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Dans la lucarne : La figure recommencée de l'Etre et du Néant
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2006

Dans Apocalypse et fin du monde, sur Arte, Chema Sarmiento s'attache à expliquer le millénarisme à la lumière des textes fondateurs et des récits liés aux traditions de civilisations et religions antérieures au christianisme.
Bien avant l'Apocalypse de saint Jean, considéré comme le texte de référence, la croyance dans la fin du monde accompagnait déjà le déclin de civilisations finissantes. L'épisode du déluge et les péripéties de Noé nourrissent les représentations catastrophistes de la vie et de la mort. L'idée de l'Apocalypse est sous-tendue en fait par le corollaire de la punition divine infligée aux humains. Noé fait figure d'élu car non seulement il est préservé du cataclysme majeur qui détruit toute existence sur terre, mais en outre il reçoit d'embarquer sur son arche êtres vivants et animaux qu'il sauverait du déluge. Il existe diverses versions du déluge dont celui consigné dans le livre de Gilguamesh, preuve que Noé est une figure inter-civilisationnelle. L'humanité depuis les temps les plus reculés a cultivé la croyance selon laquelle l'Apocalypse était presque un châtiment qu'elle méritait eu égard à ses turpitudes. Le châtiment pour être exemplaire devait être à la dimension de la faute commise même si elle ne pouvait être rationnellement définie. Ainsi, il doit y avoir une raison valable pour la disparition de l'Atlantide, île engloutie corps et biens. Idem pour Pompéi, rasée de la surface de la terre par une puissante éruption volcanique. A la différence des Romains épouvantés, le philosophe Sénèque émit l'hypothèse, avec une implacable rigueur, que tout ce qui était debout devait un jour ou l'autre tomber. Il n'empêche que les tremblements de terre n'inspirent que la terreur. Au sens de l'Apocalypse, est pour ainsi dire un mal nécessaire car elle marque un début et une fin. La littérature apocalyptique intègre cette dimension cyclique de l'anéantissement et de la renaissance et s'adosse à la prédiction d'un avènement d'une période de mille ans durant laquelle l'humanité baignerait dans le bonheur et la paix. Le postulat millénariste a, dans la foulée de saint Jean, produit adeptes et exégètes dont Joaquin de Flore qui avait convaincu ses adeptes que la fin du monde interviendrait en 1202 et que Jésus de retour sur terre régnerait pendant mille ans. L'Eglise chrétienne ne réussit pas à trouver une parade à la croyance millénariste même si saint Augustin tenta de démontrer qu'il ne fallait pas prendre la période de mille ans au pied de la lettre. Ce qui est intangible à cet égard reste largement la peur de l'Apocalypse. Et son attente dans le même temps. Cela n'est pas propre aux sociétés anciennes ou à celles du moyen-âge. Le film de Chema Sarmiento capte ces peurs ataviques dans notre époque moderne où la fin du monde est techniquement et humainement possible. Il y a en effet l'avant et l'après Hiroshima. L'Apocalypse est d'une certaine manière devenu presque prévisible et cela relève du facteur humain. Il y avait eu Hiroshima et Nagasaki, il y a eu Tchernobyl. Et c'est plus fort que le déluge qui n'est inscrit que dans l'imaginaire de l'humanité alors que le champignon atomique est une image. A l'évidence, le péril nucléaire est le socle sur lequel repose la fin du monde dont les tenants du millénarisme croient qu'elle finira par intervenir. Les choses peuvent être résumées autrement et au-delà des seuls présupposés religieux. C'est l'humanité tout entière qui est menacée par la montée des tensions exprimées par la raréfaction des ressources et des énergies nécessaires à la vie. Les prochaines guerres auront peut-être pour but la conquête des puits de pétrole et des nappes d'eau dans un contexte écologique très défavorable qui entraînera des catastrophes à grande échelle car les équilibres qui font tourner la terre risquent d'être rompus. C'est même loin d'être de la science-fiction. La question qui reste posée est celle de savoir si l'humanité acceptera d'aller délibérément à sa perte. Sénèque, encore lui, avait été clairvoyant lorsqu'il avait dit sa terrible sentence. L'apocalypse, qui en grec veut dire révélation, s'inscrit dans la conscience humaine comme un poids des responsabilités qu'impose la conduite du monde. C'est la figure recommencée de l'Etre et du Néant.

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