Les anciens rappelés du service national durant la période 1995-1999 poursuivent la contestation. Ils organiseront une manifestation le 15 décembre afin de dénoncer leur marginalisation et la «manipulation» de leurs revendications par certains députés. «Nous sommes ceux qui avons donné corps à la réconciliation nationale sur le terrain et avons planté la graine de la paix, l'avons arrosée avec le sang de nos martyrs», entament-ils dans une lettre ouverte adressée au président de la République. «Nous sortirons dans la rue afin de dénoncer à haute voix le peu de cas qui a été fait de nos revendications», annoncent-ils dans un autre communiqué. Les anciens rappelés du service national entendent ainsi dénoncer l'exclusion dont ils ont fait l'objet lorsque le Parlement a adopté la loi de finances pour 2014, dont un article concerne les pensions de retraite des militaires. «Nous avons été surpris de voir des députés, des parlementaires voter, le 12 novembre dernier, en notre défaveur, en se prononçant contre nos revendications et en les ignorant», déplorent-ils dans ce document. Et tout particulièrement les deux partis majoritaires à l'APN. «Nous dénonçons les groupes parlementaires du FLN et du RND qui n'ont pas pris en considération nos revendications lors de l'élaboration de ces textes de loi. Ce qui a provoqué l'ébullition dans nos rangs et nous force à recourir aux actions de protestation publiques», poursuivent les anciens rappelés de l'armée. Ces anciens militaires, remobilisés afin de combattre le terrorisme entre 1995 et 1999, demandent à bénéficier d'un statut particulier leur permettant de jouir des mesures de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. De même, ils exigent la prise en charge médicale des soldats blessés dans l'exercice de leur mission. Mais ce qui a mis le feu aux poudres et provoqué un tollé au sein de ces anciens appelés est l'article 75 de la loi de finances pour 2014, qui a récemment été présentée et adoptée par le Parlement. Cet article de loi stipule que les «citoyens volontaires» ayant lutté contre le terrorisme ouvriront droit à la retraite proportionnelle exceptionnelle ainsi qu'au rachat sur le budget de l'Etat des cotisations de Sécurité sociale et de retraite. Disposition qui n'a pas concerné les anciens rappelés. Et ce, malgré la proposition de certains députés de les inclure dans l'appellation «citoyens volontaires». La commission parlementaire en charge de cette question n'a tout simplement pas retenu cette proposition, arguant que les rappelés avaient d'ores et déjà bénéficié de la même retraite que celle attribuée aux retraités de l'armée. Pour ce qui est des malades et invalides, la même commission a affirmé que du fait du service accordé, des indemnités leur ont été attribuées. Arguments que rejettent les concernés qui, après leur rassemblement, organiseront à la fin de ce mois une rencontre dans la wilaya de Béchar, et ce, dans le but de discuter des actions à mener, dont un rassemblement national à Alger.