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Massacres du 18 et 19 juin 1845 à Ouled Riah
Publié dans El Watan le 17 - 12 - 2013

Encore une fois, la région du Dahra a été au rendez-vous de l'histoire en accueillant dans une grande ferveur des historiens et des historiques pour évoquer les crimes coloniaux.
Accompagné de Salah Eddine Arif, son collègue à l'université d'Evry, l'historien Olivier Le Cour Grandmaison, spécialiste des massacres coloniaux, s'est rendu sur les lieux les plus symptomatiques des carnages, à savoir la grotte de Ghar El Frachih, non loin de Nekmaria. Cette visite était très attendue eu égard à la participation remarquée du jeune historien français à la restitution de ces crime abominables commis les 18 et 19 juin 1845 sur la tribu des Ouled Riah. Arrivés sur le site dont la réhabilitation est en cours, les deux universitaires, aux côtés de Senouci Ouddan de la fondation Emir Abdelkader, se sont longuement recueillis face à la grotte où gisent plus de 1500 cadavres calcinés. La visite s'est poursuivie au centre de torture de Sidi Ali et à travers le Dahra.
Les nombreuses salles de torture, la présence de maquettes grandeur nature, le bruitage mimant parfaitement les atrocités commises durant la guerre de libération ont fortement impactés les visiteurs qui eurent beaucoup de peine à maîtriser leurs émotions.
La présence sur les lieux d'un groupe d'écoliers a ajouté à la dramaturgie de la situation. La visite s'est ponctuée par la rencontre avec Bendhiba Benlhamiti, l'un des derniers survivants de l'attaque de la caserne de gendarmerie de Sidi Ali, la nuit du 1er Novembre 1954.
Là encore, le précieux récit de la préparation des militants, de la rencontre avec Benabdelmalek Ramdane, de l'ultime réunion de ce dernier avec Amar Bordji et des préparatifs de l'attaque ainsi que son déroulement ont fait grande impression sur les universitaires.
Intervenant tour à tour, Olivier Le Cour Grandmaison et Salah Eddine Arif parleront respectivement sur le code de l'indigénat et les causes économiques du colonialisme français en Algérie.
Répression
L'historien français parlera avec grande aisance de l'aspect «méthodique et administratif» des massacres commis sur la population algérienne par l'occupant depuis le 19ème siècle et qui se perpétua jusqu'à cette sanglante répression des 17 et 18 octobre 1961, au cœur même de la capitale française.
C'est avec minutie que le conférencier égrenera les massacres collectifs, les incessantes razzias, les viols, les représailles collectives commises en application de l'abject concept de «la responsabilité collective», les séquestres de biens et des terres collectives dont les tribus rebelles seront chassées et délestées. L'historien français mettra en balance les divergences entre les discours savamment entretenus de la patrie des droits humains, de l'égalité et de la fraternité et les affres du système colonial.
Sur un ton grave, Olivier Le Cour Grandmaison se demandera comment un Etat qui rend la justice au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité est parvenu à ériger ce monstrueux code de l'indigénat par lequel il parviendra à déposséder les populations autochtones de l'Algérie de leurs terres mais aussi de leurs droits humains les plus élémentaires, loin «des principes démocratiques et républicains». Il soulignera avec gravité que ce droit sera appliqué à la totalité des territoires colonisés, ajoutant que «ce code raciste sert de matrice aux lois réprimant l'entrée et le séjour des étrangers en France».
Interviendront ensuite Mohamed Ghafir et Saïd Benabdallah, deux authentiques révolutionnaires, à Paris pour le premier et dans la région de Saïda - où il affrontera les paras du sanguinaire Bigeard -, pour le second. Mettant à profit cette rencontre, Med Ghafir, alias «Moh Clichy», redoutable organisateur des manifestations du 17 octobre 61, après avoir vivement remercié les deux conférenciers pour leur engagement tenace et régulier pour faire connaître la juste cause de l'Algérie, remettra à chacun d'eux «au nom de mes compagnons de lutte» précisera-t-il, une médaille de reconnaissance.
Prenant la parole, «Moh Clichy», debout comme il le fit le 8 octobre 1958 devant le tribunal parisien qui le jugeait, déclamera la déclaration rédigée par le GPRA : «Nous déclinons la compétence des tribunaux français. Quel que soit votre verdict, nous demeurons convaincus que notre cause triomphera parce qu'elle est juste».
Une standing-ovation ponctuera cette intervention que personne n'attendait, sachant que c'est par un simple concours de circonstances qu'invité à l'ultime instant par le Professeur Arif, Med Ghafir est arrivé la veille de la manifestation.
Très critique à l'égard de l'historiographie officielle qui continue d'occulter la lutte et l'apport multiforme de la 7ème wilaya à la guerre de libération, l'orateur brandira le portrait de la jeune lycéenne Fatima Bedar, noyée dans la Seine par la police du sinistre Maurice Papon.


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