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«Décalage entre la pratique et la critique théâtrale»
Djamila Mestfa-Zeggaï. Enseignante en dramarturgie
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2013

Enseignante au département des arts dramatiques de l'université d'Oran, coordinatrice du projet éditorial, Encyclopédie sur le théâtre féminin dans le monde arabe, Djamila Mestfa-Zeggaï a publié plusieurs ouvrages sur le théâtre, notamment celui pour enfants. Elle a encadré, lors de la 7e édition du Festival du théâtre professionnel, qui s'est tenu jusqu'au 10 avril à Sidi Bel Abbès, un atelier de formation sous le thème «Critique théâtrale à la lumière de la pratique théâtrale». Elle nous en parle.
-Quel est l'intérêt de cet atelier de formation ?
Tout d'abord, il faut savoir que cet atelier a été précédé d'un travail de sélection. Un appel à participation a été lancé au niveau de l'université de Sidi Bel Abbès, en concertation avec les organisateurs du festival. Une vingtaine d'étudiants, en licence, master et doctorat du département d'arts dramatiques, ont été ainsi retenus. Pourquoi cette sélection, me diriez-vous ? A la différence d'autres ateliers portant sur la problématique de la critique théâtrale, celui-ci est consacré exclusivement à l'aspect pratique de la critique, d'où la nécessité de réunir autour de soi des étudiants nantis d'un solide bagage culturel, maîtrisant les fondamentaux du 4e art et du discours qui en découle. L'intérêt de cet atelier est d'aller vraiment à l'essentiel : former les critiques de demain. Les participants sont d'ailleurs appelés à rédiger, à la fin du festival, des critiques des pièces, des spectacles qu'ils ont vus. Ces contributions seront, par la suite, publiées sur le site du festival.
-Comment se déroule cet atelier et quelle appréciation en faites-vous ?
Les travaux en atelier sont beaucoup plus axés sur la critique du spectacle proprement dit, de sa structure dramatique. Les étudiants sont amenés à donner leur avis, non pas uniquement sur le texte, mais sur la mise en scène, la scénographie, les dialogues, les costumes, la lumière, le conflit et la courbe dramatique des personnages. Ce sont tous ces éléments qu'on s'emploie à déchiffrer pour bâtir sa critique. Ce que l'on remarque généralement, c'est cette tendance à faire la critique du texte, celui-ci étant plus maniable. Il est souvent plus facile de critiquer le texte que la scène.
Cela pourrait s'expliquer par la difficulté à laquelle on est confronté lorsqu'il s'agit de déstructurer la trame dramaturgique et d'en décrypter le discours. Face à l'appréhension que suscite cet exercice chez les étudiants en art dramatique, il est primordial d'instaurer une liberté de parole et une franchise lors des débats. Interviennent par la suite, progressivement, l'analyse et l'explication, loin de tout jugement hâtif. Faire preuve d'audace permet aussi de pousser la réflexion un peu plus loin. C'est ce que j'essaie surtout de transmettre aux étudiants.
-Vous êtes enseignante à l'université d'Oran, lieu susceptible de former, entre autres, les critiques dramatiques de demain. Est-ce que l'université forme aujourd'hui des esprits citriques ?
L'esprit critique existe dans notre université, il est même très développé. Mais de là à passer à la pratique, après une formation qui laisse parfois à désirer, il y a tout un monde. Sitôt diplômés, les étudiants visent soit l'enseignement soit la pratique.
Rares sont ceux qui veulent devenir critiques. C'est un peu la faute au mode d'enseignement : les programmes ne sont pas les mêmes d'une université à l'autre, les revues académiques sont rares… L'université d'Oran ne forme que 4 à 5 critiques de théâtre par an. Et lorsqu'ils exercent, c'est d'une manière très timide qu'ils le font, à l'exception de quelques uns.
-Selon-vous, qu'attendent les gens du théâtre du critique théâtral ?
La critique est le miroir de la vie théâtrale. Beaucoup de comédiens et de metteurs en scène restent sensibles à l'écho-critique. Il leur permet de se situer, de se remettre en question et de cerner leurs faiblesses sur le plan artistique et esthétique. Un critique, ayant la capacité d'analyser le jeu, la mise en scène, les décors, est à même de fournir des clés, parfois justes, pour une analyse globale de la pratique théâtrale. En Algérie, la critique théâtrale est rare, c'est le chaînon manquant, alors qu'elle demeure une pièce indispensable. Et ce qui n'arrange pas les choses, c'est cette approche non argumentée de l'œuvre théâtrale que choisissent d'emprunter certains critiques.
-Qu'en est-il justement de la critique journalistique ?
La presse écrite est, aujourd'hui, l'un des rares, sinon l'unique, espaces où, en l'absence de revues spécialisées, le théâtre a droit de cité. Elle reste la seule mémoire du 4e art. Mais elle semble toujours avoir du mal à se départir de cette fâcheuse habitude, qui consiste à considérer le fait culturel en général et la critique théâtrale en particulier, comme un genre mineur. Il n'y a qu'à faire le tour des rédactions pour s'en apercevoir.
Le théâtre a besoin, aujourd'hui plus que jamais, de journalistes spécialisés. Cela est d'autant plus nécessaire que le journaliste se base dans ses écrits, lors de la couverture d'un spectacle, sur le résumé de la pièce, la scénographie et l'éclairage, et c'est tout. Est-ce que le discours théâtral se limite à ces quelques éléments ? Les journalistes ne sont pas formés à la critique théâtrale, c'est récurrent. Il ne faut pas s'étonner après qu'il y ait autant de décalage entre la critique et la pratique théâtrale… D'où la nécessité de multiplier les ateliers en direction des journalistes.


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