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Cris du cœur : raison et avenir
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Il est de notoriété publique, et de multiples études historiques l'ont largement raconté, que les élus européens d'Algérie étaient hostiles à la scolarisation des enfants algériens en arguant que les indigènes étaient réfractaires à tout progrès et que l'enseignement ne peut produire que des «déclassés» et des «révoltés».
En 1897, Ben Rahal, dans une lettre au député Chaudey, écrit : «… Avant de nous juger, donnez-nous le moyen de développer les facultés qui résident en nous, donnez-nous l'instruction.» Le 21 mars 1908, au Congrès des colons, ceux-ci déclarèrent publiquement que l'instruction des indigènes constituait un danger pour l'avenir de la colonie ; bien plus, ils émirent le vœu que l'instruction des indigènes soit supprimée. Pour mémoire, signalons qu'en 1900, sur 4 millions de musulmans, 25 000 enfants(1) seulement sont scolarisés en langue française, nonobstant les élèves inscrits à l'école coranique en butte à nombre de difficultés…
Ben Rahal reconnaît qu'avant la conquête française, le pourcentage d'enfants algériens dans les écoles coraniques était très élevé ; néanmoins, il reconnaît que les médersas doivent réorganiser leur enseignement : pauvre enseignement, pauvres moyens et pitoyable spectacle ! Son combat pour le développement de l'instruction le pousse à revendiquer l'accès à l'école française afin «de prendre pied» dans le système moderne tout en luttant pour rendre à la langue arabe la place qui lui revient… et qu'adopteront les ulémas avec Ben Badis et Cheikh El Ibrahimi particulièrement…
L'association des oulémas a le mérite de transformer le sentiment religieux en instrument de lutte pour des réformes et le recouvrement de l'identité algérienne. En 1936 et 1937, tenu du congrès musulmans à Alger qui eut une grande audience.
Parallèlement à ces actions des notables algériens comme Ben Badis, Bendjelloul à Constantine, Ferhat Abbas, l'Emir Khaled qui fut contraint à l'exil, Messali Hadj, pour les plus connus(2, Cheikh El Okbi, avec leur parti ou mouvement, revendiquèrent des réformes et mirent la pression sur le gouvernement général de l'Algérie.
En 1921, 45 000 enfants furent scolarisés, et en 1939, près de 115 000, étant bien entendu que la langue arabe était exclue du primaire. Petit à petit, la Nahda s'annonçait à l'horizon. En 1962, l'Algérie reprit en main ses destinées… Le progrès se faisant en fonction des générations, il est indispensable et grand temps de penser à l'avenir de nos enfants par un choix raisonné qui tienne compte de plusieurs paramètres.
On peut, suivant les résultats obtenus, sans risque de nous tromper, que l'école joue un grand rôle dans la formation de l'individu.
Parallèlement à ce qu'on inculque à l'enfant, il est indispensable de lui apprendre à éveiller sa curiosité, à raisonner, à lui inculquer les rudiments d'une logique, à aiguiser son sens critique, etc. Pour cela, il faut que des enseignants pédagogues soient à même de transmettre à nos enfants un enseignement basé sur des programmes bien définis sans heurter certaines valeurs universelles : tolérance, respect, solidarité, patriotisme, amour du travail, civisme, etc.
Le système scolaire en Algérie des années 1980 reproduit et accentue les diverses couches hiérarchiques. L'échelle sociale reste tributaire en grande partie des ressources des parents qui, en une ou deux générations, ont acquis les moyens — quelquefois en participant aux rouages du pouvoir — et la place pour assurer et reproduire sur leurs enfants un rêve qui est devenu réalité. La porte des universités, bien qu'entrouverte à une minorité issue des classes populaires et orientée vers des filières défavorisées…, révélerait bien des vérités — après enquête — sur le pourcentage et l'origine parentale de celles ou ceux qui sont inscrits en médecine, pharmacie, architecture, polytechnique, etc., où la plupart des cours sont dispensés en langue française.
