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Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2013

La corruption, voilà un sujet qui ne s'épuisera jamais en Algérie, tant il reste dominant sur l'actualité qu'elle soit politique, économique, sportive ou autre. On en parle depuis l'accession de notre pays à l'indépendance, mais jamais les algériens n'ont su comment le phénomène fonctionne et sa véritable marge d'évolution, se contentant juste de constater l'ampleur des dégâts causés au trésor public par les malversations ou les détournements d'argent qui donnent souvent le tournis. Tous les gouvernements qui se sont succédé jusqu'à nos jours ont abordé le sujet avec gravité afin de souligner le danger qu'il représente pour la société s'il n'est pas éradiqué à temps et dans les proportions les plus significatives.
Pour rediffuser aussi le discours de circonstance selon lequel la justice sera intransigeante, impitoyable et appliquée avec la même rigueur à toute personne mêlée de près ou de loin aux affaires sordides. Mais dans les faits, non seulement la corruption n'a pas été freinée même par les opérations dites coup-de-poing qui se sont avérées ponctuelles et donc destinées à faire seulement du bruit pour éviter que la machine d'investigation aille trop loin dans les travées du sommet, mais elle a réussi à prendre à chaque fois du volume en gangrénant pratiquement tous les rouages institutionnels de l'Etat.
Aujourd'hui, le tableau n'est pas beau à voir. Il classe l'Algérie parmi les pays les plus corrompus de la planète. Comment donc en est-on arrivé à cette situation où rien ne peut se faire sans passer par les fourches caudines du bakchich et du passe-droit ? Aux yeux des citoyens pour qui la dilapidation de l'argent du contribuable connaît une impunité insensée, c'est l'Etat qui en faisant preuve de laxisme et en se voyant souvent dépassé par le jeu des compromissions auquel s'adonnent ses plus hauts serviteurs dans la hiérarchie administrative, est fatalement le premier responsable du développement et du maintien du phénomène de la corruption.
En effet, pour le commun des algériens qui assistent impuissants à la dégradation de leur statut social en raison de l'étouffement d'un appareil économique dominé par l'informel, la fraude et l'évasion fiscale, l'Etat ne peut pas dire qu'il n'est pas au courant du système pourri qui serpente d'abord dans sa propre maison avant de jeter ses tentacules partout ailleurs, là où il y a du fric à ramasser sur simple signature ou arrangement malhonnête.
Cette responsabilité n'a cependant jamais été mise en cause par les tenants du Pouvoir qui préfèrent la rendre invisible et sans odeur en l'associant à des généralités insaisissables pour ne pas être confondus ou impliqués dans des scandales dans lesquels ils doivent rendre des comptes. Or, pour une personnalité du système qu'elle soit ministre, haut cadre ou fonctionnaire d'un certain rang, rendre des comptes au public ne figure pas dans le cahier des charges. C'est à peu près la règle qui est établie.
L'Etat vous fait confiance pour la servir aveuglement en toutes circonstances, et en contrepartie il vous garantit, le temps de votre mandat, une sorte de couverture sûrement pour service rendu ou servilité à toute épreuve, mais également pour se protéger lui-même contre les effets boomerang qui peuvent être inévitables quand le vase de l'incurie déborde. Cela donne lieu à une liberté d'action qui, en virant carrément à la malversation, procure à son auteur un sentiment d'impunité avec lequel il a toujours tendance à recommencer.
La certitude d'être intouchable est d'autant plus ressentie lorsque celui-ci constate que les noms de certains pontes du régime, cités dans des affaires louches, ne sont jamais inquiétés par une justice qui adopte alors curieusement l'attitude des trois singes. Une justice qui dès qu'il s'agit d'un haut gradé du système refuse d'entendre, de voir et de dire… On appelle ça une justice à deux vitesses. L'une un peu trop clémente, voire conciliante, pour les privilégiés du système, l'autre impitoyable et même souvent très zélée pour les laissés-pour-compte. Quand on parle de corruption, le petit peuple nous renvoie d'ailleurs automatiquement à notre système de justice qui, selon lui, reste outrageusement dépendant des cercles politiques qui dirigent le pays.
L'appareil judiciaire soumis aux coups de fil qui viennent d'en haut, l'image est loin d'être irréelle pour la majorité des algériens qui pensent que tant qu'on n'aura pas chez nous une justice libre et indépendante, la corruption continuera à faire des ravages. Et de faire des comparaisons avec les pays occidentaux où le système judiciaire est valable pour tous les citoyens, quels que soient leur rang social ou professionnel, leurs relations politiques ou leur appartenance idéologique.
Puisqu'avec l'affaire Sonatrach l'actualité donne matière à débat sur le sujet, on n'hésite pas à se poser la question de savoir pourquoi la justice algérienne avec tous les dossiers en sa possession reste encore à l'écart, refuse de situer la culpabilité des responsables impliqués dans le scandale, alors qu'en France elle force un ministre à démissionner en ouvrant une enquête sur des comptes en Suisse qu'il aurait voulu cacher. Soupçonné de blanchiment d'argent, le ministre du budget, J. Cahuzac, risque la prison, tandis que pour Sonatrach — un exemple parmi tant d'autres — les choses ont tendance à trainer… Le président Bouteflika, qui sort subitement de son silence, alors que le scandale enfle, a bien dit que l'Etat n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable, mais d'aucuns auront peur de croire qu'il s'agit là encore une fois d'une simple déclaration d'intention qui restera sans suite. Et on passera au suivant.


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