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Crise syrienne : deux poids et deux mesures
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Publié dans El Watan le 28 - 09 - 2013

Les attaques de l'Irak et de l'Afghanistan ont-elles apporté plus de prospérité, plus de stabilité, de sécurité, plus de démocratie pour les populations de ces pays ?
Il y a à peine deux semaines, les puissances occidentales s'apprêtaient à intervenir militairement en Syrie. Mais ce qui retient le plus l'attention, c'est cette impression de déjà vu en ce sens que les prétextes avancés, la manière de se préparer de ces partisans de la guerre sont à tous points de vue identiques à ceux des précédentes interventions.
En effet, les dirigeants de ces puissances nous assuraient qu'ils ne veulent pas la guerre, que c'est le camp adverse qui les contraint de la faire et que de ce fait il est le seul responsable de son déclenchement.
Comme mobiles avancés, ce sont toujours des causes nobles ayant un caractère sacré, une lutte du bien contre l'axe du mal, la défense des droits de l'homme, de la démocratie, des libertés fondamentales… Aussi, tous les opposants à l'intervention sont traités de traîtres. Il devient alors impossible d'exprimer une opinion différente sans subir un lynchage des médias mobilisés pour la cause. Les guerres du Golfe nous ont démontré qu'au sein de ces puissances, la liberté de la presse est une chimère ; à l'approche des interventions militaires, leurs médias se sont révélés de véritables relais du pouvoir. Pareilles considérations soulèvent autant de questions auxquelles les partisans de la guerre se gardent bien de répondre.
Une arithmétique macabre mais édifiante nous montre bien que le nombre de victimes qui serait causé par les trois «dictateurs» réunis, à savoir Saddam, Assad et El Gueddafi représente à peine le dixième de celui causé par Bush en Irak.
Une rétrospective historique nous montre bien qu'en additionnant les massacres des deux guerres mondiales, soit environ 60 millions de victimes, ne représente même pas le tiers de celui des deux plus grands génocides de l'histoire qui sont le fait de l'Oncle Sam : 70 millions d'Indiens d'Amérique et plus de 100 millions d'Africains, puisque l'on dénombre plus de 16 millions d'esclaves et que pour en capturer un, il fallait en tuer entre huit et dix. «Dommages collatéraux» aux yeux de Bush. Devant une telle ampleur, même Hitler paraît un enfant de chœur devant les responsables yankees et que les faits du nazisme comparés à ceux des Américains ne sont qu'un détail de l'histoire. C'est en ce sens que le président Obama a vraiment raison d'affirmer que les Américains sont «exceptionnels».
Selon tous les historiens non inféodés à l'idéologie colonialiste, la population algérienne en 1830 était de plus de 8 millions d'habitants ; et, au premier recensement effectué par l'administration coloniale, l'on dénombrait à peine
2 100 00 d'habitants. C'est cela le véritable génocide, plus des trois quarts de la population décimés, souvent avec des moyens plus affreux encore que les armes chimiques : les enfumades. Quand un Sarkozy parle des bienfaits de la colonisation, l'on voit bien qu'il confond un flambeau de civilisation avec une torche incendiaire.
La détention d'armes de destruction massive étant suffisante pour intervenir militairement, pourquoi personne n'a bombardé Tel Aviv et Jaffa ? Les Israéliens possèdant plusieurs centaines de têtes nucléaires. Il est vrai qu'Israël n'a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire, mais la Syrie non plus n'a pas ratifié l'interdiction des armes chimiques. Politique de deux poids, deux mesures. Le nucléaire cause-il moins de destructions ? L'armée américaine en sait quelque chose à ce propos : 130 000 victimes d'Hiroshima et
110 000 autres de Nagasaki, dont la quasi-totalité est composée de civils ; là également, ce ne sont que des «dommages collatéraux». Il y a lieu de rappeler que les premiers à mettre au point l'arme de destruction massive la plus performante ce sont les Américains, et ils sont les seuls jusqu'à présent à l'avoir l'utilisée, ce qui est une fois de plus une preuve que les USA sont «exceptionnels». Aujourd'hui, ils ont la prétention de donner des leçons d'humanisme, de démocratie et de morale au reste de l'humanité. La presse anglaise a bien confirmé que les armes chimiques détenues en Syrie ont été importées auprès du Royaume-Uni et il est avéré également que ce sont les Etats-Unis qui ont fourni des armes chimiques à l'Irak durant la guerre avec l'Iran. D'autres part, il est confirmé que les Turcs avaient arrêté un groupe de rebelles en direction de la Syrie avec du gaz sarin que les saoudiens leur avaient livré. Pourquoi ne bombarde-t-on pas Chicago et Washington ou Londres et Liverpool, ou encore Djeddah et Ryadh ? Politique de deux poids, deux mesures. Il n'est un secret pour personne que des substances hautement toxiques et radioactives ont été introduites en Irak sous la forme de 750 tonnes de munitions à l'uranium appauvri (UA) qui ont une «demi-vie» toxique de 4 à 5 milliards d'années. Les petites tombes du nombre de bébés mort-nés, avortés, déformés ou venant au monde avec des cancers sont le témoignage muet de ces armes de destruction massive d'une exceptionnelle cruauté.
