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Contre les importations de lait en poudre, la plus forte, c'est elle
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Publié dans El Watan le 07 - 06 - 2013

Les Algériens sont les plus gros consommateurs de lait du Maghreb. Mais du bonheur d'un fromage ou d'un beurre au lait cru, nous ne connaissons pas grand-chose. La faute aux importations de poudre de lait et au désintérêt porté aux vaches. Pourtant, les solutions existent pour que des produits laitiers dignes de ce nom trouvent leur place dans nos commerces.
«En cinquante ans, notre consommation de lait est passée de 54 litres de lait par an et par habitant à 120 litres ! Moins que les Marocains et les Tunisiens et plus que ce que recommande l'Organisation mondiale de la santé, c'est-à-dire 90 litres, l'équivalent d'un verre par jour.» Abdelhamid Soukhal, expert de la filière lait au sein de la Fondation agricole Filaha (groupe de réflexion), prévient : ce n'est pas fini. Dès que la population atteindra 40 millions d'habitants, les besoins se chiffreront à 3,6 milliards de litres par an ! Pour satisfaire une telle demande, les spécialistes de la filière estiment qu'il faudrait un cheptel de 600 000 vaches. Soit… trois fois le cheptel actuel ! Problème : tant que les importations de lait restent aussi importantes (voir ci-contre), les agriculteurs n'auront aucun intérêt à se lancer dans l'élevage, coûteux et contraignant, et la fabrication de lait cru.
«D'autant que la vache est une “usine“ qui a besoin de matières premières de qualité et que, pour l'instant, l'alimentation du bétail est notre problème principal», explique Mahmoud Benchekor, président du Comité interprofessionnel du lait. Alors que dans les pays développés, un tiers de la surface agricole utile est consacrée aux cultures fourragères, en Algérie, elles ne représentent que 9%. Et seulement 6% des 975 000 ha de cultures irriguées (contre 45% pour l'arboriculture, par exemple) alors qu'un cheptel de 600 000 vaches aurait besoin de 650 000 ha. Résultat : la moitié des besoins énergétiques du bétail est aujourd'hui couverte par des matières concentrées… importées. «Puisqu'on n'a pas de prairie, il faut cultiver le fourrage sur les terres en jachère non utilisées au Nord, préconise Abdelhamid Soukhal. Nous pourrions cultiver en été du maïs et de la luzerne, fourrage stratégique dans le développement, et en hiver, du trèfle et de la luzerne.»
Maïs et luzerne
Et même, pourquoi pas, utiliser des semences à potentiel génétique amélioré ? Des cultures fourragères assurées par une irrigation rationnelle (récupération des eaux de pluie, des eaux de barrages et retenues collinaires, des eaux usées traitées) pourraient ainsi créer une dynamique –usine, ensilage, distribution– et convaincre les agriculteurs, qui préfèrent pour l'instant cultiver des salades, plus rentables que la luzerne. «Celui qui ne produit pas son fourrage ne peut pas réussir», assure Bachir Afrite. Si ce fermier de Béjaïa peut «vivre» de son élevage de vaches et de chevaux (pour circuits touristiques), c'est parce que son cheptel consacré à produire du lait broute l'herbe verte des montagnes de Boulimat. «Je fais ce métier par passion, c'est tout. Parmi les difficultés auxquelles je suis confronté, j'ai beaucoup de mal à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée.» C'est l'autre volet de la politique à développer : la sensibilisation aux métiers de l'agriculture.
«Il faut trouver les personnes volontaires pour aller travailler dans des zones où il fait très chaud», reconnaît Mahmoud Benchekor. «Mais les choses sont déjà en train de changer, assure un consultant. On voit de plus en plus d'exploitants développer de petites activités ; c'est un signe. Et paradoxalement, on remarque que ceux qui contribuent à leur échelle à la relance de la production nationale ne sont pas les bénéficiaires des dispositifs de la Banque de l'agriculture et du développement rural.» Des dispositifs pourtant généreux puisqu'il existe plusieurs crédits destinés à promouvoir le secteur. «Aux fellahs qui veulent valoriser les terres agricoles non exploitées, la Banque prête un million de dinars par hectare, à 0% pendant les trois premières années, sans condition d'âge, explique un cadre de la BADR.
Crème fraîche
Nous avons ensuite un crédit cumulable au précédent, à 0%, sans plafond, destiné aux besoins de l'exploitation. Il sert à acheter des engrais, des machines, des éléments d'abattoir, etc. Enfin, la banque propose un crédit immobilier à 1% à l'attention de ceux qui voudraient construire, rénover, étendre une habitation en zone rurale.» Le problème de l'alimentation résolu, les agriculteurs verront ainsi la rentabilité des vaches –autre problème– augmenter. «Les rendements actuels correspondent à la moitié de ce que permet le potentiel génétique des vaches !», souligne Abdelhamid Soukhal. Avec une production de 10 à 12 litres par jour, une bête ne permet pas au fellah d'amortir ce qu'elle lui coûte. «Il faudrait au moins qu'elle produise 20 litres pour qu'il puisse équilibrer son budget.» Le rendement minimum pour répondre aux besoins dans les années à venir. Restera enfin à mettre en place une politique de réforme des vaches et de reproduction des génisses (il en faudrait 164 000 d'ici à 2021).
«Car nous avons accumulé un très grand retard en matière d'élevage de génisses et de veaux», relève Abdelhamid Soukhal. La faute, entre autres, au caractère familial des exploitations où les fermiers sont aussi très mal équipés. Là encore, le diagnostic est établi : dans la région centre par exemple, 50% des éleveurs seulement possèdent des outils modernes comme des chariots trayeurs, des cuves de refroissement ou des bidons en inox. La morale de l'histoire ? En dépit des difficultés –pour ne parler que de la distribution, il faut savoir que sur 1 milliard de litres de lait distribués dans les centres urbains, 400 millions passent par les circuits informels– les expériences autour du lait cru/pasteurisé sont de belles success-stories. A Aïn Smara (Constantine), la petite SARL Safilait, qui, en 2005, produisait 554 000 litres de lait, en sort aujourd'hui 12,5 millions de litres ! Et au Salon de l'agriculture qui s'est tenu mi-mai à Alger, on trouvait sur son stand une crème fraîche et du beurre avec lesquels les sorciers de la poudre de lait ne pourront jamais rivaliser.


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