Face à l'augmentation croissante du nombre de cas de coronavirus MERS, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a tenu, mardi, une réunion d'urgence sur le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, après 13 nouveaux décès enregistrés en Arabie Saoudite. L'OMS n'a pas jugé nécessaire de déclarer un état «d'urgence de santé publique de portée globale», en l'absence de preuves sur une transmission du virus de l'homme à l'homme.La gravité de la situation a augmenté en termes d'impact sur la santé publique», a toutefois estimé le comité d'urgence, cité hier dans un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé. Des restrictions de voyage à destination et en provenance de l'Arabie Saoudite risquent d'être annoncées à l'issue de l'assemblée générale ordinaire de l'OMS prévue le 19 mai. Le comité d'urgence a relevé l'augmentation importante du nombre de cas, la faiblesse des actions de prévention et de contrôle de l'infection. Il demande notamment que cette politique de prévention soit appliquée dans tous les pays et en particulier dans ceux où des cas ont été enregistrés. L'OMS demande que des actions d'information soient intensifiées à l'intention des professionnels de la santé mais aussi du public et que chaque cas fasse l'objet d'une enquête approfondie d'environnement pour essayer de comprendre comment la contamination a eu lieu. L'OMS précise que «l'identification précoce du MERS-CoV n'est pas toujours possible, la maladie prenant parfois une forme bénigne ou atypique. Il est donc important de garantir l'application systématique des précautions standard pour tous les patients, quel que soit le diagnostic, et toutes les pratiques de travail». Une mise en garde que tous les Etats membres prennent au sérieux. Outre l'Arabie Saoudite qui constitue le foyer de l'infection, une hausse du nombre de personnes atteintes par ce virus est signalée dans plusieurs pays. Au moins 17 décès ont été enregistrés depuis vendredi dernier et 147 victimes en Arabie Saoudite sur un total de 483 depuis l'apparition de ce virus en 2012. Les premières contaminations signalées en Egypte et au Liban ont poussé l'agence onusienne à convoquer, pour consultation, une nouvelle réunion de son comité d'urgence. «L'augmentation du nombre des infections dans différents pays a soulevé des questions», a déclaré Tarik Jasarevic, porte-parole de l'OMS, à la presse. Cette réunion est la cinquième que l'OMS tient depuis l'apparition de cette maladie en septembre 2012. Lors des précédentes réunions, l'OMS avait jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour déclarer le coronavirus une urgence de santé publique de portée internationale. L'Arabie Saoudite, pays le plus touché par cette infection mystérieuse, a renforcé les mesures de prévention pour tenter de contenir sa propagation dans le royaume. D'après l'OMS, la majorité des infections entre humains ont eu lieu au sein des établissements hospitaliers, d'où la nécessité pour le corps médical d'améliorer ses connaissances de la maladie. Face à cette inquiétante flambée de cas et de victimes et la crainte d'une épidémie ravageuse, le rituel hadj prévu dans les deux prochains mois risque d'être compromis. D'ailleurs, l'Arabie Saoudite a déconseillé la omra et le hadj aux personnes fragiles. Des restrictions de voyage vers ce pays peuvent être ainsi recommandées par l'OMS à l'issue de sa réunion ordinaire qui se tiendra à Genève le 19 mai. Une obligation pour les Etats de mettre en application ces recommandations car, explique Slim Belkessam, directeur de la communication au ministère de la Santé, les conventions et traités internationaux ratifiés par les Etats membres s'imposent aux réglementations nationales. «Le ministère de la Santé est ainsi tenu de mettre à exécution toutes les recommandations de l'OMS», a-t-il souligné, avant de rappeler que l'Algérie dispose d'un plan spécifique de riposte et de prise en charge en matière de menace épidémique à caractère respiratoire. Ce plan est d'ores et déjà mis en œuvre pour assurer la protection des futurs hadjis. Cette organisation, a-t-il expliqué, porte aussi bien sur le contrôle sanitaire aux frontières que sur l'identification et l'organisation dans chaque wilaya d'un certain nombre de centres ou services de référence de prise en charge. «Tant que l'OMS n'a pas notifié d'interdiction ou de recommandation particulière concernant le voyage en Arabie Saoudite, nous continuons à mettre en œuvre notre programme», a-t-il indiqué. A titre préventif, les futurs pèlerins seront dotés de masques et des consignes particulières seront données en matière d'hygiène, notamment le lavage des mains. Il est aussi question, a ajouté M. Belkessam, de renforcer la composition de l'équipe médicale et paramédicale de 102 membres, qui accompagnera les hadjis et elle sera soutenue par plus d'une centaine d'éléments de la Protection civile. Ces deux équipes de plus de 200 éléments seront réparties à travers les différents centres d'hébergement de La Mecque. «Des dispositions seront prises pour assurer sur place l'assistance respiratoire à l'aide d'appareils. Pour une meilleure protection contre les maladies, les hadjis seront vaccinés contre la grippe saisonnière avant leur départ», a-t-il souligné. Et de préciser que des instructions strictes ont été données à l'ensemble des DSP et aucune transgression n'est permise quant aux motifs d'éligibilité d'effectuer le pèlerinage, particulièrement pour les personnes atteintes de maladies chroniques lourdes.
