Il suffit, parfois, d'une lettre pour que la machine judiciaire soit actionnée dans des affaires où tous les non dits sont permis. Dans une copie de la plainte déposée récemment par Abdelhak Benhamida, entrepreneur domicilié dans la commune de Zaârouria, contre le maire de cette municipalité, nous lisons ceci: «Le maire de Zaârouria accorde des marchés à ses amis et proches et dont le nombre est arrêté à huit (…) mon entreprise est, toutefois, lésée par le P/APC dans toutes les projets de la localité ». Dans cette même doléance adressée au procureur de la République territorialement compétent, le plaignant reproche au premier édile de la municipalité le non-respect du code des marchés et une foultitude de démarches qu'il qualifie d'illégales, selon sa version des faits. Contacté, hier, par téléphone, Khelifa Hammadi, le P/APC de Zaârouria, s'en défend ainsi : «Il s'agit d'une vague de déstabilisation orchestrée à distance et par personnes interposées par une partie qui aspire à des privilèges au sein de la municipalité, et cette plainte entre dans le cadre d'une série d'actes de pressions dirigés par la même partie. J'informe, par ailleurs, l'opinion publique que l'entrepreneur plaignant, dont le nom n'a jamais figuré sur la liste des prétendants aux marchés publics, et qu'il ne s'est jamais rapproché de nos services en sa qualité d'entrepreneur, voulant contribuer à l'essor de la commune». Les services de la Gendarmerie nationale ont ouvert une enquête sur instruction du parquet. D'autres communes et plusieurs directions font aussi l'objet de centaines de doléances fondées.
