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Une commune aux multiples problèmes
Bordj El Kiffan, à l'est de la capitale
Publié dans El Watan le 31 - 08 - 2013

L'anarchie dans le domaine de l'urbanisme et l'insalubrité sont autant de problèmes qui altèrent le cadre de vie des habitants.
La commune de Bordj El Kiffan était, dans un passé récent, une ville où il faisait bon vivre. Actuellement, l'agglomération s'est muée en une cité tentaculaire mais dépourvue de commodités devant hisser le cadre de vie de ses habitants à un rang acceptable. Les quartiers et les lotissements nouvellement créés ne répondent à aucune norme en matière d'urbanisme.
«Les autorités locales se sont illustrées des années durant par leur totale incompétence dans le domaine de la gestion de l'espace urbain. Elles ont distribué les lots de terrains à tort et à travers, sans aucune distinction entre terre agricole et terre urbanisable», déplorent des habitants. En effet, pendant la période où l'APC était gérée par des DEC, le territoire de la commune, en grande partie des terres agricoles parmis les plus fertiles de la Mitidja, a subi des défalcations préjudiciables. Sous prétexte de remontée de sel, ces terres ont été transformées, en un laps de temps réduit, en lotissements d'habitation, si au moins on avait respecté les règles en matière d'architecture et d'urbanisme.
Les habitants de Bordj El Kiffan, particulièrement les anciens, connaissent l'inestimable valeur de ces terres. «La terre fertile qui sert actuellement d'assiette foncière a été ramenée à coup de wagons des régions de l'ouest algérien, notamment de Mostaganem», se rappelle un habitant de l'ex-Fort de l'Eau. Maintenant que la frénésie du béton s'est emparée des responsables, rares sont les parcelles de terres agricoles qui ont échappé à leur détournement. Les quelques lots qui continuent à être exploités en agriculture se comptent sur les doigts d'une main.
Le centre- ville congestionné
Le centre-ville de Bordj El Kiffan a été réduit à une simple allée permettant le passage d'une seule voiture. La ligne de tramway, qui passe au milieu de l'artère principale, a accaparé la chaussée et a définitivement changé la vocation initiale de Bordj El Kiffan : tourisme balnéaire et restauration. La ville s'est transformée en lieu de transit qui ne permet aucune activité commerciale.
Faute d'espaces de stationnement, les visiteurs ont renoncé à se rendre à Bordj El Kiffan. Depuis l'ouverture de la ligne du tramway, la ville a sombré dans une léthargie déconcertante. Les commerçants, qui proposaient aux visiteurs, l'espace d'un déplacement au centre de Bordj El Kiffan, une multitude de services, ont dû mettre la clé sous le paillasson. «En été, il nous était arrivé de recevoir des milliers de visiteurs. Nous vendions alors des glaces sur les esplanades jusque tard dans la soirée. Maintenant, avec le tramway et la réduction des aires de stationnement, l'activité a diminué sensiblement, nous allons certainement vers la fermeture», affirme le propriétaire d'une crémerie.
Par ailleurs, les immeubles et habitations du centre-ville sont d'une vétusté telle qu'il devient urgent de lancer des opérations de réhabilitation, à l'instar d'Alger-Centre où la question du vieux bâti a été prise sérieusement en charge.
La ville de Bordj El Kiffan mérite qu'on s'en occupe. Des immeubles, dont la construction remonte à l'époque coloniale, risquent de s'écrouler d'un jour à l'autre. «Nous vivons dans un immeuble qui risque de s'effondrer à tout moment. Ce n'est pas pour autant que les pouvoirs publics ont pris en charge les travaux de restauration», déplore un résident d'un bâtiment qui se trouve à un jet de pierre du siège de l'APC, qui d'ailleurs est lui aussi dans un état de délabrement avancé. A l'intérieur de cette bâtisse vieille de plus de150 ans, des escaliers complètement délabrés serpentent dangereusement vers les étages et tiennent encore par on ne sait quel miracle. L'humidité et les odeurs de moisissure rendent l'air irrespirable. Les conditions de travail des employés, qui passent dans ces locaux huit heures chaque jour, sont déplorables.
