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Montagne de Chréa : le SOS d'un investisseur Le propriétaire d'un restaurant, situé à Chréa, interpelle les autorités locales. Blida : les autres articles
La localité touristique de Chréa manque de touristes ! En dépit d'un discours officiel faisant état de la volonté des pouvoirs publics quant au développement du secteur du tourisme, la réalité est pourtant toute autre. Brahimi Sid Ahmed, investisseur à Chréa, se considère comme victime du discours officiel. «Depuis le début des années 2000, on ne cesse de parler d'un programme de développement de Chréa. J'ai pris alors l'initiative d'acheter deux locaux abandonnés avant de les transformer en restaurant spécialisé dans la gastronomie. Un investissement concrétisé grâce à l'Ansej, mais qui m'a couté énormément d'argent. Malheureusement, pas de retour en contrepartie», déclare-t-il. Et de poursuivre, avec beaucoup de désolation : «La banque exige son argent alors que Chréa manque cruellement de touristes. Le téléphérique est souvent en panne et il n'y a aucun autre moyen de transport qui relie Blida à Chréa.» Situé au lieudit Parking, le Chalet des cèdres est merveilleusement décoré en bois et en pierres, avec une cheminée à l'ancienne. Ce chalet propose de la bonne gastronomie et assure, surtout, un cadre agréable à ses clients (http://www.restaurant-chrea.com). Son propriétaire, Brahimi Sid Ahmed, a vécu trois ans en Suisse et veut mettre en pratique le savoir-faire helvétique, pour ce qui est du tourisme de montagne, dans son investissement. Un investisseur qui se retrouve seul ! «Malheureusement, malgré tous mes efforts pour développer le tourisme à Chréa, je me retrouve finalement tout seul. Aucune aide de la part des autorités locales. La banque qui m'a accordé le crédit ne veut pas prendre en considération les fortes intempéries de l'hiver 2012, les feux de forêt qui se déclenchent à chaque saison estivale ou le chaos qui règne à Chréa à longueur d'année. Les responsables de cette banque ne veulent même pas, venir chez moi pour constater de visu dans quelles conditions je travaille», a-t-il ajouté. A l'intérieur du restaurant, il a placé un grand écran qui fait tourner, en boucle de belles photos de Chréa, une manière de promouvoir cette destination, en vain. «Pour décorer mon chalet, j'ai utilisé de la pierre bleue de Chréa et la pierre jaune ramenée de Yakouren (Kabylie). Je l'ai aussi revêtu par du bois noble. On est à 1500 mètres d'altitude et on doit garder le cachet montagnard», insiste Brahimi Sid Ahmed, tout en nous montrant le côté «vert» et «écolo» de son chalet. Des tulipes multicolores, à vous remonter le moral, cueillies à Chréa et des plantes exotiques y font aussi le décor. Côté gastronomie, le Chalet des cèdres propose plusieurs variétés de plats dont la recette n'est détenue que par les gastronomes. Du méchoui d'agneau, en passant par la crevette royale avec avocat, le calamar farci, la viande fraîche accompagnée de délicieuses pommes duchesse, la bonne h'rira, bien épicée à la marocaine, des spaghettis à la boulonnaise, mais assaisonnés de champignons et d'herbes «bio» de Chréa, la caille à base de sirop de cerises amères de montagne, de la pizza à base d'ortie, de la Hamama, plat typiquement blidéen fait à base de couscous mélangé à une dizaine de variétés d'herbes des hauteurs de Blida, de la bonne crêperie… voilà quelques menus minutieusement préparés et mijotés au Chalet des cèdres. «Tout ce ‘‘sacrifice'' est fait pour le développement du tourisme à Chréa. Finalement, je me retrouve tout seul. Je veux juste une aide ! Une convention avec des administrations ou entreprises peut énormément m'aider», lance-t-il. «Moi, je suis diplômé en chimie, mon épouse est herboriste, deux spécialités qui nous facilitent la compréhension de l'effet bouillonnement des ingrédients !», ironise t-il. De temps à autre, des diplomates ou des cadres font un tour chez lui. «Mais c'est largement insuffisant, regrette-t-il. Il y a pourtant des directives qui incitent à l'encouragement des investissements Ansej, de surcroît dans des zones montagneuses !» Son rêve, voir plus de touristes à Chréa et inviter, chez lui, le grand chef cuisinier français, Guy Martin, histoire de se perfectionner davantage.