Le napalm utilisé à outrance par l'armée américaine au Vietnam et par l'armée française en Algérie ne fait-il pas partie des armes
chimiques ? La logique des choses veut qu'il y ait non une, mais des frappes sur Paris et Washington. Là aussi deux poids et deux mesures.
L'on prétend qu'Assad a massacré son peuple à l'arme chimique et qu'il faut donc le punir. Comment ? La France et les Etats-Unis ont décidé de tuer encore dix ou quinze fois plus d'enfants et d'innocents syriens, puisque à l'évidence il est impossible de cibler exclusivement des groupements militaires éparpillés à travers les populations. Drôle de manière de punir en faisant plus de victimes. Et c'est comme cela que l'on prétend sauver la population syrienne du dictateur.
Puisqu'il est confirmé que l'administration Bush a menti au sujet des armes de destruction massive et que le véritable mobile est ailleurs, en quoi l'équipe d'Obama est-elle plus crédible que celle de Bush ? En quoi Kerry est-il plus honnête que Colin Powell ? En quoi les preuves d'aujourd'hui sont-elles plus sûres que celles apportées à l'époque ? Pourquoi le véritable mobile de l'attaque de l'Irak ne serait-il pas le même que celui de vouloir frapper la Syrie ? Un tel mobile ne peut pas disparaître comme cela par enchantement.
Les attaques de l'Irak et de l'Afghanistan ont-elles apporté plus de prospérité, plus de stabilité, de sécurité, plus de démocratie pour les populations de ces pays, qui à présent en sont arrivées à regretter la période de Saddam et celle des taliban ? Pourquoi donc l'attaque de la Syrie apportera-telle plus de bien aux Syriens ?
Quelle est la réaction de la France à la proposition de la Russie consistant à éviter une déflagration dans la région ? Là aussi, deux poids et deux mesures. Lorsqu'il s'agit de guerre, les dirigeants français sont les premiers à y souscrire avec véhémence, et ce, sans l'aval des Nations unies ni même du parlement français. S'agissant d'une tentative de préserver la paix, ils veulent la soumettre à l'aval des Nations unies.
Pour parler des véritables mobiles pour les partisans farouches de l'intervention militaire en Syrie, il suffit de reprendre un extrait d'un article qui date de plus de trente ans (février 1982), qui à lui seul constitue et condense l'implacable diktat sioniste, imposé depuis des dizaines d'années à toute la politique occidentale. Il a paru dans la revue Kivunim, publiée à Jérusalem. Il s'agit d'un article intitulé «Stratégie d'Israël dans les années 1980» et il porte la signature de Oded Yinon (S.B.09.08.46). «La décomposition du Liban en cinq provinces préfigure le sort qui attend le monde arabe tout entier, y compris l'Egypte, la Syrie, l'Irak et toute la péninsule arabique. Au Liban, c'est un fait accompli. La désintégration de la Syrie et de l'Irak en provinces ethniquement ou religieusement homogènes, comme au Liban, est l'objectif prioritaire d'Israël à long terme sur son front est ; à court terme, l'objectif est la dissolution militaire de ces Etats. La Syrie va se diviser en plusieurs Etats suivant les communautés ethniques, de telle sorte que la côte deviendra un Etat alaouite chiite ; la région d'Alep un Etat sunnite ; à Damas, un autre Etat sunnite hostile à son voisin du nord ; les druzes constitueront leur propre Etat, qui s'étendra sur notre Golan peut-être, et en tout cas dans le Hourân et en Jordanie du Nord. Cet Etat garantira la paix et la sécurité dans la région, à long terme : c'est un objectif qui est maintenant à notre portée».


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