L'insalubrité, une donne permanente
L'insalubrité qui règne au niveau des lotissements de la commune renseigne sur le manque d'efficacité de l'APC en matière de ramassage des déchets ménagers. A Rassauta, un lotissement improvisé aux abords du chef-lieu de la commune, les ordures envahissent les moindres recoins du quartier, lui conférant des allures de décharge à ciel ouvert. Tous les espaces vacants servent de dépotoir aux ordures. A la sortie du lotissement, une rue principale reliant Rassauta au Hamiz sert également de décharge publique. Tout au long de ce chemin qui traverse des terres agricoles, les ordures occupent le bas-côté et même une partie de la chaussée, et ce, sur plusieurs centaines de mètres. Périodiquement, les services de l'APC dépêchent des engins de travaux publics pour ramasser ces ordures, mais elles finissent toujours par revenir.
La situation dans les entrailles du lotissement n'est guère meilleure. Toutes les ruelles et les venelles sont sujettes à un manque d'hygiène endémique. Au lieu de faire leur travail de collecte de manière quotidienne, organisée et efficace, les autorités locales attendent que les ordures s'amoncellent en quantité pour ensuite déployer les grands moyens, dont des engins de chargement et des camions de gros tonnage. En fait, ces opérations de nettoyage ne servent à vrai dire qu'à encourager les gens à jeter leurs ordures aux mêmes endroits. «Le camion de l'APC ne passe jamais, ce qui nous oblige à jeter nos déchets à cet endroit. Car ici, les engins de l'APC passent périodiquement», reconnaît un habitant du lotissement.
Ces dernières semaines, le siège de l'APC de Bordj El Kiffan est quotidiennement pris d'assaut par des habitants de la commune. A l'origine de cette situation, le lancement, par les services de l'APC, d'une opération de dépôt de dossiers par les occupants des bidonvilles, et ce, pour une éventuelle opération de relogement. Cette opération, qui concerne uniquement les occupants des bidonvilles recensés avant 2007, a provoqué un mouvement de contestation de la part d'habitants qui affirment s'être installés sur les sites, concernés par l'opération de relogement, avant 2007. En tout état de cause, indépendamment du fait que leurs dires soient vrais ou faux, il convient de les recevoir convenablement car il s'agit avant tout de citoyens de la commune. Mais les responsables locaux font mine de les ignorer, et quand ils daignent les recevoir, ils le font de manière expéditive. «Cela fait une semaine que je fais le déplacement sans pouvoir approcher le maire ou un des élus de l'assemblée», déplore une mère de famille en pleurs, avant d'ajouter : «J'ai vu des gens entrer facilement par la porte principale. Ils ont des connaissances à l'intérieur du siège de l'APC, tandis que nous, on nous refuse l'accès». «Les passe- droits et le favoritisme sont des pratiques courantes à Bordj El Kiffan. Il faut que cette situation change, car nous sommes tous égaux devant la loi», fulmine-t-on.
Nos multiples demandes pour nous entretenir avec le président de l'APC se sont toutes soldées par un échec. Nous avons fait le déplacement au siège de l'APC quatre jours de suite sans pouvoir apercevoir le maire. A notre dernière tentative, le chargé de la communication, que nous avons pu approcher, nous a réclamé un ordre de mission. Nos cartes professionnelles et quatre jours d'attente n'ont pas suffi à persuader ce responsable que notre demande d'entretien ne pouvait attendre davantage.
En somme, une indescriptible anarchie règne dans ces locaux vétustes qui font office de siège pour les élus locaux. L'organisation y est sommaire et les conditions de travail déplorables. Les habitants de la commune sont, quand on daigne les recevoir, accueillis dans des conditions lamentables. Ils n'ont même pas droit à un banc pour s'asseoir. Ils doivent faire le pied de grue à l'extérieur de l'édifice, sur le trottoir. Cette atmosphère, qui nous renvoie à des pratiques révolues, doit changer. Les obstacles érigés entre les responsables locaux et les citoyens doivent disparaître, car la gestion des affaires de la municipalité exige non seulement une communication directe entre les citoyens de la commune et les élus locaux, mais également l'implication effective des citoyens, qui sont une donne prépondérante.


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