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Les islamistes ne veulent pas un partage du pouvoir, mais le plein pouvoir
Neji jelloul. Archéologue de l'islam, théologien et écrivain tunisien
Publié dans El Watan le 06 - 09 - 2013

Quelles répercussions sur la Tunisie laisse présager l'avenir en Egypte ?
Ennahdha, tout comme les Frères musulmans, est une force politique et sociale importante. Les Frères musulmans sont implantés dans le système politique égyptien depuis 1928 et leur force réside principalement dans un réseau associatif extraordinaire. Leur politique reposant sur le profit de la misère humaine, la promotion des actions caritatives et une représentation massive dans les mosquées. Mais alors qu'en Egypte, l'opposition est assez forte, bien structurée et unie, en Tunisie, elle est éparpillée, mal organisée et sans structure bien définie. Bien que l'islam politique soit contesté par les manifestants des deux pays, le climat reste très tendu et la Tunisie est divisée en deux camps. Le coup reçu par les Frères musulmans en Egypte peut certainement être bénéfique aux laïcs tunisiens et affaiblir Ennahdha, section tunisienne et le bastion historique des Frères musulmans.

Peut-on parler d'une alliance entre Ennahdha et les salafistes en Tunisie ?
Il faut comprendre que le salafisme est la fusion entre le discours politique des Frères musulmans et la portée idéologique des wahhabites, et cela s'est créé en Afghanistan dans les années 1980. Les islamistes ne veulent pas un partage du pouvoir, mais le plein pouvoir. Tandis qu'Ennahdha a pour objectif d'islamiser l'Etat, les salafistes se chargent d'islamiser la société dans ses mœurs. Il s'agit d'une alliance tacite. Cependant, Ghannouchi n'opte pas uniquement pour une islamisation du pays mais pour sa réelle intégrisation,qui s'opère petit à petit dans un contexte propice et sur la durée. Le leader islamiste tunisien défend la célèbre théorie des Frères musulmans, il revendique un retour aux origines et le sixième califat. Il cherche à retourner à un islam du désert, un islam rigoriste qui élimine tout forme de culture et l'être humain. Mais le contexte actuel ne permet pas un passage abrupt à un islam politique, étant donné les relations de la Tunisie avec l'Occident et son camp laïque influent.

Pensez-vous qu'Ennahdha est impliquée dans les actions terroristes menées au mont Chaâmbi et à la frontière algérienne ?
Les terroristes d'Al Qaîda sont des fanatiques, mais ils n'ont aucun intérêt à s'attaquer à l'armée tunisienne. Dans une annonce officielle, ils ont d'ailleurs nié toute implication dans ces attentats. Tout porte à croire que les commanditaires sont Ennahdha, mais pas forcément un chef ennahdhaoui. Le mouvement Ennahdha se base sur un réseau politique et financier important, voire un réseau de commerce parallèle. Comme le mont Chaâmbi est un lieu de contrebande lié à l'Algérie, à la Libye et au Mali, Ennahdha aimerait contrôler le secteur en tant que zone de non droit. Il n'y a qu'Ennahdha qui peut en profiter, et qui cherche à provoquer un effondrement de l'Etat qui engagera le pays dans une guerre d'usure.

Aujourd'hui en Tunisie, la population est divisée. Finalement peut-on tenir Ennahdha pour responsable ?
Oui, mais l'élite moderniste aussi ! Car elle traite les Ennahdhouis de «rats», de «méchants». Le discours moderne à l'encontre du conservateur analphabète et pauvre est hostile et agressif. Ben Ali a juxtaposé deux mondes, une Tunisie rurale qui n'a rien connu de la modernité, qui fait maintenant partie intégrante des villes mais se trouve à la périphérie. Les valeurs de la campagne sont violentes, masochistes, réactionnaires. Par ailleurs la notion de communauté nationale n'est pas forte : le peuple qui a fait la révolution le 14 janvier n'était pas uni, et finalement deux camps se sont créés, celui des gagnants et celui des perdants entre musulmans et mécréants.

Quel scénario, si le mouvement de révolte s'intensifie en Tunisie ?
Si Ennahdha perd le pouvoir, il est clair que l'on aura une escalade de la violence accompagnée d'un climat de terreur. Je n'irai tout de même pas jusqu'à évoquer un scénario à l'algérienne, car la situation est différente. Une alliance entre la police et l'armée pour assurer la transition démocratique est un cas de figure envisageable. Personnellement, je ne crois pas à des élections démocratiques libres et honnêtes avec Ennahdha au pouvoir, pour la simple raison que le climat d'insécurité va continuer avec le gouvernement islamiste, ce qui n'est aucunement favorable à des élections. Avec Ennahdha qui tient l'Etat, la police, l'administration, les associations et une partie des ONG internationales, je ne les crois pas capables de transparence. Les salafistes étant politiquement exclus, cela peut aussi dégénérer en un conflit salafistes-Ennahdha. Un scénario de somalisation avec un pays incontrôlable, une milice Ennahdhaouiste, une police et une armée divisées, tout cela n'est pas à exclure.


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