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DALIL BOUBAKER (Président du Conseil français du culte musulman)
« Le CFCM sort grandi quand il est cohérent et unitaire »
Publié dans El Watan le 04 - 09 - 2004

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et recteur de la Mosquée de Paris aborde dans cet entretien le rôle de la communauté musulmane et ses représentants religieux dans la libération des otages français.
Vous êtes aujourd'hui un homme soulagé et comblé d'apprendre que les otages sont sains et saufs et qu'ils vont bientôt être libres...
Jusqu'à ce que nous ayons l'accord officiel de la libération, nous restons bien entendu dans l'espoir et l'espérance. Nos délégués nous ont dit qu'ils avaient tout fait pour convaincre de la nécessité de libérer les journalistes, que c'est nous, communauté musulmane de France, qui sommes pris en otages et qu'aucune raison ne pouvait justifier cette prise d'otages. Tout cela est une erreur grossière et va à l'encontre des intérêts des musulmans de France.
Les auteurs de l'enlèvement n'ont-ils pas contribué, sans le vouloir, à provoquer le rassemblement de la communauté musulmane sur elle-même et autour de la République ?
Il y avait deux objectifs dans cette prise d'otages : attirer la France dans le bourbier irakien et diviser la société française. Le piège était que la communauté musulmane soit en porte-à-faux avec l'opinion française et donne l'impression qu'elle approuvait la prise d'otages, notamment pour le prétexte qui a été avancé, le foulard. Or, elle a fermement manifesté son refus du chantage et de l'ingérence. Mêmes nos filles qui portent le voile ont dit qu'elles ne voulaient pas qu'il soit entaché de sang.
Vous vous attendiez à ce que la mobilisation de la communauté musulmane de France soit aussi unanime et massive, suscitant surprise et admiration, voire respect ?
La nature de cette communauté est mal connue. Il y a des savants qui parlent, des professeurs en chaire qui publient des livres emplis d'erreurs, des journalistes qui font des articles sans prendre la peine de creuser leur sujet... De l'intérieur, nous disons que l'on ne nous connaît pas, que l'on se trompe sur nous, que nous sommes une communauté qui a sa réalité, ses aspects positifs et négatifs, mais ceux qui parlent de nous se trompent. Deuxièmement, la communauté souffre d'un manque de communication, ceux qui parlent d'elle parlent à tort et à travers. On fait parler n'importe qui pour dire n'importe quoi. On fait endosser à la communauté musulmane des erreurs et des malentendus, des idées toutes faites qui ne lui correspondent pas, et elle en souffre. Aujourd'hui, elle veut communiquer elle-même, par elle-même et pour elle-même.
L'image des musulmans de France dans la société française va-t-elle changer ?
Obligatoirement. Parce que les musulmans ont fait, ils peuvent le refaire. C'est une population saine, qui a appris à vivre ensemble, à respecter la loi.
Le CFCM sort de l'affaire des otages grandi et renforcé. Ses divisions sont-elles derrière lui ?
Le CFCM sort grandi quand il est cohérent et unitaire, quand toutes les fédérations se mettent d'accord sur une position commune. En tant que président, quelquefois, j'ai eu de la peine à rassembler sur un consensus des gens d'obédiences différentes. Je fais ce que j'appelle un miracle permanent de maintenir une unité, mais cela paie. Le principe de l'unité est fondamental.
La société française dans son ensemble reconnaît le rôle symbolique majeur joué par le CFCM dans la libération des otages. C'est une reconnaissance...
Quand le CFCM a été créé par des élections, et que ces élections m'ont mis en minorité, je voyais mal comment fonctionner. Il y avait un déséquilibre dans la représentation des musulmans de France. La sagesse a prévalu. La voix de la majorité des musulmans de France qui sont d'origine algérienne comme moi devait être portée et entendue. Le discours que nous tenons à la Mosquée de Paris est un discours d'ouverture, de modernité dans la pensée religieuse de l'Islam, un discours d'expérience. Dans l'histoire de l'Algérie, les oulémas algériens avaient demandé la laïcité, ils n'avaient pas attendu la loi sur les signes religieux. Il y a longtemps que notre sensibilité est familiarisée avec ces problèmes. Nous disons qu'il est nécessaire que notre présence soit au CFCM et qu'elle soit dirigeante dans le sens où c'est cet islam-là que nous considérons comme adapté à la situation des musulmans de France. C'est un combat, et je suis heureux que mes frères d'Algérie et de France, que les autorités algérienne et française m'aident dans ce sens.
Quels enseignements tirez-vous de cette grave affaire d'enlèvement de journalistes français ?
Il est présomptueux de dire : « On avait raison. » Nous étions dans le vrai et c'est une confirmation que nous transmettrons. Ce sont les principes que nous avons essayé de développer, des principes utiles à la communauté. C'est ce que je vais dire tout à l'heure à ma communauté dans la salle de prière (discours précédant la grande prière de ce vendredi, ndlr). Que la communauté comprenne qu'elle a réagi dans le sens du bien. D'autre part, c'est une communauté qui veut être informée directement, c'est pourquoi la Mosquée de Paris veut jouer son rôle de communication directe.


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