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Oran. Tendance : la fureur de lire
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Publié dans El Watan le 04 - 08 - 2013

Il faut savoir qu'Oran ne compte, en tout et pour tout, qu'une dizaine de librairies, mais toutes sont concentrées au centre-ville.
Oran, la wilaya qui compte trois millions d'âmes… et seulement une petite poignée de librairies.» Ce constat, fait par plus d'un, est affligeant et indique clairement l'état de décrépitude dans lequel se trouve le marché du livre dans la capitale de l'Ouest. Pourtant, c'est dans cette même ville que se tient annuellement le Salon du livre. La dernière édition en date, la 10e, a été tenue au mois d'avril dernier. A ce propos, certaines mauvaises langues n'ont pas hésité à faire cette boutade : «Ce n'est pas un hasard si le coup d'envoi de cette 10e édition s'est tenu un 1er avril !» Mais en vérité, sous des dehors de railleries et de propos ironiques, se cachait un fond de vérité : pour beaucoup, la lecture à Oran se fait rare et de moins en moins de gens se complaisent à lire.
Oran ne compte en tout et pour tout qu'une dizaine de librairies
Quand on emprunte le tramway ou l'autobus, les gens n'ont pour lecture que les journaux, et encore ! Dans les places publiques, il est quasiment impossible de voir un citoyen tenant un livre à la main. Petite enquête sur les rapports qu'ont les Oranais avec la lecture. Il faut savoir qu'Oran ne compte, en tout et pour tout, qu'une dizaine de librairies et toutes sont concentrées au centre-ville, la dernière à avoir ouvert se trouve à la place du 1er Novembre.
En revanche, dans les nouvelles zones d'habitation, celles qui «poussent» à l'est de la ville, on aura beau chercher de fond en comble, il nous sera impossible de tomber sur une libraire. Donc, preuve affligeante que le livre à Oran n'est en rien une nécessité, mais au contraire un produit de luxe. Au centre-ville, la librairie la plus célèbre se trouve au front de mer. Du matin au soir, elle est fréquentée par un tas de lecteurs, qui viennent s'approvisionner en romans, ou tout au moins, passer un agréable moment en feuillant les beaux livres et papoter avec la libraire, Mme Aïcha. Selon cette dernière, en dépit de la réputation qu'ont les Oranais, ces derniers ont toujours été attachés aux livres.
«La preuve, nous dira-t-elle, cette librairie est ouverte depuis 1981, et nous n'avons jamais baissé rideau !» Le vieux bouquiniste, à l'angle de la rue Mohamed Boudiaf et du boulevard Emir Abdelkader, n'est pas de cet avis : «Les gens lisent de moins en moins, cela est un fait ! Les jeunes qui lisent sont des universitaires qui ont généralement des lectures imposées. Ils ne lisent pas, ou très peu, pour leur propre plaisir. Du reste, on ne lit presque plus!» Effectivement, quand on visite les quelques librairies du centre-ville, on est frappés par l'exposition de livres de cuisine, de livres religieux, ou autres livres techniques, qui «meublent» les étagères, ne laissant qu'un petit rayon pour la littérature.
«On est obligés d'agir ainsi, nous dira un autre libraire, si on ne s'en tient qu'à la vente de romans, on ne tardera pas à faire faillite !» Mais beaucoup, n'étant pas de cet avis, nous donnent, pour exemple la bibliothèque de l'Institut français : «Si les gens ne lisaient pas, comment expliquez-vous que la bibliothèque de l'Institut français n'en dégorge pas ! Elle est la preuve patente que les Oranais, précisément au rang des plus jeunes, continuent à aimer la lecture. Seulement, il faut qu'on leur offre un choix de lecture assez varié !» Autre fait qu'on a remarqué : tous nos interlocuteurs sont plus ou moins d'accord pour dire que le lectorat à Oran se compose, pour la majorité, de la gent féminine. «A Oran, ce sont les femmes qui lisent le plus !»
Cela dit, on nous a également fait part d'une autre problématique : le prix du livre. Ce dernier se cède, parfois, à des prix exorbitants, ce qui a pour effet immanquable de dissuader le lecteur. «Les frères Karamazov de Dostoïevski se vend à plus de 1000 DA, comment voulez-vous que les jeunes se le procurent, et par le fait même, comment voulez-vous qu'ils s'habituent au plaisir de lire ?» «Passer sa soirée sur facebook est tellement plus simple.» Une jeune lectrice nous dira qu'il est impératif, afin d'avoir «le vice de la lecture», de commencer dès le lycée. «Le lycée est la période propice, nous dira-t-elle, car c'est encore l'époque de l'insouciance, où on a beaucoup de temps libre. Si on ne commence pas à lire au lycée, il nous sera par la suite très difficile d'aimer la lecture!» Un autre nous dira avoir toujours deux livres sur lui. «Celui que je lis, et un autre, de secours, pour le cas où j'aurais fini le premier. Je ne tomberai alors jamais en panne !»
Une autre lectrice nous fera part de sa tristesse du phénomène des réseaux sociaux, qui ont pris des proportions monstres, et cela au détriment des plaisirs simples de la vie, comme par exemple prendre un livre et lire. «Les gens sont devenus paresseux, ils aiment le confort, la facilité. Il leur est de plus en plus difficile de faire un petit effort intellectuel et de lire un livre en entier. C'est consternant et ça ne présage rien de bon pour les générations futures !» Ceci étant dit, il reste encore de l'espoir, puisque certains chevronnés font dans la «résistance» : ainsi, à l'appel de quelques associations, des manifestations d'envergure ont été organisées à la promenade de Létang, où plus d'une centaine d'Oranais sont sortis, munis d'un livre, pour lire collectivement. Une initiative salutaire qui avait pour but de faire renouer la lecture dans les espaces publics. A cela, autre bonne nouvelle : on a eu vent de l'ouverture, à la prochaine rentrée sociale, d'une nouvelle librairie, appelée la Grande librairie internationale, qui sera située rue Cavignac. De quoi remonter le moral des amoureux du livre qui se comptent à Oran.


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