de ses principes, la liberté des prix. Soumis à la règle de l'offre et la demande, les prix sont donc déterminés par le marché. Selon le ministère du Commerce, l'Etat ne peut pas intervenir dans leur fixation (encore que le plafonnement des prix du sucre et de l'huile après les émeutes de 2011 montrent que tout est possible). Est-ce pour autant que le citoyen doit être soumis au diktat des producteurs, importateurs, grossistes, détaillants, spéculateurs et autres intervenants tout au long de la chaîne ? A ceux qui défendent cette liberté du marché s'opposent ceux qui prônent une liberté relativisée par le rôle régulateur de l'Etat. Préserver le pouvoir d'achat sans remettre en cause les règles de l'économie de marché, tout en repensant le système des subventions, jugé trop coûteux pour le Trésor, c'est tout le dilemme du gouvernement.
Entre liberté des prix, réalité des prix et prix subventionnés, le marché algérien est tiraillé. Devant la contrainte de libéraliser les prix en raison de l'ouverture économique et le confinement de ses missions de contrôle uniquement aux produits de première nécessité subventionnés, l'Etat paraît avoir délaissé certaines de ses prérogatives de régulation. Mais si les subventions relèvent d'un «choix politique», selon Karim Djoudi, le ministre des Finances, et la liberté des prix d'un choix économique, sur le terrain, l'évolution des prix des biens et services que nous payons au quotidien semble ne répondre à aucune logique tant elle est parfois inattendue et incompréhensible aux yeux du consommateur. Produits alimentaires frais ou industrialisés, habillement, cosmétiques, logement, santé… les citoyens vivent au rythme des fluctuations des prix, majoritairement à la hausse et très rarement à la baisse.
Selon l'Office national des statistiques (ONS), l'indice des prix à la consommation a augmenté dans une fourchette de 2,8% à 12,2% durant le mois de décembre 2012 en comparaison avec décembre 2011. L'ensemble des postes de consommation ont connu des augmentations, dont 12,2% pour les produits alimentaires. «Nous avons des produits qui sont en PPA (parité de pouvoir d'achat) pas chers mais d'autres, comme le logement, qui atteignent des niveaux semblables à ceux pratiqués en Occident. Nous n'arrivons pas à comprendre l'origine de ces écarts», remarque le professeur d'économie Kouider Boutaleb. Pour expliquer les augmentations de prix, plusieurs théories sont avancées.
Hadj Tahar Boulenouar, secrétaire général de l'Association des commerçants et artisans algériens (UGCAA), affirme que sur le marché des fruits et légumes, «il y a un déficit de 30% en matière d'offre par rapport à la demande. Il y a également un grand écart entre les prix de gros et de détail avec une différence qui va parfois jusqu'à 50% à cause du manque de marchés de proximité. Quant aux produits alimentaires importés (légumes secs, pâtes), l'augmentation dont se plaignent les commerçants eux-mêmes quant ils s'approvisionnent sur les marchés de gros est anormale et incompréhensible».
Car, argumente-t-il, même quand les fournisseurs étrangers augmentent leur prix, généralement cela se répercute sur les nouveaux arrivages, alors que ce qui est observé c'est que «des importateurs appliquent les augmentations avant même qu'elles soient effectives pour eux et les répercutent sur les anciens stocks de produits achetés à d'anciens prix». Du coup, l'anarchie des prix résulte d'«un manque de contrôle au niveau des marchés de gros ou règnent spéculation et monopole, comme le marché de Semmar qui représente 23 à 25% du réseau de distribution alimentaire en Algérie», souligne M. Boulenouar. Ali Bey Nasri, spécialiste du commerce extérieur, explique pour sa part la hausse des prix des produits importés par une augmentation des coûts d'importation ces derniers temps qu'«il faut lier à la parité euro-dinar du fait que l'euro s'est apprécié dernièrement et continue à s'apprécier».
Depuis juillet 2012, l'euro s'est apprécié d'environ 10% contre le dollar. Selon la Banque d'Algérie, le taux de change moyen du dinar contre l'euro s'est apprécié de 0,43% durant le premier semestre 2012 par rapport à la même période de l'année 2011.
Liberté relative
Que ce soient des produits locaux ou importés, alimentaires ou pas, le constat généralisé est que le marché échappe à tout contrôle en matière de fixation des prix, devant des pouvoirs publics absents, sinon impuissants. A sa décharge, le gouvernement peut avancer le fait qu'on est dans une économie de marché et que les prix sont libres ; mais à sa charge, on peut lui reprocher de ne pas être efficace dans la mise en place de mesures qui, à défaut de fixer les prix, agiraient sur leur stabilisation.
«Les prix ne sont pas totalement libres, on ne peut pas les fixer comme on veut. Des régulations doivent être opérées par les pouvoirs publics pour sauvegarder un peu le pouvoir d'achat», soutient le professeur Boutaleb. Selon lui, certes, «les prix sont déterminés par le marché, mais dans une certaine mesure il y a des interférences (impôts, taxes…) et c'est là que l'Etat doit intervenir pour réguler les prix».
L'idée est que même dans une économie de marché, l'Etat n'a pas complètement les mains liées et peut trouver des mécanismes d'intervention pour éviter les dérapages. C'est d'ailleurs ce qui a été fait après les émeutes de janvier 2011 où le gouvernement avait fini par plafonner les prix du sucre et de l'huile pour absorber la colère de la rue. C'est le mécanisme de l'offre et de la demande qui fixe les prix sur le marché, mais «la régulation relève des pouvoirs publics qui peuvent agir sur tout ce qui peut gonfler ou dégonfler un prix», indique M. Boutaleb.
Mécanisme de régulation
Quels sont les mécanismes qui peuvent donc être mis en place par les pouvoirs publics ? L'économiste cite, à titre d'exemple, la TVA. «Baisser la TVA ferait baisser les prix», dit-il. Il y a également «la traçabilité des produits qui n'est pas assurée» et qui fait que «les marges bénéficiaires se démultiplient du producteur jusqu'au consommateur». Le fait est que l'Etat «perçoit des taxes, octroie des subventions et, par conséquent, interfère dans la formation des prix. C'est à ce niveau qu'il faut instaurer une régulation pour stabiliser les prix et sauvegarder le pouvoir d'achat» avant de compter sur un «contrôle a posteriori».
Devant une union des commerçants qui ne peut pas contraindre ses adhérents à baisser les prix, des associations de consommateurs impuissantes puisque les prix sont libres, les pouvoirs publics semblent les mieux outillés pour contourner cette liberté à travers des mécanismes de régulation qui relèvent de ses seules prérogatives.


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