Après la reprise des chauffeurs mécaniciens de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), les travailleurs du service exploitation des trains, gares et maintenance (dépôt) ont débrayé pour «non-virement de la paie d'octobre». L'arrêt du trafic a surtout désavantagé certaines catégories de voyageurs qui préfèrent le train comme mode de transport. Selon Chemoul El Hadi, membre de la Fédération des cheminots, le problème a été posé au plus haut niveau de l'entreprise, lors d'une rencontre, hier matin, avec le directeur général de la SNTF qui «a répondu à nos doléances. Le problème a été localisé au niveau de la banque et un terrain d'entente a été trouvé. Nous avons été invité à aller retirer notre argent vers 14h». Il ajoute : «Notre directeur général a pris conscience de la nature du problème et a été compréhensif. Il a même signé un écrit pour que chaque premier du mois, on perçoive notre paie.» Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Selon le même interlocuteur, «un responsable (sous-directeur) de l'agence Agha de la BNA a refusé de nous payer sous prétexte qu'il n'y avait pas suffisamment d'argent et qu'il était trop tard pour faire la commande !» La réaction des travailleurs de la SNTF ne s'est pas fait attendre : «On était prêts pour la reprise, hier après-midi, mais puisque c'est comme ça, il n'y aura pas de reprise du trafic. Que ce banquier assume ses responsabilités.» M. Chemoul nous a affirmé qu'aujourd'hui, les travailleurs vont retourner à la banque et que dès qu'ils percevront leur salaire, «la situation se normalisera. Dans le cas contraire, la grève se poursuivra». Cet arrêt du trafic a surtout désavantagé certaines catégories de voyageurs (ouvriers, étudiants et employés) qui préfèrent le train comme mode de transport. Les raisons du choix du rail s'expliquent notamment par la rapidité et la sécurité qu'offre le train par rapport à la route (encombrements, accidents,retards et manque de parking). En effet, les gares sont proches des quatre pôles universitaires (Boumerdès, Bab Ezzouar, Alger et Blida) et des quatre zones industrielles (Rouïba, Reghaïa, Oued Smar et Boufarik). Malgré les efforts de redressement, la SNTF a du mal à sortir de la zone de turbulences. Après une période consacrée au «rattrapage», la SNTF est passée à celle de la consolidation qui vise à permettre au mode ferroviaire de reprendre ses parts de marché. Dans ce contexte, le gouvernement a fixé une feuille de route, il y a quelques années, avec un objectif quantifiable : ramener, à terme, la part du rail dans le transport national de voyageurs de 5% à 20% à l'horizon 2015 avec près de 80 millions de personnes transportées. Un des objectifs des pouvoirs publics, à travers le programme d'investissement dans le secteur, est d'accroître l'offre afin de favoriser l'usage du train.