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Institut Cervantès: Yasmina Khadra à cœur ouvert
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 04 - 2011

L'Institut Cervantès d'Oran a organisé, lundi après-midi, une rencontre littéraire inédite suivie d'une séance de vente-dédicace avec le célèbre écrivain Yasmina Khadra.
Une véritable réussite de sponsorisation, puisque cette rencontre a drainé la grande foule, à tel point que de nombreuses personnes n'ont pu accéder à l'intérieur de l'enceinte. L'auteur, à travers les nombreuses questions qu'ils lui étaient posées, a réussi à dérouler toute sa carrière littéraire, et bien avant, avec un récit ponctué par de nombreuses anecdotes. Toujours égal à lui-même, le géniteur d' «A quoi rêvent les loups» a essayé de répondre à tous les questionnements à propos d'une carrière aussi fulgurante que polémique et cet auteur à grand succès comme à son accoutumée n'a pas cessé de fustiger ses détracteurs.
«J'ai beaucoup d'ennemis, mais je ne suis l'ennemi de personne», «j'ai été lu avant que les autres ont commencé à me torpiller», voilà le genre de formules qui résument quelques aspects d'un écrivain consacré de par le monde et dont les œuvres ont été traduites en 41 langues. A une question sur «L'attentat», livre qui lui a valu un beau succès commercial, mais de nombreuses critiques, l'auteur a répondu que «je n'ai pas besoin de dire ce qui est injuste», façon de préciser qu'il n'est pas neutre dans le conflit israélo-palestinien et que son cœur tout naturellement se penche vers les victimes palestiniennes. Tout comme il a réfuté la remarque sur «Ce que le jour doit à la nuit», fiction perçue comme mettant sur le même pied d'égalité pieds-noirs et Algériens durant l'époque coloniale.
Fidèle à son sens inouï de la formulation, il n'a pas laissé un moment de répit à son large auditoire pour expliquer la quintessence même de certaines de ses œuvres tout en renouvelant son perpétuel paradigme de l'écrivain «jalousé par ses pairs».
Au nombreuses questions sur les adaptations à la télévision et au cinéma et au théâtre de certaines de ses œuvres, une seule réponse: que l'adaptation d'un roman à succès ne doit pas forcement déboucher sur un autre succès et il donne l'exemple de «L'immeuble Yacoubian» de l'Egyptien Alla El Assouani qui fut un réel échec une fois transformé en feuilleton télévisuel.
«Je suis le produit de toutes mes les lectures», Malek Haddad «qui m'a appris d'aller au-delà du verbe», Boualem Sansal, Albert Camus, Naguib Mahfoud, John Steinbeck, Mouloud Mammeri, Ahlem Mosteghanemi, des auteurs qui comptent et qui ont compté dans sa vie, dira l'auteur de Morituri, entre autres. «L'olympe des infortunes» n'a fait l'objet d'aucun commentaire dans la presse française et «le livre a marché grâce au bouche-à-oreille».
Son traducteur espagnol présent dans la salle n'a pas tari d'éloges envers Mohamed Mouleshoul qui a expliqué son succès par «C'est un écrivain qui tranquillise le monde occidental», une sentence bien discutable, car dans l'œuvre il n'y a pas que le fond ou le sens de l'idée mais il y a surtout chez Yasmina Khadra la beauté du verbe, c'est-à-dire la forme.
Yasmina Khadra, Mohamed Mouleshoul, de son vrai nom, est un immense écrivain: ça c'est incontestable et il fait honneur à la littérature algérienne même si certains lui contestent cela. Son langage a fait une intrusion intempestive et fracassante dans la langue française. Son écriture a ramené quelque chose de nouveau dans le paysage littéraire français de l'aveu des véritables critiques qui n'explorent que l'œuvre en elle-même et qui affirment que le langage n'est pas tout dans un conformisme usuel, car il faut sans cesse le recréer à partir de son propre vécu et de sa vision du monde. C'est la subversion même du langage qui n'est pas à confondre avec la subversion qui consiste, chez certains écrivains, à aller casser le tabou pour essayer de susciter l'admiration.
Une écriture tout à fait métaphorique et faite de figures de style que personne ne peut imiter, puisque ne figurant dans aucun registre langagier. Le verbe et l'adjectif pour désigner les choses sont presque surnaturels, cosmiques, avec leur lot de vertige et d'éblouissement. Il a largement dépassé le stade de l'éternelle dualité du bien et du mal, du beau et du laid, du juste et de l'injuste, du vice et de la vertu… Les mythes fondateurs de la littérature universaliste, mais bien au-delà, ses œuvres sondent au plus profond des abysses l'âme humaine. Une attirance inexpliquée pour le lecteur dans la beauté de l'horreur et dans l'éclat du tragique. Un récit torrentiel, étincelant, violent et apocalyptique même dans une langue merveilleusement taillée dans le marbre de l'audace et du talent.
Une œuvre complète plaidant largement pour que cet auteur n'acceptant pas la critique, des fois, en la réduisant à sa plus simple subjectivité, puisse se départir de ce qui fait de lui un auteur ne ressemblant en rien à son œuvre. Un auteur est un personnage public, il est là pour également être critiqué, même jalousé par ses pairs, c'est la rançon de la gloire. Et l'œuvre dans son excellence ne doit pas être pervertie par les scories d'un bavardage inutile.


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