Tout en formulant des réserves sur les chiffres avancés par l'institut Pasteur au sujet du nombre cumulatif des sidéens en Algérie, le vice président de l'association nationale de prévention et de lutte contre le sida, Dr Touaibia Rabah, a tenu à souligner que le transfert mère-enfant du virus est alarmant. Chaque année pas moins de 240000 enfants sont infectés par leur mamans. «La femme est très vulnérable et la maladie a tendance à se féminiser», a affirmé une spécialiste en infectiologie qui ajoutera : «L'évolution de notre société a émergé des vecteurs favorisant la transmission comme la toxicomanie injectable, le sexe sans préservatif». Cela dit, l'intervenante a plaidé pour l'ouverture d'un centre de dépistage volontaire au niveau des cités. «Il est temps, a-t-elle dit, de contraindre la femme enceinte au dépistage et il est aussi impératif d'exiger des analyses pour nouveaux couples». De son coté, le SG de la wilaya de l'association, Belaid Abdellah, a souligné que son objectif est de casser tous les tabous et briser tous les murs de silence enveloppant ce dossier. «Nous devons sensibiliser nos concitoyens et les informer sur l'importance du dépistage.Le phénomène est bien là, on ne peut le cacher et chacun est appelé à apporter sa contribution pour réussir le zéro cas de décès, zéro cas de contamination et zéro cas de stigmatisation», a-t-il dit. Revenant à la charge, le Dr Touaibia a affirmé que le sida est un sérieux problème de santé publique et que les acteurs concernés par la lutte contre la prolifération de la maladie sont appelés à converger leurs efforts pour réussir leur action. En 2014, l'institut Pasteur a confirmé, selon lui, 25 nouveaux sidéens et 141 nouveaux séropositifs.