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Carburant : lutte contre la contrebande fait flamber les pots-de-vin
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Publié dans El Watan le 20 - 09 - 2013

Des heures à attendre aux stations-service, de la discrimination envers les propriétaires de grosses voitures et des trafiquants qui s'enrichissent... Les premières victimes de la lutte contre la contrebande du carburant, ce ne sont pas les barons, mais les riverains des frontières.
Frontière marocaine de notre envoyé
«C'est faux de dire que le trafic a disparu ! Regardez ces chaînes interminables de véhicules à l'entrée des stations-service. Les hallabas ont simplement changé d'habits.» A l'évocation des mesures prises, fin juillet, par le Premier ministre pour lutter contre la contrebande, et aupravant, celles prises par le wali, Ahmed Belkheïr, président d'une association de protection de l'environnement, à Maghnia, près de la frontière marocaine, s'emporte. Selon lui, les trafiquants ont changé leurs véhicules «suspects» (Renault 21, 25, Expert, Mercedes, Peugeot 405, etc.) par des voitures de type Hyunday Accent, Renault Logan, Clio. «Soit tous les autres modèles, même ceux acquis grâce au dispositif de l'emploi de jeunes (Ansej)», poursuit-il.
Grâce à des complicités à tous les niveaux, un trafiquant gagne aujourd'hui 1500 DA net sur un jerrican de 30 litres. Trois fois plus qu'avant l'arrêté du wali, selon lequel les stations ne doivent plus être livrées tous les jours, mais tous les… trois jours. «Avant, je donnais 200 DA de pot-de-vin à chacun de mes passages à un barrage de la douane, de la gendarmerie ou des gardes-frontières, témoigne un hallab. Aujourd'hui, cet impôt a doublé !» Selon Ahmed Belkheïr, les mesures prises, cet été par le Premier ministre, ont étranglé les habitants. Il y a à peu près trois mois, le dépôt 138 de Naftal de Remchi (20 km de Tlemcen) approvisionnait les stations-service de la wilaya de Tlemcen à raison de 2 millions de litres de carburant par jour, avant que cette quantité soit réduite à un million de litres, pour aujourd'hui chuter à 700 000 litres/jour.
Vieille 405
La fermeture de sept stations-service sur la bande frontalière ouest, dont cinq par le wali pour, selon ses services, non-respect de son arrêté, a aussi aggravé la crise. Le gérant d'une station-service confie : «Auparavant, on recevait 27 000 litres un jour sur deux. Aujourd'hui, on nous approvisionne à raison de 14 000 litres une fois tous les trois jours. Une station au sud de la wilaya ne reçoit que 27 000 litres une fois par semaine. Les quantités ont drastiquement baissé, alors que le parc automobile est resté le même, c'est impensable. On a voulu punir les hallabas, mais en vérité, on sanctionne tous les automobilistes.»
Plus grave : dans cette région frontalière, tout automobiliste est potentiellement considéré comme un trafiquant. Il y a une semaine, un médecin d'une wilaya de l'intérieur du pays, ignorant le contexte dans l'extrême ouest du pays, a fait son plein d'essence dans une wilaya limitrophe pour aller à la plage. Il a été arrêté à Maghnia et déféré au parquet pour trafic de carburant. Son crime ? Ne pas avoir respecté les consignes du wali selon lesquelles chaque véhicule n'a droit qu'à 500 DA de carburant. Les camions ont, quant à eux, droit à
2000 DA.
Au quotidien, les dépassements sont fréquents. Pour les «pères de famille», propriétaires de vieille 405 ou de Mercedes, voitures classées «voitures de contrebande», entrer dans une station-service est une provocation. «Pour éviter les problèmes, on les prie de quitter la chaîne et aller ailleurs chercher leur carburant. Ce n'est pas légal, mais il vaudrait mieux que j'expulse de ma station un automobiliste que de voir ma station fermée sans préavis, ni notification», reconnaît le gérant d'une station-service.
Tranchées
Une quarantaine d'associations de Maghnia, Nedroma et Ghazaouet, se sont élevées contre ces abus. «Nous sommes entièrement d'accord avec les mesures. Qu'elles mettent fin à ce trafic qui nuit depuis si longtemps à notre économie nationale. Cependant, malgré toutes ces mesures, nous constatons que le trafic persiste, tout comme les tensions sur l'essence et le gasoil. Nos revendications sont claires : que toutes les forces actives s'impliquent pour venir concrètement à bout de ce fléau. Nous souhaitons que l'armée surveille les frontières.
C'est bien beau de creuser des tranchées, encore faudrait-il que ceux qui sont censés surveiller les frontières jouent le jeu, et c'est loin d'être le cas.» Il y a une semaine, la douane relevant de la direction régionale de Tlemcen a saisi 3900 litres de carburant dans différents endroits frontaliers de la wilaya, et en un mois, 126 contrebandiers ont été arrêtés, 350 000 litres d'essence et de gasoil saisis et 50 véhicules mis en fourrière.
Fellahs
L'arrêté du wali rationnant le carburant sur la bande frontalière ouest a aussi touché les agriculteurs de cette sanction. «Nous sommes des fellahs, nos terres se trouvent en zone rurale, il n'en fallait pas plus pour que nous soyons à notre tour considérés comme des contrebandiers par les pouvoirs publics, témoigne l'un d'eux. Sinon comment expliquer que depuis le mois de mai dernier, nous n'avons pas été approvisionnés en gasoil ? Pour ne pas cesser notre activité, nous sommes contraints de nous rabattre sur les vrais trafiquants qui stockent le carburant dans des dépôts, au su et au vu de tous. Nous sommes obligés d'acheter un jerrycan de 30 litres à 2000 DA, alors que son vrai prix dans les stations-service est de 360 DA, c'est de la pure hogra. On ne pourra plus continuer à travailler à perte et avec le risque de se faire arrêter et accuser de faire le trafic de carburant !»


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