La société algérienne de l'après-indépendance ne cesse de se fragmenter et les inégalités de s'agrandir. Et l'internationalisation de l'économie accentue depuis l'indépendance des pays africains la sujétion de ceux-ci à un monde capitaliste qui favorise l'expansion des marchés au profit des pays riches. Et l'échange, si échange il y a, devient inégal et favorise les multinationales aux dépens des entreprises locales. La stabilité politique implique un développement économique capable de favoriser la production nationale et d'agir sur une politique de l'emploi à même de résorber une grande partie du chômage. C'est à ce but que doivent tendre les partis politiques afin de donner un sens au mot démocratie et de permettre aux citoyens de participer au pouvoir en participant au vote et non en se réfugiant dans une abstention, résultat d'une indifférence générale…
La résignation fait le lit du fatalisme et nourrit les fanatismes. L'Etat actuel dans lequel se trouvent les pays arabes en dit long sur le complexe apprentissage pour arriver, à plus ou moins longue échéance, à s'engager sur la voie de la démocratie.
La tolérance doit commencer à l'école, dès la plus petite enfance, et il est tout à fait raisonnable de croire que tout le système scolaire en Algérie est à revoir. Nombre de problèmes, drames, voire conflits, dérivent en grande partie de ce système. L'intérêt exige qu'à l'aube du XXIe siècle, on puisse inculquer aux enfants une double, voire triple culture.
Le système des lycées franco-musulmans des années 1950 serait un assez bon exemple. Les femmes et hommes issus de ce système ont eu une très bonne formation — malheureusement que je n'ai pas eue, et ont pu cheminer d'une culture à l'autre, d'un raisonnement à l'autre en donnant à l'Algérie parmi les meilleurs de ses cadres — très peu nombreux malheureusement. L'étude de l'histoire de l'Algérie contemporaine en dit long sur les sacrifices occasionnés par des luttes incessantes des comportements exemplaires en matière d'humanisme, de courage, de quête de liberté, d'égalité, de recherches pour une certaine identité. L'amour du pays était bâti sur un socle capable de bannir les haines, d'éliminer en partie les différences régionales, de rapprocher les cœurs en s'engageant corps et âme pour la construction et le renouveau d'une Algérie généreuse, confiante, multiple, accueillante, sensible et solidaire.
Que ce soit le leitmotiv de tous afin que chaque Algérien puisse espérer vivre en paix avec ses semblables, chacun respectant l'autre… et pouvant acquérir par son travail une vie décente. La souveraineté d'un pays passe par une prise de conscience générale et en particulier de ses responsables, car l'exemple vient d'en haut… L'instabilité n'est que la réponse des citoyens à des mesures injustes et iniques. Les intellectuels se doivent d'engager un mouvement d'idées en donnant libre cours à leurs thèses dans la paix, la sérénité et la fraternité…
L'engagement individuel doit tenir compte d'une vérité sociologique qui tienne compte des diverses composantes de la société algérienne en matière culturelle, ethnique, religieuse, sociale et politique. L'opinion publique saura le moment voulu faire son choix. La transparence, l'information, la quête de démocratie et de vérité seront les principaux atouts d'une gouvernance à même de respecter ses promesses, l'intérêt général et les choix du plus grand nombre pour que l'Algérie puisse retrouver son leaderships dans le monde.
Un bel avenir pour notre jeunesse doit se construire dès maintenant. Il n'est pas trop tard, quand on voit — un voyage d'études en Chine en 1975 avec mes étudiants en sociologie — le grand bond en avant de la République populaire de Chine qui, en un peu plus d'un quart de siècle, a transformé son immense pays en 2e puissance économique du monde. Son peuple a su s'adapter et révolutionner son pays. Qu'à cela ne tienne, tout le monde en Europe s'accorde à dire que l'Algérie est riche, mais son peuple est pauvre… La qualité d'Algérien se mérite dès maintenant, dès aujourd'hui, chaque citoyen — où qu'il se trouve— doit apporter sa pierre à la reconstruction du pays.
Chaque diplômé sincère, honnête doit être mis en doublure sur tous les points du territoire avec un quinquagénaire où plus pour apprendre à côtoyer les responsabilités. La bureaucratie doit être allégée et les citoyens, par l'entremise des élus, devront participer à des prises de position au profit des Algériens… Ce sont-là quelques idées, jetées pêle-mêle — et ce n'est pas à moi de tracer la voie à suivre. Cet article s'impose à moi, car il y va de l'intérêt de tous — sans exception.

(1) Dans un article du journal Le Temps.
(2) Sans oublier le rôle culturel des Bensamaïa, Bencheneb, Hadj Moussa, Cheikh Bayod, Zakaria, Cheikh El Ourtilani, Khodja Mustapha, Tewfik El Madani, Cheikh El Ibrahimi, etc.


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