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Abdesselam Ali-Rachedi (Essabil) : «Créer un rapport de forces favorable au changement»
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Publié dans El Watan le 04 - 03 - 2014

- De nombreux acteurs politiques estiment que le rendez-vous présidentiel n'est qu'une formalité, dès lors que le régime a choisi son candidat en la personne de Abdelaziz Bouteflika. Pourquoi participer, alors ?

Dans un pays normal, l'élection présidentielle est une occasion pour les électeurs de sanctionner le pouvoir en place et de consacrer l'alternance. Rien de tel chez nous, où l'élection apparaît, en effet, comme une simple formalité. Faut-il alors baisser les bras et laisser les habituels faiseurs de rois accomplir une nouvelle fois leur forfait ? Assurément non : il faut réagir. Il faut tout faire pour tenter d'éviter le pire. L'idéal aurait été de faire bloc derrière le candidat du changement le mieux placé pour l'emporter face à Bouteflika. Certains pensent que les jeux sont faits et que tous les candidats devraient se retirer. Je ne partage pas ce point de vue. Je crois, et beaucoup pensent la même chose que moi, qu'il faut faire confiance au peuple. Car, en définitive, c'est le peuple qui sera le véritable acteur du changement. Si le peuple veut le changement, il se fera, élections ou pas. Pour un pays qui a tant souffert des affres de la violence et du terrorisme, tout le monde a intérêt à ce que ce changement se fasse de manière pacifique et ordonnée. Il faut pour cela créer un rapport de force favorable au changement, sinon le système ne fera aucune concession. Or, l'élection présidentielle offre justement l'opportunité d'aller vers les citoyens, de leur parler, de les aider à sortir du défaitisme et de la peur et de les convaincre, en définitive, à se mobiliser pour devenir eux-mêmes acteurs du changement. On pourrait penser que cette démarche relève de l'utopie. Mais des exemples récents, dans des pays qui nous ressemblent, montrent que ce n'est pas une démarche insensée. Ainsi, en Serbie, en 1996, Slobodan Milosevic avait perdu les élections locales de novembre, mais n'avait pas voulu reconnaître les résultats. Le peuple serbe a alors manifesté, sans discontinuer jusqu'en février 1997, obligeant finalement le dictateur à reconnaître la victoire de l'opposition. Plus près de nous, en 2012, au Sénégal, l'ancien Premier ministre, Macky Sall, l'a emporté face au Président sortant, Abdoulaye Wade, dans une élection soi-disant pliée d'avance. Certes, chaque peuple a son génie propre, mais le peuple algérien a prouvé, en d'autres circonstances, qu'il était capable de forcer le destin.

- Les partisans du boycott vous font le reproche de crédibiliser une élection jouée d'avance…

Personnellement, je n'ai jamais été partisan du boycott, même si j'ai dû m'y résoudre, à regret, lorsque c'était la position de mon ancien parti. Je crois fondamentalement que la démocratie ne peut être établie que par les moyens de la démocratie : libres débats, compromis raisonnables et élections disputées.
Le boycott n'aide en rien à l'acquisition de la culture démocratique. De plus, ce n'est certainement pas un choix efficace. Interrogeons-nous, en toute objectivité, sur le bilan du boycott, prôné alternativement par les uns et par les autres depuis 1990. En quoi a-t-il servi à discréditer, délégitimer ou affaiblir l'autoritarisme ? En quoi le retrait des six, en 1999, a-t-il porté préjudice au système ? Cela n'a pas empêché Bouteflika d'être reconnu Président de l'Algérie, à l'intérieur comme à l'extérieur. Déclarer forfait le 17 avril prochain, en laissant le champ libre à Bouteflika, est le moyen le plus sûr pour qu'il soit «réélu» pour un quatrième mandat et ainsi conforter le choix des décideurs de l'ombre.
Bien sûr, il y a l'argument de la fraude. Personne n'est naïf : la fraude est une constante de tous les régimes autoritaires. Mais inciter les citoyens à abdiquer leur droit de vote est-ce la solution ? A l'évidence non. Nous voulons au contraire que les citoyens se mobilisent pour mettre en échec la fraude et les fraudeurs, car il faut bien qu'un jour on ait des élections sans fraude. Le remède à la fraude n'est pas de renoncer au vote, mais de se mobiliser massivement pour la rendre impossible. Si la mobilisation est au rendez-vous, le pouvoir ne prendra pas le risque de frauder devant la menace que les électeurs en colère occupent la rue (le fameux «troisième tour»). Tout tient, en définitive, à la crédibilité des leaders politiques et à leur capacité ou non à mobiliser les citoyens.

- Les voix appelant au changement démocratique sont multiples, mais divergent profondément sur la voie à suivre. Existe-t-il une possibilité de large convergence après la présidentielle pour bâtir une alternative au statu quo en cas de reconduction de Bouteflika ?

La perspective démocratique concerne l'ensemble du système et pas seulement la Présidence. J'ai la conviction que si les choses restent en l'état, la situation s'aggravera inéluctablement et le changement se fera probablement dans la violence, avec le risque d'ingérences étrangères, si l'instabilité s'installe durablement. Mais cette issue n'est pas une fatalité.

- Vous parlez de voix demandant le changement démocratique…

Effectivement, des propositions ont été rendues publiques, ces derniers temps, en vue de contribuer à la sortie de crise. Toutes les initiatives sont louables. Mais ces propositions, pour intéressantes qu'elles soient, se heurtent inévitablement au refus obstiné du pouvoir d'accepter de se remettre en cause et au peu de crédit de la classe politique, profondément divisée. La plupart des partis politiques ont très peu d'ancrage dans la société et certains de leurs leaders sont totalement discrédités. Se pose alors la question de la légitimité. De quelle légitimité peuvent se prévaloir les promoteurs de tel ou tel projet de sortie de crise s'il n'est pas prévu qu'il soit sanctionné par les urnes, préalablement à sa mise en œuvre ? Toute proposition de sortie de crise qui ne s'appuie pas sur une vague populaire porteuse de changement trouvera rapidement ses limites. Par ailleurs, vous soulevez la question d'une possible convergence pour une alternative au statu quo. Mais pourquoi l'envisager uniquement après la présidentielle ? Qu'est-ce qui empêche de la réaliser avant, par un large rassemblement autour du candidat du changement le mieux placé ? En cas de victoire, la question de la légitimité ne se posera pas et la transition démocratique pourra être engagée immédiatement.


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