La lune est pleine, ce qui signifie que nous sommes globalement au milieu du mois de Ramadhan. Mais pleine de quoi ? Je n'en sais rien, mais bon, f'tour, sous le signe de la blancheur, probablement liée à la lune. Chorba blanche, boureks au fromage, un couscous l'ben et un mhalbi pour dessert. Tout blanc, comme passé à la machine à laver, je suis sorti et pour équilibrer cet étrange repas, j'ai pris un café. Noir bien sûr, et trois cigarettes, brunes. Puis sur une décision collective d'être un peu plus intelligents ce soir, on est sortis voir une vente-dédicace d'un auteur algérien, un certain Kamel Daoud ou Daoud Kamel, je ne me rappelle plus très bien. On était cinq, Ramdane, Nesrine, Toufik, Chan et moi bien sûr, sinon je n'aurais pas pu le raconter. Je n'ai pas très bien compris le livre, il s'agit d'un Français qui a tué un Algérien dans un livre mais qui a un frère auteur qui a écrit un autre livre pour tuer le Français, mais après la guerre, alors que l'auteur était déjà mort. Mais bon, l'auteur était rigolo et intelligent mais je n'ai pas voulu le présenter à Toufik, j'ai préféré lui demander d'aller nous chercher des qalbellouz, Nesrine était en hypoglycémie. Finalement, on n'a pas acheté de livre, Kamel Daoud Kamel, après avoir discuté littérature et musculation avec la ravissante Nesrine, lui a donné 24 livres, qu'on s'est partagés. Enfin presque, Ramdane en a pris 18, expliquant qu'il avait une famille nombreuse et Toufik n'en n'a pas voulu, prétextant qu'il était aveugle. Je crois qu'il voulait dire presbyte mais bon. Nesrine en a pris trois et Chan un seul. Je n'ai pas lu mes deux exemplaires parce que j'ai trouvé qu'ils se ressemblaient trop tous les trois. La lune est longue, ou le ciel est grand, je ne sais plus, j'aurais tout le temps de lire mes trois livres. Comme dit mon ami Ramdane, le temps n'est pas le même quand on le regarde de devant ou de derrière.